« Le climat des affaires est marqué par l’incertitude et le chef d’entreprise est dans le brouillard » (A. Coulet)

ENTRETIEN – Le Gardois Alexandre Coulet est, depuis le 1er juin dernier, le nouveau président du réseau régional d’entreprises en croissance Leader Occitanie. Dans la lignée de ses prédécesseurs (également gardois), il dresse une photographie de sa feuille de route dans un contexte économique complexe. Entretien de rentrée.
Cécile Chaigneau
Alexandre Coulet, président du réseau régional d’entreprises en croissance Leader Occitanie depuis le 1er juin 2023.
Alexandre Coulet, président du réseau régional d’entreprises en croissance Leader Occitanie depuis le 1er juin 2023. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Gérant de S Groupe (solutions techniques et d'ingénierie pour les concerts et l'événementiel, basé à Méjannes-les-Alès) et jusqu'à présent, président de Leader Alès, vous avez été élu 1er juin dernier à la présidence de Leader Occitanie*, 200 adhérents en région. Dans quel état d'esprit abordez-vous cette rentrée ?

Alexandre COULET - Je ne suis plus président de Leader Alès, et des élections auront lieu en octobre... Le climat des affaires est marqué par l'incertitude sur l'avenir, avec des marchés assez saccadés et une zone de turbulence que l'on traîne depuis le Covid. Le chef d'entreprise est dans le brouillard... Il y a du travail mais les marchés s'effondrent rapidement notamment en raison du coût de l'énergie ou de l'inflation.

Dans cette zone de turbulence, en quoi un réseau comme Leader Occitanie peut-il venir soutenir les dirigeants ? En quoi sa philosophie et son fonctionnement en « grappes » sont-ils importants ?

Aujourd'hui, Leader Occitanie, c'est neuf « grappes territoriales » (Alès, Gard, Montpellier, Tarn, Aveyron, Nîmes, Toulouse et Maroc, NDLR), et c'est très important en termes de représentativité. C'est là tout l'intérêt du réseau Leader pour faire un travail de terrain auprès des entreprises. Aujourd'hui, les bases de Leader sont solides, il y a un vivier, un bureau actif, et nous voulons continuer à nous développer dans les bassins régionaux où nous ne sommes pas encore présents : nous regardons notamment du côté des Pyrénées-Orientales ou de la Lozère... Leader se veut un réseau d'influence, avec l'ambition d'apporter du soutien aux entrepreneurs dans les périodes compliquées comme aujourd'hui où tout est freiné par l'inflation, l'augmentation des coûts de l'énergie, les marchés internationaux tendus, doublées d'enjeux de décarbonation, de RSE ou d'emplois. Les « grappes » sont très connectées entre elles malgré la taille de la région et le réseau se veut facilitateur de liens, réseau de confiance.

Dans ce contexte, quelle est votre feuille de route ?

On est vraiment sur la continuité du travail entamé par les précédents présidents de Leader. Chaque vice-président a une thématique en charge, dans laquelle il apporte son savoir-faire : l'énergie dont s'occupe l'ancien président Julien Feja, la RSE et le handicap, les marchés à l'international, l'environnement. L'objectif aujourd'hui, c'est d'accompagner les dirigeants sur ces sujets-là mais aussi sur la décarbonisation, l'intelligence artificielle, la réindusrialisation, la robotique, la formation ou l'emploi... Sur ce dernier point, nous sommes à la croisée des chemins entre le savoir-faire de l'entreprise et celui qui vient de l'école. On s'est un peu trompé dans la formation des futurs salariés et aujourd'hui, on assiste à une prise de conscience des jeunes sur les vertus de l'apprentissage, et des entreprises qui libèrent de plus en plus de temps pour former ces jeunes. On sent les jeunes davantage motivés par l'industrie notamment, on revient au travail manuel, même s'il y aura encore un trou d'air d'un ou deux ans...

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Le 4 juillet dernier, Alès Agglomération a été la seule agglomération d'Occitanie à décrocher la labellisation du dispositif « Rebond industriel » dans le cadre du plan national de relance France 2030. Ce nouveau dispositif, doté de 1,5 million d'euros, se veut un accélérateur de projets industriels pour les entreprises qui seront retenues. C'est une bonne nouvelle pour le territoire...

Le cabinet d'études Ancoris a été mandaté pour identifier les entreprises du bassin alésien susceptibles de bénéficier de ce dispositif. Il devrait rendre son étude en octobre. Mais l'intérêt, c'est que dans le même temps, il va également réaliser un travail de fonds qui permettra de définir le potentiel industriel du bassin alésien et de flécher les projets vers des aides existantes car c'est maintenant qu'il faut activer ces leviers. Alès a également un problème de foncier qui sera lui aussi regardé de près.

* Leader Occitanie vient également de recruter sa nouvelle secrétaire générale, Elise Leroy, qui succède à Michael Lapostolle.

Cécile Chaigneau

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