« Le XXe siècle était continental, mais le XXIe siècle sera maritime et la France doit s'assumer comme puissance maritime sur les mers et océans, des espaces cruciaux pour les équilibres mondiaux de demain », martèle Emmanuel Macron devant un public de professionnels de la filière dédiée à la croissance bleue (91 Mds€ de valeur de production et 355 000 emplois).
Pour asseoir ce leadership, le Président de la République veut s'appuyer sur une politique de protection des écosystèmes et sur ses ambitions pour les infrastructures maritimes de demain.
La France, 2e espace maritime mondial grâce à l'outre-mer
Avec 11 millions de km2 d'espaces marins, la France (grâce à ses territoires d'outre-mer) représente le deuxième espace maritime mondial. C'est un atout sur lequel l'exécutif compte capitaliser.
« 24 % des aires marines sont déjà protégées, contre 1 % il y a dix ans, affirme Emmanuel Macron. Je veux monter à 30 % d'ici 2022. Deux tiers des zones coralliennes françaises sont également protégés, mais nous devrons en couvrir la totalité dès 2022. »
« Dans son discours, le Président a vanté une France-monde, qui rayonne sur toutes les mers grâce à ses territoires, renchéri Annick Girardin, ministre des Outre-mer. Ces territoires renferment 80 % de la biodiversité française et ils sont à l'avant-poste des objectifs de développement durable de 2030. C'est pour cela que j'ai signé un nouveau fonds de R&D de 5,5 M€, dédié en grande partie aux projets de développement maritime durable. Les outre-mer peuvent développer un modèle de vie insulaire durable face au changement climatique, que nous pourrons ensuite exporter. »
Affirmer le leadership français dans la protection des océans
Pour mieux maintenir et protéger les écosystèmes, le Président de la République, qui croit « en une voie possible entre écologie et maintien des activités économiques humaines », annonce également le lancement d'un programme de recherche "Océan et climat", piloté par le CNRS et l'Ifremer.
« La préservation durable des océans est un objectif prioritaire des Nations-Unies sur 2021-2030 et la France sera au rendez-vous, assure-t-il. Je souhaite aussi des accords sur la protection des cétacés, la haute mer, mais également sur le partage et le stockage des données récoltées en mer pour imposer des études d'impact. »
« Si la France est une puissance maritime, elle est donc en première ligne sur les problèmes liés au changement climatique, poursuit la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. L'océan est au cœur des sujets climat et biodiversité, c'est donc un aspect clef de la lutte, comme le souligne d'ailleurs bien le dernier rapport du GIEC. »
L'éolien en mer : 7 projets en développement
L'océan est aussi au cœur d'enjeux énergétiques. Sept projets d'éolien en mer sont en cours de développement et l'État annonce l'attribution de 1 GW de puissance supplémentaire chaque année jusqu'en 2025, soit un à deux projets éoliens. Le premier parc offshore, lancé près de Saint-Nazaire, devrait d'ailleurs entrer en service en 2022.
« Avec 20 000 km de côtes, nous avons un énorme potentiel et beaucoup d'ambitions pour la filière, c'est la fin de plusieurs années d'embourbements administratifs », assure Emmanuel Macron.
Défense : être présent sur les aires maritimes
« Pour tirer profit des promesses de l'économie maritime, nous devons être physiquement présents en mer, c'est là que se jouent les échanges mondiaux et les enjeux géopolitiques de demain », poursuit le président de la République.
Une ambition qui se retrouve dans l'annonce d'une nouvelle commande pour moderniser les capacités navales des armées : six nouveaux patrouilleurs destinés aux Outre-mer.
« La France se dote ainsi d'une capacité inégalée pour assurer son rôle de puissance maritime d'équilibre », conclut-il.
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