TMI-Orion opère une mutation avec la robotique sous-marine

Spécialiste de la mesure en environnement difficile, TMI-Orion se diversifie en robotique dédiée aux opérations en milieux sous-marins. Pour accélérer et faire évoluer son modèle économique, la société héraultaise envisage une levée de fonds.
Avec ses 70 cm de long, 40 cm de large et 40 à 70 cm de profondeur, le ROV, véhicule sous-marin développé par TMI-Orion, est télécommandé en surface depuis un bateau équipé d’un centre de contrôle, d’un joystick, d’un ordinateur et d’un écran.
Avec ses 70 cm de long, 40 cm de large et 40 à 70 cm de profondeur, le ROV, véhicule sous-marin développé par TMI-Orion, est télécommandé en surface depuis un bateau équipé d’un centre de contrôle, d’un joystick, d’un ordinateur et d’un écran. (Crédits : TMI-Orion)

Depuis 1994, TMI-Orion est l'un des leaders mondiaux spécialisé dans la conception et la fabrication de systèmes de mesure pour environnements industriels difficiles. Basée à Castelnau-le-Lez (Hérault), la société vient d'intégrer l'accélérateur Solutions Industrie du Futur de Bpifrance.

« TMI-Orion est en pleine mutation car, sans abandonner notre cœur de métier, nous lançons de nouvelles solutions répondant à des modèles économiques très différents, confie Jean-Luc Favre, le fondateur de la société. Mais nous devons aujourd'hui absorber des concepts comme l'industrie 4.0. L'accélérateur va nous permettre de bénéficier de conseils sur mesure pour nous adapter aux besoins du marché et accroître notre performance commerciale. »

Présence dans une quarantaine de pays

Grâce a sa stratégie de recherche scientifique et de développement industriel, TMI-Orion a développé une large gamme d'enregistreurs autonomes, dotés de transmission sans-fil en temps réel et associés à une plateforme logicielle de traitement et visualisation de données métiers. Ses solutions intéressent des marchés divers : hôpital, pharmacie (contrôle de la stérilisation), agroalimentaire (contrôle de la stérilisation ou de la pasteurisation), aéronautique, métallurgie,...

« A condition de multiplier le nombre de paramètres physiques à mesurer, et donc de se diversifier technologiquement, le marché peut être très vaste », assure le dirigeant.

TMI-Orion (38 salariés dont 25 dans l'Hérault) est présent dans une quarantaine de pays, avec une filiale aux Etats-Unis et une au Maroc. Dès 2006, la société a développé de fortes relations commerciales avec la Chine, qui représente 20% de son activité (comme la France). En 2022, TMI-Orion a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 6 millions de dollars.

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Un intérêt pour les éoliennes offshore

Pour booster sa croissance annuelle qui est de l'ordre de 5 à 6% annuelle, TMI-Orion s'est récemment lancé dans la conception et la fabrication d'une gamme de produits de robotique sous-marine pour la mesure, l'inspection et les opérations en milieux marins : véhicules sous-marin télé-opérés, bras manipulateurs électriques, modules et enregistreurs. Une filiale dédiée, TMI-Orion Dynamics, a été créée en janvier 2022.

« Humainement et scientifiquement, cette nouvelle aventure est extraordinaire, s'enthousiasme Jean-Luc Favre. Nos solutions intéressent de nombreux industriels, à commencer par le marché très prometteur de l'éolien marin. »

TMI-Orion fait d'ailleurs partie des quatre sociétés qui portent, avec l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace ISAE-SUPAERO, le programme Inemar (Inspections d'Eoliennes en Mer par drones automatiques robustes). Soutenu par la région Occitanie, ce projet vise à développer une solution d'inspection innovante, complète et autonome.

« Les éoliennes en mer, fixes comme flottantes, présentent des contraintes opérationnelles et environnementales complexes, expose le dirigeant de TMI-Orion. Le projet va permettre de transposer les savoir-faire onshore à l'offshore en proposant des dispositifs adaptés à ces environnements hostiles. L'inspection de la partie émergée de l'éolienne sera réalisée par un drone aérien robuste. De notre côté, nous travaillons sur un ROV (véhicule sous-marin, NDLR) doté de capteurs pour explorer la partie immergée de l'éolienne. »

Les premiers essais devraient être menés en Méditerranée dès 2024. Ce projet de R&D, dont le montant est estimé à 600.000 euros, est financé à hauteur de 50% par la Région Occitanie.

Lorient, Chine, Turquie

Dans ses ateliers de Castelnau-le-Lez, TMI-Orion dessine, fabrique et assemble ses solutions. Les premiers ROV ont été commercialisés en 2021 (prix de base de 40.000 euros mais en moyenne de 100.000 euros pour une version intégrant caméras, appareils de mesures, etc.).

Une dizaine de modèles a déjà été vendue, notamment au musée de Lorient pour l'observation d'épaves et en Chine pour l'observation de rivières et fleuves.

« Nous avons tenu à prendre notre temps afin de mettre sur le marché des produit fiables et de qualité, précise Jean-Luc Favre. Depuis deux mois, notre activité commerciale explose avec une demande de devis par jour, pour des milieux très divers comme l'aquaculture, les barrages... »

Alors que ses ROV sont plutôt légers (moins de 30 kg) et relativement compacts (70 cm de long, 40 de large et 40 à 70 de profondeur), TMI-Orion a souhaité compléter son offre avec des modèles plus lourds. La société héraultaise vient de signer un accord de distribution mondiale avec l'entreprise turque Hoytech. La coopération démarre ce mois-ci avec une première commande émanant du Chili.

Lever 2 à 3 millions d'euros

Pour sa filiale dédiée à la robotique sous-marine, TMI-Orion vise un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros d'ici 2026. A court terme, la société héraultaise espère réaliser 50% de son activité avec cette branche. Mais pour atteindre ses objectifs et booster sa capacité de production, TMI-Orion va devoir se structurer.

« Face à ce marché considérable qui s'ouvre, il va falloir, d'ici l'année prochaine, trouver des capitaux, déclare le dirigeant. TMI-Orion va prendre une nouvelle dimension, dans tous les sens du terme car jusqu'à présent, nous étions sur des appareils de mesure. Avec la robotique, nous passons à une autre échelle. »

La société envisage ainsi une levée de fonds de l'ordre de 2 à 3 millions d'euros en 2024 et dans la foulée, le recrutement d'une dizaine de collaborateurs, induisant certainement un agrandissement des locaux du site de Castelnau-le-Lez.

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