REGEnLIFE dope sa recherche sur Alzheimer et les commotions cérébrales sportives

La medtech montpelliéraine REGEnLIFE boucle une troisième levée de fonds de 3 millions d’euros qui va lui permettre de poursuivre ses recherches et ses essais cliniques non seulement sur la maladie d’Alzheimer, son cheval de bataille, mais aussi sur les commotions cérébrales aigües des sportifs. Les résultats seront déterminants pour accélérer et passer en phase d’industrialisation. Si tous les signaux sont au vert, REGEnLIFE pourrait lever 40 millions d’euros dès 2025.
La medtech montpelliéraine REGEnLIFE travaille sur le traitement de la maladie d'Alzheimer mais aussi sur les commotions cérébrales dans le sport.
La medtech montpelliéraine REGEnLIFE travaille sur le traitement de la maladie d'Alzheimer mais aussi sur les commotions cérébrales dans le sport. (Crédits : REGEnLIFE)

Spécialisée dans la recherche et le développement de technologies innovantes en photo-médecine pour la prévention et le traitement des maladies neurodégénératives, REGEnLIFE (huit salariés) vient de boucler une levée de fonds de trois millions d'euros. Bénéficiant du soutien d'une vingtaine d'investisseurs, de Bpifrance et de la Région Occitanie, la medtech montpelliéraine en est à sa troisième levée de fonds, sur une cadence bisannuelle.

« Cette nouvelle étape va nous permettre de poursuivre nos travaux précliniques (notamment sur des maladies comme la sclérose en plaques, NDLR), de démarrer une nouvelle étude sur la maladie d'Alzheimer, de finaliser celle en cours sur les commotions cérébrales et, selon les résultats, de préparer notre accès au marché », résume Patrice Cristofini, cofondateur et directeur général de REGEnLIFE.

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Des essais sur une centaine de patients

Ciblant à la fois le cerveau et l'intestin, la medtech montpelliéraine travaille au développement d'une technologie photomédicale non invasive reposant notamment sur l'émission d'ondes infrarouges combinées au niveau du crâne et de l'abdomen grâce à un casque et un plastron.

Impliquée dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, REGEnLIFE démarre le mois prochain, à Toulouse, une nouvelle phase d'études, plus large cette fois : les essais en double aveugle seront menés pendant plusieurs mois sur une centaine de patients atteints d'une forme légère à modérée de la maladie.

« Nous allons suivre les marqueurs biologiques de l'inflammation qui sont assez spécifiques de la maladie, explique Patrice Cristofini. Les premiers résultats intermédiaires devraient être rendus l'an prochain et les résultats définitifs dès 2025. Notre ambition est de prouver qu'il est possible de ralentir voire de stabiliser la maladie d'Alzheimer. »

Une récupération plus rapide

En parallèle, REGEnLIFE mène actuellement une étude pilote à l'hôpital Georges Pompidou, cette fois sur les commotions cérébrales dans le sport. Souvent banalisées, ces pathologies fréquentes mais complexes sont susceptibles d'entraîner, à terme, des troubles cognitifs importants, voire même des maladies neurologiques chroniques. Un athlète peut en effet subir des coups produisant dans la boîte crânienne une accélération équivalant à celle causée lorsqu'une voiture entre en collision avec un mur de briques à une vitesse de 60 à 80 km/h. On compterait d'ailleurs 0,5 à 12 commotions cérébrales par 10.000 événements sportifs.

« Il n'y a actuellement aucun traitement pour les commotions cérébrales qui impliquent pourtant de nombreuses disciplines sportives comme le rugby, le football, les sports de combats ou le handball, constate le directeur général de REGEnLIFE. Lorsqu'un joueur sort du terrain, il n'y a pas grand chose à faire mis à part du repos, éventuellement un médicament pour calmer la douleur et en cas de commotion plus grave, un examen d'imagerie. Nous nous sommes lancés sur ce marché car des médecins spécialisés ont trouvé notre dispositif intéressant : il pourrait permettre de corriger plus rapidement les troubles visuels ou d'équilibre, et permettre ainsi au sportif de récupérer plus rapidement. »

L'étude en cours, qui a démarré fin 2022, est menée sur une cinquantaine de patients. Elle se terminera en septembre 2023, après les évaluations à distance qui permettront de conclure sur les résultats définitifs. La méthodologie a fait l'objet de publications dans des revues scientifiques.

Vers un déploiement international

Sur un marché global de la neurostimulation évalué à 20 milliards de dollars en 2022 et qui devrait croître à un taux de croissance annuel moyen de 20% entre 2023 et 2028 (sources : Reports Insights Consulting), la medtech compte bien prendre sa place.

« Si les résultats sont positifs, ce sera un changement de braquet conséquent, projette Patrice Cristofini. Il faudra alors se lancer dans la phase commercialisation et industrialisation en allant vers un déploiement international de nos solutions. »

REGEnLIFE envisagerait alors d'opérer, dès 2025, une levée de fonds de quarante millions d'euros.

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