Un Américain, un Russe et un Belge investissent dans le vignoble languedocien

Le spécialiste régional de la transaction de domaines viticoles, Vinea Transaction, a annoncé, le 4 octobre, un « léger retour des investisseurs étrangers dans le Sud de la France ». Dans le Languedoc, trois transactions ont été signées depuis cet été.
Cécile Chaigneau

Ils étaient quasiment absents depuis environ sept ans. Le 4 octobre, Vinea Transaction annonce que le marché des transactions de domaines viticoles, plutôt actif depuis quelques mois, a enregistré, depuis cet été, des transactions en Languedoc et Vallée du Rhône, qui signent un retour timide des investisseurs étrangers.

Le réseau Vinea Transaction compte neuf agences en France, dont une à Montpellier. Il œuvre principalement sur deux zones actives dans le Sud de la France, le Bordelais et le vignoble méditerranéen, qui représentent 80 % des transactions.

« Alors que nous ne faisions qu'une vente par an avec un investisseur étranger, nous constatons, sur les six à huit derniers mois, que ça remonte bien, confirme Michel Veyrier, fondateur de Vinea Transaction. Les Britanniques sont toujours absents, alors qu'ils étaient les piliers dans les années 1995-2005. Ils doivent faire face à une instabilité de la livre face à l'euro, et le Brexit les oblige à mettre le pied sur le frein. On pense qu'ils ne bougeront pas durant l'année à venir. »

Les Russes déjà là

C'est avec un investisseur américain que Vinea Transaction vient de conclure, il y a deux semaines, la vente du domaine Les Chemins de Bassac (en IGP Côtes de Thongue), à Béziers (34), soit une vingtaine d'hectares.

« Les motivations des investisseurs étrangers sont soit de la capitalisation personnelle en matière de diversification du patrimoine, soit un changement de vie, raconte Michel Veyrier. Pour Bassac, il s'agit d'un industriel de l'agroalimentaire qui a cédé ses entreprises et vit en Suisse. Il achète avec son beau-frère brésilien qui, lui, vient s'installer en France et sera "l'opérationnel" sur le domaine. Ils veulent développer l'activité viticole et œnotouristique. »

Deux autres transactions ont été conclues cet été dans l'Hérault. Un investisseur russe a repris le Château Capion, un vignoble de 70 ha situé à Aniane. Les négociations ont été menées en direct par l'acquéreur et le vendeur.

« Il s'agit là du 4e investisseur de cette nationalité qui investit dans le vignoble languedocien, après le Prieuré Saint-Jean-de-Bebian à Pézenas, le Château Saint-Martin-de-La-Garrigue à Montagnac, et le Château Saint-Louis à Boutenac dans les Corbières », précise Michel Veyrier.

Enfin, un investisseur belge a racheté, cet été également et sans l'intervention de Vinea Transaction, le Domaine du Poujol (12 ha) situé à Vailhauquès (34), en AOC Coteaux du Languedoc, en Appellation contrôlée Grès de Montpellier et en IGP.

Deux projets avec des Chinois à venir

Par ailleurs, Vinea Transaction annonce, dans le même temps, une transaction conclue en Vallée du Rhône : un investisseur québécois a acquis le Domaine du Tix (Mormoiron, 84) en AOP Ventoux.

En juin 2015, un investisseur chinois avait investi pour racheter le Domaine du Pialon (à Séguret, 84), en Côtes du Rhône Villages Seguret.

« Nous avons deux projets significatifs en cours avec des investisseurs chinois en Languedoc et Côtes du Rhône village, dont le closing interviendra probablement après les vendanges, ajoute Michel Veyrier. Les Chinois sont plutôt sur le Bordelais et sont en train d'élargir leur champ d'action. C'est un phénomène nouveau, car jusqu'à présent, on compte 130 acquisitions dans le Bordelais contre deux seulement en Languedoc et Côtes du Rhône. »

Reste que les principaux investisseurs dans le vignoble français sont d'abord les gros vignerons et négociants tels que Paul Mas, Gérard Bertrand, AdVini ou les Grands Chais de France, suivis de gros industriels français « en reconversion et trop jeunes pour tout arrêter », précise le dirigeant de Vinea Transaction.

Dans une étude publiée en juin 2015, Vinea Transaction annonçait que seulement 2 % du vignoble français était détenu par des étrangers, soit un taux de pénétration des vignes françaises de 1,98 %.

Cécile Chaigneau

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