L’ESMA poursuit l'implantation de campus en France… et peut-être en Espagne et en Belgique

Six campus existants ou en cours de création, dont le nouveau méga-campus de Montpellier où se trouve le siège social, et ce n’est pas fini. L’École supérieure des métiers artistiques (ESMA) poursuit sa croissance et étudie la faisabilité de plusieurs projets en France, mais aussi en Espagne et en Belgique. Très courtisés, ses étudiants sont sûrs de trouver un emploi dans les trois ou quatre mois maximum suivant leur sortie d’école.
Cécile Chaigneau
Karim Khenissi, directeur de l'ESMA, a organisé le plateau de tournage de l'école de façon à pouvoir en accorder l'accès aux entreprises de la région.
Karim Khenissi, directeur de l'ESMA, a organisé le plateau de tournage de l'école de façon à pouvoir en accorder l'accès aux entreprises de la région. (Crédits : ESMA - Cécile Chaigneau)

L'École supérieure des métiers artistiques (ESMA), fer de lance de la filière des industries culturelles et créatives de Montpellier, est installée depuis un an dans ses nouveaux locaux sur l'ancien site de l'EAI. Un campus de quelque 22.000 m2 et trois niveaux (budget d'investissement : 37 millions d'euros) où elle a regroupé ses quatre écoles (ESMA, qui représente 80% des effectifs, mais aussi CinéCréatis, l'école d'illustration et d'arts appliqués et l'école de photographie et du jeu vidéo) et près de 1.000 étudiants (pour des cursus de trois à cinq ans, accueillant 55% de filles).

Un bâtiment érigé en 23 mois, dont deux mois d'arrêt en raison du Covid, « qui fonctionne par « maison », où les étudiants se sentent un peu comme chez eux, dans un système à taille humaine », insiste Karim Khenissi, le passionné et très dynamique directeur de l'ESMA.

Née à Montpellier il y a trente ans, l'ESMA a essaimé. Outre Montpellier, elle compte aujourd'hui des campus à Toulouse, Nantes, Lyon et Montréal (Canada), soit 4.000 étudiants au total. Celui de Bordeaux est en cours de construction (15.000 m2) : il sera livré en 2023 et pourra accueillir 1.000 étudiants.

Faire grandir la filière

Mais les envies (et ambitions) de Karim Khenissi ne s'arrêtent pas là. Dans les cartons figurent également des projets pour Rennes et Bruxelles. Et il regarde aussi du côté de la région parisienne et du pôle d'excellence des métiers de l'audiovisuel de construit autour de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et des Studios de tournage de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), dont l'ambition est de réunir des acteurs du monde du cinéma et de l'audiovisuel (entreprises, start-up et écoles).

« Ils aimeraient que j'y implante l'ESMA, mais je n'ai pas dit oui ! », sourit Karim Khenissi.

Le directeur de l'ESMA indique également être en négociation pour racheter une école de cinéma à Madrid, rappelant que « l'idée, c'est de créer des complémentarités, des passerelles ».

Autre projet en cours à Montpellier : la construction du bâtiment Le Cocon (3.500 m2) sur le site du Campus de l'ESMA, qui abritera un grand plateau de danse pour héberger l'école associative Epsedanse Montpellier (qui se trouvait en difficulté et que Karim Khenissi a pris sous son aile), mais aussi un restaurant et un étage de bureaux destinés à accueillir les entreprises de la filière des ICC.

Car le projet du dirigeant, c'est bien de tisser des liens entre écoles et professionnels du secteur pour faire grandir la filière. Il a ainsi ouvert l'accès au plateau de tournage de l'école (600 m2, tout équipé, 7 mètres sous plafond) aux studios qui auraient des besoins ponctuels.

 « L'idée du campus, c'est d'accompagner la filière pour permettre aux entreprises de grandir, indique Karim Khenissi. Nous avons la possibilité de cloisonner le plateau de tournage pour mettre une partie à disposition d'entreprises, pour lesquelles nous avons établi un système de tarification selon leur chiffre d'affaires. Elles peuvent venir sur le campus faire des essais, des calibrages, des tournages, etc. »

Un taux d'insertion de 100%

Les étudiants qui sortent du groupe des écoles de l'ESMA sont très prisés des studios.

« Le niveau des étudiants ne cesse de monter, indique Karim Khenissi. Les étudiants de 5e année travaillent toute l'année en groupe pour réaliser leur film de fin d'études qui est apprécié par un jury en septembre, jour où une quarantaine de studios viennent aussi faire leurs recrutements. Cette année, il y a eu 1.289 entretiens pour 200 étudiants. Il y a une vraie pénurie de talents dans les studios aujourd'hui. Avec la crise du Covid, le télétravail s'est installé davantage dans le secteur du jeu vidéo et du cinéma, et pas mal de gens ont monté leur studio à Montpellier et travaillent d'ici pour de grosses structures... L'école est bien cotée et nous avons un taux d'insertion à trois-quatre mois de 100%, avec un salaire moyen de 33.000 euros net par an ».

Souvent courtisés avant la fin leur cursus, les jeunes étudiants n'attendent parfois même pas de quitter l'école pour trouver un emploi...

Cécile Chaigneau

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