EDF Énergies Nouvelles pourrait quitter le Biterrois pour Montpellier

La nouvelle a fait l’effet d’une petite bombe : la direction Sud du groupe EDF Énergies Nouvelles étudie sérieusement l’hypothèse de déménager ses activités (et quelque 150 emplois) du Biterrois vers Montpellier.
Cécile Chaigneau
Centre de supervision et de conduite d'installations solaires et éoliennes d'EDF-EN.
Centre de supervision et de conduite d'installations solaires et éoliennes d'EDF-EN. (Crédits : EDF EN)

La nouvelle a « fuité » le 7 mars, certainement un peu plus vite que ne l'aurait souhaité EDF Énergies Nouvelles (EDF-EN) : la direction Sud de la branche « énergies renouvelables » de l'énergéticien français, installée dans le Biterrois et dirigée par David Augeix, envisage de transférer ses équipes du côté de Montpellier.

Une source proche du dossier confirme les informations publiées par La Lettre M : les activités du groupe pourraient être transférées à Montpellier ou ses environs, dans un bâtiment neuf à construire, à échéance de 2022.

En revanche, si cette même source confirme des recrutements à venir afin d'assurer le développement espéré par le groupe, on serait toutefois en deçà du chiffre annoncé de 200 futurs nouveaux salariés.

Un peu plus de 150 salariés concernés

La décision est-elle entérinée ? La direction régionale sud d'EDF-EN n'a pas souhaité s'exprimer pour le moment, mais le service presse de la direction nationale nous répond :

« Il a bien une réflexion en cours pour étudier le regroupement, à l'horizon 2022, de nos équipes de Béziers et de Colombiers sur un site qui nous permettrait d'accompagner la croissance de nos effectifs liée au développement de notre entreprise. Il ne s'agit à ce stade que d'une réflexion et aucune décision n'est prise. Une localisation future à Montpellier est à l'étude mais aucun site en particulier n'a été identifié à ce stade. »

EDF-EN emploie 230 salariés en Occitanie, dans des bureaux situés à Béziers, dans le centre de supervision et de conduite d'installations solaires et éoliennes situé à Colombiers, et sur 4 antennes de maintenance. Selon la direction nationale du groupe, « ce regroupement concernerait un peu plus de 150 salariés ».

Visibilité, attractivité, accessibilité

Première raison de ce choix : regrouper les équipes sur des installations en relation avec les ambitions de croissance du groupe. L'option de rester sur le Biterrois en agrandissant les structures existant à Colombiers aurait été étudiée, mais c'est Montpellier qui aurait la préférence de la direction nationale d'EDF-EN pour y installer un pôle des énergies renouvelables bien identifiable et bien identifié. Question de visibilité...

Autre raison : un environnement et une image dégradés du territoire biterrois alors que le groupe insiste sur l'importance d'être basé sur un bassin d'emplois attractif au vu des compétences à recruter à l'avenir. En la matière, la ville de Montpellier, qui présente une meilleure offre de services et les garanties d'une meilleure accessibilité, serait donc largement favorite.

« Un processus d'information et consultation des instances représentatives du personnel a été engagé sur ce projet », conclut le service presse.

Abandon

Du côté des élus biterrois, c'est la douche froide. Ce bassin d'emplois déjà fragilisé risque de pâtir de ce qu'ils qualifient « d'abandon ».

« Nous n'avons pas été associés à la réflexion d'EDF-EN, regrette Matthieu Reynier, directeur de cabinet de Frédéric Lacas, président de Béziers Méditerranée Agglomération. Nous avons appris qu'un projet était envisagé, avec deux orientations possibles : rester et agrandir à Colombiers, ou basculer à Montpellier à échéance 2022. Nous allons regarder s'il est encore temps pour la direction d'EDF-EN d'étudier un autre scénario pour qu'ils restent sur le territoire. Nous voulons entendre leurs préoccupations pour les comprendre. À condition qu'il ne soit pas trop tard bien sûr, mais selon moi, il n'est jamais trop tard... Nous avons besoin d'en connaître plus sur leur cahier des charges, notamment en matière de surfaces de plancher, d'accessibilité. Nous avons du foncier disponible et les élus seront prêts à défendre le territoire. »

Comment reçoit-il les critiques sévères à l'encontre de ce territoire ?

« Il y a des vérités, de toute évidence, mais ce n'est pas en abandonnant un territoire qu'on contribue à un meilleur équilibre, répond Matthieu Reynier. Le déficit d'attractivité, ce n'est pas une fatalité ! C'est quelque chose contre lequel nous luttons en permanence. C'est le pilier central du projet de territoire du président Lacas : tous les efforts qui sont faits en termes d'équipements publics et d'infrastructures vont dans le sens du développement de territoire. »

500 MW de projets en développement

En Occitanie, EDF-EN exploite quelque 530 MW de capacités éoliennes et solaires (chiffres au 30 juin 2017), soit près de 10 % de la consommation électrique annuelle régionale.

Le groupe poursuit le déploiement des deux activités renouvelables et annonçait, en décembre dernier, 120 MW de projets à construire sur 2018 et 2019, ainsi que 500 MW de projets en développement.

Cécile Chaigneau

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