Orano promet 300 M€ d'investissement à Malvési

Le géant mondial du nucléaire Orano (ex-Areva) rénove son installation de conversion d'uranium à Narbonne (11), dont la capacité permet de traiter 25 % de la production mondiale du minerai. Il entame ainsi un nouveau cycle d’investissement d’envergure.
L'usine d'Orano Malvesi, dans l'Aude.
L'usine d'Orano Malvesi, dans l'Aude. (Crédits : Thomas Tedesco)

Le groupe Orano (ex-Areva) poursuit sa politique d'investissement sur son site industriel de Malvési, situé au nord de Narbonne (11). Au sein de cette unité de 220 salariés, seule porte d'entrée de l'uranium en France, le géant mondial du nucléaire purifie et convertit un minerai venu d'Australie, du Niger, de Namibie et du Kazakhstan, stocké en fûts selon un code couleur en fonction de son pays de provenance.

Après un cycle d'investissement de 500 M€ sur dix ans récemment achevé, le groupe, dont le savoir-faire va de l'extraction minière au démantèlement en passant par la fabrication de combustible, entame un nouveau cycle de 300 M€ pour les cinq années à venir.

Traiter les déchets nitratés

"Nous avons, à Malvési, la capacité de convertir 25 % de l'uranium mondial et nous avons dix ans de carnet de commandes devant nous. Nous sommes dans un monde où le prix des énergies renouvelables baisse et où le gaz de schiste n'est pas cher, mais il faut un équilibre car la demande en électricité, elle, ne faiblit pas", assure Philippe Knoche, le directeur général d'Orano, interrogé le 11 juin lors d'une visite de cette usine classée Seveso seuil haut.

Alors que les précédents investissements avaient permis de diviser par dix la consommation d'eau, de réduire celle d'ammoniac de 75 %, et de promettre un recyclage de plus de 50 % de l'acide nitrique, le nouveau cycle d'investissement comprendra notamment une unité de traitement des déchets nitratés (TDN) afin de répondre à davantage d'exigences environnementales.

Opérationnelle en 2020, elle produira des résidus gazeux dépourvus de nitrate, et solides, qui seront envoyés sur un site de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), laquelle refuse aujourd'hui d'accueillir des déchets nitratés. Ce nouveau procédé permettra notamment de supprimer les bassins de rétention entourant le site de Malvési, réduisant ainsi le risque de fuites.

40 % de l'uranium converti pour les États-Unis

En termes d'activités, le site d'Orano Malvési va notamment bénéficier d'un contrat signé entre sa maison-mère et son concurrent américain ConverDyn. Filiale du groupe Honeywell, cette entreprise a décidé l'an dernier de la suspension d'activité de son site de conversion... Une situation qui bénéficie à l'usine narbonnaise dont Philippe Knoche assure qu'elle est "la plus moderne des usines mondiales de conversion".

A court terme, 40 % de l'uranium converti à destination des centrales nucléaires des États-Unis - qui forment le plus grand parc mondial - proviendront de Malvési.

L'entreprise garde cependant l'objectif d'accroître rapidement ses parts de marché en Asie. Ce continent représentera en effet 50 % du marché mondial du nucléaire à l'horizon 2030.

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