Le centre montpelliérain R-Révolution Santé, ouvert en 2014 sur 3 000 m2, dans le quartier Odysseum de Montpellier par le groupe de santé catalan Fontalvie, fermera ses portes le 31 août prochain.
C'est la fin d'une aventure et l'échec d'une approche nouvelle de la santé. Le projet reposait en effet sur le concept de « médecine du mode de vie », selon Jacques Desplan, fondateur du groupe Fontalvie et à l'origine de l'établissement, considérant que la santé n'est pas seulement de soigner mais aussi d'anticiper. L'homme évoquait alors ce qui l'appelait « la médecine des 4P » : prédictive, préventive, personnalisée, participative.
L'établissement montpelliérain proposait ainsi d'« optimiser sa qualité de vie en étant accompagné par une équipe pluridisciplinaire de thérapeutes pour préparer sa santé de demain ». Mais l'activité n'a pas trouvé son marché.
« Le marché de la prévention santé en France n'a pas encore trouvé sa maturité économique ni le soutien politique qu'il mériterait », regrette Yann Desplan, le fils de Jacques Desplan, aujourd'hui Président du Groupe Fontalvie.
L'établissement s'est alors orienté vers un complexe de salle de sport/santé haut de gamme, mais qui n'a jamais réussi à atteindre son équilibre financier. Malgré la croissance de fréquentation en 2018 (600 clients), annoncée par ses dirigeants, « le bâtiment, surdimensionné, génère des charges beaucoup trop élevées pour ce type d'activité ».
« Trop gros, trop ambitieux »
« L'activité est en croissance, et nous fermons au moment où nous avons le plus de clients et d'efficacité, ajoute Yann Desplan. Mais les objectifs de rentabilité sont trop élevés par rapport à la réalité de l'entreprise... C'est une décision, certes brutale et douloureuse, car nous mettons fin ici à un projet de près de dix ans auquel nous avons cru et dans lequel nous avons investi tant d'énergie et de moyens. Mais le marché est encore trop focalisé sur l'aspect curatif des soins. Nous avons décidé d'arrêter avant de perdre davantage. Nous souhaitions pouvoir proposer des conditions correctes respectant nos équipes et nos clients. »
Les fondateurs de R-Révolution Santé avancent diverses raisons à cet échec.
« Oui, nous nous sommes lancés probablement trop tôt, avec un projet trop gros et trop ambitieux (10 M€ environ pour le volet immobilier, NDLR), et dans une ville qui n'a pas encore la maturité économique et culturelle, réponde Yann Desplan. Nous voulions un projet-phare pour faire des petits... Le marché est naissant mais il n'y a pas de tarification de remboursement par la Sécurité sociale et les mutuelles remboursent des kinésithérapeutes, des ostéopathes, etc. mais pas des interlocuteurs comme nous, avec cette vision transdisciplinaire... Peut-être que dans cinq ou dix ans, le marché sera converti. »
Le bâtiment à louer ou à vendre
Une procédure de licenciements économiques est en cours concernant les treize salariés de l'établissement.
Quant au bâtiment et ses 3 000 m2, il va venir alimenter le marché d'immobilier d'entreprise, à la location ou à la vente, selon les opportunités. Yann Desplan affirme que des entreprises s'y intéressent déjà...
« La qualité de vie au travail est de plus en plus prégnante et notre bâtiment peut intéresser une entreprise pour y mettre des activités accompagnant cette qualité de vie au travail, par exemple. »
Le concept ne se sera finalement dupliqué qu'au Maroc, à Marrakech, où un établissement a ouvert ses portes « en mai 2016, dans un contexte de clinique et en plus petit », précise Yann Desplan, confirmant que son activité est maintenue.
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