Montpellier : la construction du stade de foot retardée d'au moins un an

La Métropole de Montpellier a annoncé, le 11 juin, qu'une révision du périmètre d'exposition au bruit, récemment imposée par l'État, va retarder la construction du futur stade de football d'au moins un an. Prévu initialement dans le quartier Cambacérès, l'équipement sportif pourrait même être implanté ailleurs.
Le futur stade de football remplacera l'actuelle enceinte de la Mosson
Le futur stade de football remplacera l'actuelle enceinte de la Mosson (Crédits : MHSC)

Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, annonce que la Direction générale de l'aviation civile, face à la hausse continue du trafic aérien sur l'aéroport, vient d'imposer un nouveau plan d'exposition au bruit (PEB) dans un courrier envoyé le 14 mai.

Nouvelles contraintes à Cambacérès

Or la révision de ce document vient directement impacter le projet de futur stade de football, positionné à ce jour dans le quartier Cambacérès en cours de construction. Le nouveau PEB, en effet, définit un périmètre qui rend inconstructible en logements cette partie de la ZAC : "Et sans logements, nous ne pourrons pas équilibrer financièrement l'opération", précise Philippe Saurel.

Ainsi, le volume de logements concernés (2000 environ dans la zone dite "ZAC 1") sera transféré dans la partie constructible où le stade devait être bâti. La Métropole se voit donc contrainte de trouver une nouvelle localisation pour l'équipement sportif.

"Notre priorité est d'abord d'intégrer les nouvelles prescriptions urbanistiques dues au PEB dans le futur plan local d'urbanisme intercommunal (en cours de discussion dans chacune des 25 communes de la Métropole, ndlr). Ensuite, nous devons vérifier si nous pourrons transférer le stade de l'autre côté de l'avenue de la gare TGV... ou s'il faudra le faire ailleurs qu'à Cambacérès", poursuit le président de la Métropole.

Le stade devient un enjeu des municipales 2020

Conséquence immédiate de ce coup de théâtre : c'est la quasi totalité des plans de la ZAC qui devra être refaite. Or le temps nécessaire pour lancer une nouvelle déclaration d'utilité publique, de nouvelles réunions publiques et le reste de la procédure, devrait repousser le démarrage du chantier d'au moins un an, et retarder la livraison du stade à 2023 ou 2024, et non plus 2022 comme annoncé précédemment.

Philippe Saurel, étonnamment calme en donnant ces précisions, se veut rassurant : "Même si nous prenons un an de retard en raison des séances publiques, nous avons la possibilité de travailler sur certains projets de la ZAC en temps masqué". Les services de la Métropole rajoutent qu'ils ont bon espoir de pouvoir réutiliser tout ou partie des études déjà menées (budget : 200 000 €).

"Le point sur lequel je ne transige pas, c'est la nécessité de construire un nouveau stade. Après les inondations de 2014 et 2015, qui ont coûté 12 M€ en travaux de rénovation du stade de la Mosson, mes équipes ont découvert que celui-ci a été construit en zone rouge du plan de prévention du risque inondation, dans le lit majeur de la Mosson ! Il n'y a aucune possibilité de résoudre ce problème d'inondabilité. Je ne suis pas de ces élus qui accepteront de laisser un tel équipement en zone rouge", insiste-t-il.

À ses opposants réclamant l'organisation d'un RIC (référendum d'initiative citoyenne) sur le sujet, Philippe Saurel rappelle que seules les communes peuvent en organiser un (or le stade est un projet métropolitain), que cette contrainte imposerait donc de consulter les 25 communes une à une, mais que la loi interdit de le faire à un an des élections municipales... "Le RIC, ce sera donc les prochaines élections. Chacun devra se déterminer sur un nouveau stade ou pas, dire s'il pour ou contre le football à Montpellier. Si je suis candidat, j'opterai pour la construction d'un stade neuf", plaide-t-il.

Minorité de blocage

Le futur complexe sportif de Cambacérès - qui se compose du nouveau stade de football mais aussi de la nouvelle salle de handball appelée à remplacer l'actuel palais René Bougnol où évolue le MHB -, réclamera un investissement de 200 M€. Le montage financier évoqué précédemment pour le stade (150 M€), et confirmé par Philippe Saurel, reposera sur une société anonyme créée pour l'exploitation, dont le capital se répartira entre le groupe Nicollin (propriétaire du club pro de MHSC) pour 70 ou 65 %, et la Métropole pour 30 ou 35 %.

"Ces 35 % nous garantissent une minorité de blocage. Il est normal que le secteur privé puisse tirer partie de ses investissements - à la condition d'en faire profiter le club -, mais de notre côté, nous sommes comptables de l'argent public. Il est hors de question de céder la totalité de la gestion du stade au privé", insiste-t-il.

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Commentaires 2
à écrit le 12/06/2019 à 4:48
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Habiter pres d'un stade : L'enfer......

le 12/06/2019 à 14:45
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Bravo pour ce commentaire très construit et très intéressant

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