Neuf entrepreneures triomphent à La Tribune Women’s Awards

La 6e édition de La Tribune Women's Awards, organisée par Objectif Languedoc-Roussillon et La Tribune le 7 juin au domaine de Verchant, a permis de distinguer neuf femmes du monde économique régional. Quelque 400 invités étaient présents.
Cécile Chaigneau
Les lauréates et partenaires de la soirée LTWA, le 7 juin 2016 au Domaine de Verchant.

Pour sa 6e édition, la traditionnelle cérémonie de La Tribune Women's Awards, organisée par Objectif Languedoc-Roussillon et La Tribune le mardi 7 juin au domaine de Verchant (Castelnau-le-Lez - 34), a présenté une grande diversité de l'entrepreneuriat au féminin de la région.

Neuf femmes ont été distinguées dans neuf catégories, dont le prix « Coup de cœur femme de l'année », décerné par les rédactions d'Objectif Languedoc-Roussillon et La Tribune Toulouse.

La soirée, qui a réuni 400 décideurs économiques et institutionnels, était parrainée par Agnès Paillard, présidente d'Aérospace Valley (pôle de compétitivité sur les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, dans les domaines de l'aéronautique, de l'espace et des systèmes embarqués) et présidente du conseil d'administration de l'INPI.

« Même pas peur ! »

La soirée débutait par une conférence-débat sur la thématique du leadership au féminin, avec comme intervenantes Agnès Paillard, Nadia Pellefigue (vice-présidente à la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en charge du développement économique), Chantal Marion (vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole), Myriam Maestroni (présidente d'Économie Énergie, ex-dirigeante de Primagaz) et Rachel Delacour (directrice générale de BIME Analytics).

Chacune témoignait de son parcours dans des secteurs professionnels parfois difficiles d'accès aux femmes, comme l'industrie ou le pétrole.

« J'ai fait des études d'ingénieur et parmi mes camarades de promotion, peu ont choisi l'industrie, environ 10 % à l'époque, raconte Agnès Paillard. Et en trente ans, ce taux a peu évolué. Mon impression, c'est que ce sont des professions qui n'attirent pas vraiment les femmes, car elles nécessitent d'être mobiles et d'accepter d'être expatriée par exemple, et on préfère choisir des fonctions plus compatibles avec sa vie. Nous, les femmes, avons sûrement une aversion pour le risque, mais il faut travailler sur des exemples et montrer que c'est possible. Mon leitmotiv a toujours été "même pas peur !" »

Même son de cloche chez Myriam Maestroni qui a démarré sa carrière à 24 ans chez Dyneff et passé vingt ans dans le très masculin milieu du pétrole et du gaz. En 2011, elle créait sa propre entreprise, Économie d'Énergie

« On est souvent prisonnier de nos peurs et c'est paralysant, constate la dirigeante. J'ai passé beaucoup de temps à apprendre le management, mais derrière le leadership, on a besoin d'un cours d'alphabétisation émotionnelle ! L'intelligence émotionnelle est une clef pour réussir et co-créer. »

La jeune génération était incarnée par Rachel Delacour, jeune fondatrice d'une start-up aujourd'hui rachetée par l'Américain Zendesk.

« Je suis optimiste sur la question de la parité, car la nouvelle génération d'entrepreneurs a compris que c'est se saboter de discriminer sur le genre à l'embauche ! Il existe encore un problème de modèles qui ne sont pas donnés aux filles : nous devons prendre conscience de l'influence qu'on peut avoir, et s'interroger sur la question de rôle-modèle... Pensez à la voie royale de la création d'entreprise, soyez maître de votre destin ! Il faut encore porter haut et fort le message. »

Sans passer par les lunettes du genre

Dans le monde politique, qui ne cesse de délivrer encore aujourd'hui des preuves de son âpreté pour les femmes, le chemin vers l'égalité hommes-femmes est encore long.

« Vous n'êtes pas écoutée de la même manière si vous n'êtes pas en position de décideur, de pouvoir, rapporte Nadia Pellefigue, témoignant de « ricanements ou propos grivois inacceptables ». L'égalité entre les hommes et les femmes est un vecteur de performance économique. On doit se préoccuper des compétences sans passer par les lunettes du genre. Et contribuer à ce que le pouvoir se conjugue au masculin comme au féminin. Les problèmes de conciliations vie privée vie et vie professionnelle se posent majoritairement aux femmes mais aussi aux hommes qui auraient envie de s'impliquer dans leur vie familiale sans pour autant renoncer à leurs ambitions professionnelles. »

« Oui à un renouveau politique, mais surtout oui à une parité acquise et respectée !, scande Chantal Marion. À la Métropole de Montpellier, de nombreuses vice-présidentes ont été données à des femmes. Mais on a aussi besoin des hommes à nos côtés. »

9 lauréates

Les neuf lauréates distinguées lors de la soirée étaient :

  • Cécile Zinzindohoué, présidente de Montpellier Institut du Sein (réseau de pratriciens à Montpellier - 34), a reçu le prix de la catégorie « Science et recherche », remis par Chantal Marion (vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole).
  • Laëtitia Léonard, directrice de l'Airdie (financeur solidaire de l'économie de proximité, à Montpellier - 34), a reçu le prix de la catégorie « Économie sociale et solidaire », remis par Abdel Belaroussi (directeur développement région Sud-Est chez Harmonie Mutuelle).
  • Roxane Dardaine, fondatrice et dirigeante de Libwatt (autoconsommation énergétique, à Béziers - 34), a reçu le prix de la catégorie « Green business », remis par Claudine Vassas Mejri (vice-présidente déléguée aux politiques d'insertion et à l'économie solidaire au Conseil départemental de l'Hérault).
  • Sandrine Planchon, fondatrice et directrice générale de HobbyStreet (plate-forme d'échange de savoir-faire entre commerçants/artisans et le grand public, à Banassac - 48), a reçu le prix de la catégorie « Startuppeuse », remis par Karim Touati (directeur territorial SNCF Languedoc-Roussillon).
  • Anne Owens, directrice générale de FIC (négoce en chauffage, sanitaire, plomberie, carrelage, à Nîmes - 30), a reçu le prix de la catégorie « Commerce et services », remis par Claire Penaud (directrice des ventes à La Poste).
  • Françoise Antech, présidente de la Maison Antech (négoce de vins, à Limoux - 11), a reçu le prix de la catégorie « Entrepreneure », remis par Pierre Chauvois (directeur général de la Banque Populaire du Sud).
  • Bénédicte Navarro, gérante et directrice administrative et financière de Sotranasa Énergie, production d'électricité et activités de télécommunications, à Perpignan - 66), a reçu le prix de la catégorie « Industrie », remis par Laurent Gauze (P-dg de Pyrénées Méditerranée Invest).
  • Claire Robillard, directrice générale adjointe de Cémoi (chocolatier, à Perpignan - 66), a reçu le prix de la catégorie « Manager », remis par Salvador Nunez (directeur des opérations Vinci Autoroutes).
  • Florence Vallée, gestionnaire du site UEFA de Toulouse pour l'Euro 2016 de football, a reçu le prix « Coup de cœur femme de l'année », remis par Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Cécile Chaigneau

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