La communauté scientifique de Montpellier veut créer la "French Blood Valley"

La communauté scientifique, institutionnelle et économique que rassemble MUSE (Montpellier University of Excellence) vient de lancer officiellement une nouvelle initiative clé sur la thématique des Sciences du sang avec l’ambition de créer une communauté scientifique interdisciplinaire et de développer des collaborations industrielles afin d’en faire une référence à l’international.
MUSE (Montpellier University of Excellence) lance une nouvelle initiative sur les Sciences du sang, sur lesquelles une vaste communauté scientifique a été identifiée, comprenant plus de 100 chercheurs, médecins, vétérinaires dans 15 structures de recherche, 7 services hospitaliers des CHU de Montpellier et Nîmes, et 4 acteurs privés.
MUSE (Montpellier University of Excellence) lance une nouvelle initiative sur les Sciences du sang, sur lesquelles une vaste communauté scientifique a été identifiée, comprenant plus de 100 chercheurs, médecins, vétérinaires dans 15 structures de recherche, 7 services hospitaliers des CHU de Montpellier et Nîmes, et 4 acteurs privés. (Crédits : DR)

Porté par un consortium de 16 établissements, dont l'Université de Montpellier, MUSE (Montpellier University of Excellence) qui fédère depuis sa création en 2017 une communauté scientifique, institutionnelle et économique, a l'ambition de hisser Montpellier au rang de référence internationale en santé, sciences de l'environnement et agriculture. Après une première salve de Key Initiative MUSE (KIM) dont la Key Mer et Littoral, MUSE vient de lancer officiellement la KIM Interdisciplinary Blood Science.

« L'une des missions stratégiques de MUSE est de mettre en place des actions interdisciplinaires permettant la mise en avant des forces en présence sur notre site, explique Philippe Augé, président de l'Université de Montpellier. L'écosystème montpelliérain offre de fortes expertises en bioingénierie, biophysique et biologie, une bonne implémentation industrielle dans le domaine du diagnostic et une expertise médicale reconnue. Cette nouvelle thématique autour des Sciences du sang va favoriser les interactions entre différentes équipes mais également, je l'espère, des collaborations industrielles. »

Une ambition scientifique confortée

Incontournable dans la genèse, le diagnostic et le traitement de nombreuses pathologies (malaria, AVC, embolie pulmonaire...), le sang est un organe essentiel mais complexe d'un point de vue physique et biochimique.

« La problématique du sang a émergé à Montpellier au sein du LabEx Numev (laboratoire d'excellence de l'UM - NDLR), souligne Franck Nicoud, professeur à l'Université de Montpellier et coordinateur de la KIM. S'il n'existe aucune unité de recherche orientée 100% vers le sang, de nombreux acteurs sont en revanche impliqués dans des recherches associés aux sciences du sang. Nous avons donc entamé un recensement de ces forces en présence. »

De fait, une large communauté scientifique a d'ores et déjà été identifiée : plus de 100 chercheurs, médecins, vétérinaires repartis dans 15 structures de recherche, 7 services hospitaliers des CHU de Montpellier et Nîmes, ainsi que 4 acteurs privés.

Des interactions gagnant gagnant

Bien que des interactions aient déjà vu le jour, financées à travers divers instruments tels le LabEx Numev, le LabEx national Grex ou des collaborations, avec notamment le groupe Horiba Medical, elles restent encore très limitées. L'ambition de la KIM Interdisciplinary Blood Sciences est justement d'arriver à mettre ces expertises en réseau.

Les objectifs sont multiples : augmenter le niveau de collaborations scientifiques entre unités de recherche conduisant à une augmentation du nombre et de la qualité des publications, renforcer la visibilité et l'attractivité du réseau en l'ouvrant à d'autres acteurs socio-économiques, pérenniser ce réseau dans son financement et sa synergie en créant les conditions d'un partenariat gagnant-gagnant, et enfin augmenter l'information du grand public.

« Il faut voir comment la Key peut nous aider à pérenniser la compétitivité des entreprises, avance Mickael Bruckner, responsable innovation chez Horiba Medical. Dans cet écosystème montpelliérain dynamique, notre objectif commun est d'arriver, in fine, à apporter des soins de qualité disponibles pour tous et partout avec une valeur ajoutée apportée aux patients et soignants. La Key doit avoir l'ambition de poser les prémices de la "French Blood Valley", un endroit où on reconnaît l'expertise des acteurs et qui soit attractif pour les étudiants, les chercheurs, les investisseurs. »

Apporter de nouvelles pistes biologiques

Apporter de l'huile dans les rouages d'un environnement collaboratif, c'est aussi ce que prône Eric Soler, biochimiste, chef d'équipe à l'Institut Génétique Moléculaire de Montpellier (IGMM) : « Notre laboratoire s'intéresse à des pathologies génétiques. Nous souhaitons bien sûr renforcer nos liens avec des partenaires cliniques mais aussi nous rapprocher de mathématiciens et physiciens pour faire de la modélisation et apporter de nouvelles pistes biologiques ».

Une position largement partagée par le professeur Guillaume Cartron, du service d'hematologie clinique au CHU Montpellier, qui résume parfaitement l'état des lieux : « Le sang irrigue toutes nos spécialités médicales. Nous sommes des acteurs de santé public, avec un devoir d'interaction avec le monde économique et scientifique ».

300.000 € pour des animations de recherche

Pour décliner les ambitions de la KIM, trois pôles d'actions ont été identifiés : communication interdisciplinarité (création d'une vidéo, site web interactif) formation (réflexions pour fabriquer un Mooc ou un Spoc Sciences du sang), et visibilité internationale (organisation d'un événement annuel d'envergure).

« Pour avancer les travaux, plusieurs actions ont été mises sur les rails à commencer par un financement commun entre KIM IBS et KIM data sciences, détaille Franck Nicoud. Un appel d'offres sur les stages masters a été lancé - quatre demandes ont déjà été acceptées - et se poursuit jusqu'à la fin de l'année. Enfin, je me réjouis de l'accord de principe que je viens de recevoir de Mohandas Narla (vice-président de la recherche au New York Blood Center, NDLR) qui nous rendra visite en 2021. »

Un budget exceptionnel de plus de 300.000 € a été alloué sur deux ans pour mener ces différentes actions.

Quant au dispositif MUSE, toujours en période probatoire, il devrait être reconduit d'ici 2021.

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Commentaire 1
à écrit le 24/11/2020 à 8:14
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French Blood Valley SVP. Sachant que le nom officiel est IBS : Interdisciplinary Blood Science. Merci

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