Pourquoi l’innovation de rupture de Dynveo intéressera le marché mondial de la nutraceutique

Spécialisée dans la production de compléments alimentaires (sans excipients ni additifs), l’entreprise Dynveo, située à côté de Montpellier, structure ses filiales pour mieux maîtriser sa croissance. Elle développe une innovation de rupture pour produire de manière naturelle une molécule jusqu’alors produite uniquement en Asie par des procédés pétro-chimiques. Le marché de destination, la nutraceutique mondiale, est énorme, et un projet d’usine (100 millions d’euros) se profile à horizon de cinq ans.
Cécile Chaigneau
L'entreprise Dynveo est spécialisée dans la production de compléments alimentaires sans excipients ni additifs.
L'entreprise Dynveo est spécialisée dans la production de compléments alimentaires sans excipients ni additifs. (Crédits : Dynveo)

En juin 2022, Dynveo, entreprise spécialisée dans la production de compléments alimentaires sans excipients ni additifs, réalisait sa première levée de fonds, soit cinq millions d'euros pour accroître ses capacités industrielles et développer la production d'actifs biosourcés en Occitanie. Un an plus tard, la PME qui emploie une cinquantaine de salariés à Teyran, près de Montpellier, s'est structurée, a investi dans son laboratoire et sur ses capacités industrielles, mais aussi sur sa R&D.

« Au moment de la levée de fonds, nous avons créé la holding Nutraveo, qui réunit la société historique de distribution de compléments alimentaires, GreenCaps, que j'avais créé en 2015 pour la fabrication des compléments, ainsi que Nutradev créée début 2023, explique Thomas André, fondateur de Dynveo et désormais P-dg de Nutraveo. L'objectif de Nutradev est de sélectionner des ingrédients de rupture sur le marché mondial et d'en maîtriser la distribution sur le marché français, avec toujours pour objectif de contribuer à l'évolution de la nutraceutique en France et en Europe. Aujourd'hui, avec Nutraveo, nous maîtrisons la distribution d'ingrédients, le façonnage et la revente de compléments alimentaires. Maintenant, je souhaite remonter encore plus haut sur cette chaîne de valeur, et intégrer la production d'ingrédients. »

La bio-fermentation en alternative à la pétrochimie

Une étape que l'entreprise vient d'amorcer en rentrant par la grande porte : elle travaille sur une innovation de rupture sur une molécule naturelle dont le marché mondial de la nutraceutique est très friand...

« Il y a un peu plus de deux ans, nous avons initié un programme de recherche sur un acide aminé, dont on préfère taire le nom, qui est présent dans l'alimentation mais en déficience chez l'être humain. Cette molécule est aujourd'hui fabriquée exclusivement en Asie et par des procédés chimiques pétro-sourcés. Nous développons un procédé de fermentation bactérienne pour produire cette molécule de façon naturelle, en alternative à la pétrochimie. La fermentation est un procédé en vogue dans la nutraceutique car il permet de produire à grande échelle, à des coûts réduits, tout en économisant les ressources en énergie et en eau. La bio-fermentation, c'est l'avenir ! »

Cette molécule obtenue par bio-fermentation intéressera les marchés de la nutrition animale, de l'alimentation humaine (pour la beauté de la peau) et des compléments alimentaires, mais aussi de la cosmétique « et même de l'industrie », ajoute Thomas André.

L'ambition de la PME héraultaise est de produire cette molécule en quantité et en France. Un projet d'industrialisation se profile, « à horizon cinq ans minimum », précise le dirigeant.

« Rien que le marché mondial de la nutraceutique, ce sont des milliers de tonnes et un potentiel d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, indique Thomas André. L'industrialisation de ce procédé passera par la création d'une usine en France dans les cinq ans, soit un investissement de 100 millions d'euros qui nécessitera une levée de fonds dédiée... Ce projet de fermentation pour produire cet acide aminé a bénéficié d'un financement ANR (Agence nationale de la recherche, NDLR) en novembre 2022 et un brevet international a été déposé. Si on y arrive, cela nous fera changer d'échelle. »

Thomas André, fondateur dirigeant de Dynveo

Thomas André, fondateur dirigeant de Dynveo (© Dynveo).

Investissements sur le parc machines

Depuis la levée de fonds, Dynveo a dopé son laboratoire de recherche de différents outils analytiques « pour faire nos propres analyses et ainsi garantir les ingrédients que nous mettons dans nos compléments alimentaires, extraire et purifier nos propres actifs identifiés en interne, toujours dans l'objectif de favoriser la fabrication d'ingrédients made in France ».

Sur le volet R&D, l'entreprise travaille également sur une autre molécule d'intérêt extraite de végétaux « qui n'existe pas en bio aujourd'hui », confie Thomas André.

Quant à la filiale GreenCaps, elle a réalisé quelques gros investissements, comme l'explique Sébastien Chassaing, son directeur général : « Nous avons fortement développé le parc machines en investissant 500.000 euros et ainsi multiplié la productivité par deux... La nouvelle ligne à haute cadence permet de sortir 5.000 piluliers par jour, la nouvelle géluleuse automatique 40.000 gélules par heure, et la nouvelle ligne de mise en pot de poudre nous permettra de monter à 2.000 piluliers par jour dès septembre. Nous sommes passés à une échelle d'industrialisation du façonnage, en optant pour des technologies qui permettent de conserver notre niveau de qualité ».

Aujourd'hui, GreenCaps, qui emploie une vingtaine de salariés, façonne 80% pour Dynveo et 20% en marque blanche.

Un foncier à la signature

Thomas André a également engagé l'accélération du déploiement commercial de ses gammes dans les points de vente physiques, afin de s'émanciper de sa seule réputation de pure-player : « Nous sommes déjà présent dans une centaine de pharmacies en France. Nous avons recruté deux commerciaux qui, depuis janvier dernier, continuent à développer de nouveaux points de ventes ».

Après un chiffre d'affaires de 5,2 millions d'euros en 2021, l'entreprise est montée à 6 millions d'euros en 2022. Le dirigeant misait sur 8 millions d'euros : « Nous avons pris un an de retard du fait de la levée de fonds tardive donc cet objectif des 8 millions est plutôt notre cible en 2023 ».

Il maintient ses objectifs d'atteindre la centaine de salariés à horizon 2025, et annonce avoir trouvé un terrain sur le périmètre de la métropole de Montpellier (lieu non communiqué pour le moment) pour y construire un bâtiment de 5.000 m2. La signature interviendra en septembre et le bâtiment, qui accueillera la totalité des effectifs du groupe, pourrait être livré en 2025.

Cécile Chaigneau

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