Dans l’Hérault, la préfecture crée le pôle EnR34 pour accélérer les procédures (et donc la production d’énergies renouvelables)

Changement de méthode ? Dans le département de l’Hérault, le préfet a activé la création d’un pôle dédié à l’instruction des avant-projets d’énergies renouvelables. Le pôle EnR34, guichet unique inter-administrations rassemblant toutes les compétences utiles, a vocation à expurger les dossiers de toute faille administrative avant le dépôt du permis. Avec l’ambition d’accélérer les procédures et donc le déploiement des énergies renouvelables sur le territoire.
Cécile Chaigneau
Le parc éolien Cap d'Espigne, développé par le groupe Valeco (groupe EnBW) dans l'Hérault.
Le parc éolien Cap d'Espigne, développé par le groupe Valeco (groupe EnBW) dans l'Hérault. (Crédits : Valeco)

Alors que le gouvernement affiche sa volonté d'accélérer sur les énergies renouvelables, les projets sont encore longs à sortir et les dossiers administratifs très lourds à développer... Dans l'Hérault, le préfet Hugues Moutouh a activé la création d'un pôle des Energies Renouvelables (pôle EnR34), comme il en existe déjà dans d'autres départements.

Guichet unique inter-administrations qui affiche la vocation « d'améliorer la prise en charge des projets d'énergies renouvelables », il est composé des équipes locales de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), de l'unité départementale de l'architecture et du patrimoine (UDAP), ainsi que de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et du gestionnaire du réseau de distribution de l'électricité Enedis.

« Ce nouveau pôle est installé depuis quelques semaines, avec la volonté que les dossiers liés aux énergies renouvelables soient désormais instruits plus rapidement, précise Pierre Giraud, chargé de mission Transition énergétique à la DDTM, en charge de l'animation du Pôle EnR34. L'idée, c'est que les porteurs de projet n'aient qu'un seul interlocuteur au lieu de devoir aller taper à la porte de chaque entité compétente comme ils le faisaient jusqu'à présent. Le pôle regroupe ainsi l'ensemble des compétences liées au sujet : les espèces à protéger, l'autorité environnementale, les risques inondation ou feux de forêt, la compatibilité avec les documents d'urbanisme, Enedis, etc... »

Objectif : « le préfet exige une réponse rapide, sous deux mois maximum », promet l'animateur du pôle.

Lire aussiEnergies renouvelables : le projet de loi adopté, la filière se réjouit sans baisser la garde

Lever les éléments bloquants

Comment parvenir à ce qui peut sembler une sorte de petit miracle pour certains porteurs de projet, quand il s'agit de développer des parcs solaires ou éoliens tout en garantissant les enjeux de la préservation de la biodiversité, de la production agricole, de la préservation du paysage et du patrimoine ?

« L'idée, c'est d'éviter ce qui s'est vu par le passé : des dossier déposés pour instruction alors qu'ils contenaient des éléments problématiques, voire bloquants, et des porteurs de projet qui ont perdu du temps car il y avait des éléments complémentaires à fournir, affirme Pierre Giraud. L'objectif est que les dossiers nous arrivent au stade de l'avant-projet et soit examinés suivant les compétences de chacun. Une fois que les éléments bloquants ont été repérés, les porteurs de projets améliorent leur dossier et peuvent ensuite déposer officiellement leur permis. »

Le nouveau pôle promet donc de faciliter les échanges entre les porteurs de projets et toutes les administrations parties prenantes, de favoriser le dépôt de dossiers de qualité, et d'assurer un rôle de conseil sur tout avant-projet.

Multiplier le solaire par 5 d'ici 2030

Le pôle EnR34 ne s'adresse pas aux particuliers qui voudraient installer une toiture photovoltaïque par exemple, mais bien, suivant les modalités en ligne sur le site de la préfecture, « aux porteurs de gros projets de parcs solaires au sol, de centrales photovoltaïques en ombrières de parkings ou de parcs éoliens, bref, tous projets d'énergies renouvelables », indique Pierre Giraud.

Lire aussiCe que prévoit le nouveau Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables d'Occitanie pour accélérer

Avec 1.410 GWh d'électricité issue des énergies renouvelables produits quotidiennement, pour une consommation d'électricité totale de 6.351 GWh, la part de la production d'électricité d'origine renouvelable (22%) dans l'Hérault doit encore évoluer pour répondre à l'objectif national fixé par la loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (40%).

« Pour répondre à cet objectif, il est prévu que dans l'Hérault, on multiplie par cinq le photovoltaïque d'ici 2030, par 1,8 pour l'éolien, notamment via du repowering, et par deux la méthanisation », précise Pierre Giraud.

Qui se réjouit et voit le signe d'une attente de la part des acteurs du secteur : « Lancé fin 2022, le pôle EnR34 a déjà reçu deux avant-projets ».

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.