Pourquoi le laboratoire d’analyses industrielles AC-Sperhi Céra-Labo se diversifie dans le secteur des dispositifs médicaux

Céra-Labo, le laboratoire d’AC-Sperhi, spécialiste gardois du matériel de prélèvement pour le contrôle de la qualité de l’air et le diagnostic amiante, lance une activité destinée aux fabricants de dispositifs médicaux respiratoires. Cette nouvelle offre d’analyses vise à détecter des éléments dangereux dans certains dispositifs médicaux. En parallèle, AC-Sperhi, lauréat du volet nucléaire du Plan France Relance, poursuit le développement d’un prototype permettant de limiter les risques d’irradiation sur les chantiers de démantèlement du parc nucléaire français.
Absorbé en 2022 par AC-Sperhi, fabricant français de matériel de prélèvement et mesure, Céra-Labo est spécialisé dans les analyses microbiologiques, physiques et chimiques des matériaux destinés aux salles propres et environnements contrôlés.
Absorbé en 2022 par AC-Sperhi, fabricant français de matériel de prélèvement et mesure, Céra-Labo est spécialisé dans les analyses microbiologiques, physiques et chimiques des matériaux destinés aux salles propres et environnements contrôlés. (Crédits : AC-Sperhi)

Absorbé en 2022 par AC-Sperhi, fabricant français de matériel de prélèvement et mesure, Céra-Labo est spécialisé dans les analyses microbiologiques, physiques et chimiques des matériaux destinés aux salles propres et environnements contrôlés. Avec pour principaux clients, des entreprises de second œuvre (Saint-Gobain, Knauf,...) et des constructeurs du secteur aéronautique et spatial (Siepel), la marque de AC-Sperhi, implantée à Saint-Laurent-des-Arbres (Gard), lance une nouvelle activité destinée aux fabricants de dispositifs médicaux (DM) respiratoires.

« Les composés organiques volatils (COV, ndlr), classés cancérogènes possibles, probables ou avérés, sont très présents au quotidien et identifiés comme des substances nocives pour la santé humaine, indique Frédéric Platon, président et cofondateur d'AC-Sperhi Céra Labo (dix collaborateurs). Il est donc tout à fait logique que les dispositifs médicaux pulsant l'air directement dans le système respiratoire des patients fassent l'objet d'un strict contrôle. C'est pourquoi, fort de notre expertise dans d'autres secteurs critiques, nous avons développé de nouvelles analyses permettant aux fabricants de contrôler la qualité de leurs produits. »

Conformité norme européenne

Qu'ils soient utilisés en oxygénothérapie, en anesthésie ou en ventilation, les DM respiratoires permettent de faire parvenir un gaz directement dans l'organisme du patient. Dernièrement, 217 patients ont porté plainte contre un fabricant mondialement connu, lui reprochant d'avoir commercialisé puis tardé à retirer du marché des respirateurs dont un composant est soupçonné être cancérigène. En cause, une mousse insonorisante en polyuréthane polyester qui pourrait dégager des COV...

Pourtant, depuis 2017, l'Union européenne a décidé que pour tout développement d'un nouveau DM respiratoire, des essais étaient obligatoires pour quantifier les concentrations en particules et en COV émises. La norme ISO 18562 régit d'ailleurs cette mise en conformité. Pour répondre à ces exigences, la marque Céra-Labo travaille avec Technologie Médicale, fabricant de DM dans les domaines de l'oxygénothérapie (détendeurs, débitmètres, mélangeurs...).

« Certains matériaux comme les thermoplastiques continuent de "relarguer" pendant des jours, explique Frédéric Platon. Nous avons donc des chambres d'émissions liées au contrôle des matériaux sur 28 jours, que nous avons réussi à coupler avec notre expérience en mesure physique. Nous sommes les seuls en France à faire ce type de tests. Il existe bien sûr des laboratoires en Angleterre, en Chine ou aux Etats-Unis, mais pour les fabricants, se posent les problèmes de dédouanement, de langue et surtout de confidentialité. »

Investissement de 500.000 euros

De son côté, Technologie Médicale se félicite de cette collaboration qui se poursuit : « La richesse du rapport d'analyses fourni, tout comme les conseils prodigués par AC-Sperhi Céra-Labo sont précieux dans une démarche d'amélioration continue de nos produits », précise Titouan Le Coadou, responsable R&D.

Très récemment, d'autres clients, notamment dans le domaine de l'apnée du sommeil, ont pris contact avec le laboratoire.

« Nous sommes également approchés par des industriels qui souhaitent greffer des tests sur leur dispositifs médicaux pour tout ce qui est décontamination au peroxyde d'hydrogène (pour les hospitalisations à domiciles, NDLR) », indique le président d'AC-Sperhi/Céra Labo.

Pour pouvoir réaliser intégralement les études, de la conception du protocole expérimental à la remise des résultats, Céra-Labo s'est doté de hautes technologies et a investi plus de 500.000 euros dans deux plateaux techniques conséquents.

Démantèlement nucléaire

En parallèle, la société gardoise AC-Sperhi mène un projet d'industrialisation d'un prototype du dispositif de réalisation de prélèvements d'air (pour la mesure synchronisée, le contrôle et la traçabilité du niveau d'empoussièrement amiante et des rayonnements ionisants) sur les chantiers de démantèlement du parc nucléaire français. Ce projet est lauréat dans le cadre du volet nucléaire du plan France Relance.

« Ce dispositif innovant, télécommandable, allégé, permettra de limiter les risques d'irradiation de l'opérateur et de réduire par 9 les coûts liés à la gestion des déchets technologiques, vulgarise Frédéric Platon. L'appareil permettra de faire quatre prélèvements simultanément. »

Pour ce projet d'envergure, la société, qui a investi 400.000 euros, a déjà développé plusieurs brevets mais a pris du retard : « Alors que nous étions en phase de prototypage des cartes électroniques embarquées, nous avons dû faire face à la pénurie des composants électroniques puis à leur flambée de prix », regrette le dirigeant.

Néanmoins le prototype devrait être livré au CEA en septembre prochain. Une fois validé, il sera mis à disposition de sociétés intervenant sur les sites nucléaires.

Avec un investissement global de plus d'un million d'euros pour l'ensemble de ses projets, AC-Sperhi Céra Labo, qui a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 1,5 millions d'euros, espère un retour sur investissement rapide. La société gardoise vise les 2,5 millions d'euros en 2024 et envisage une levée de fonds pour accélérer son développement.

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