Electronic Bird Control lance E-Raptor, son drone effaroucheur d’oiseaux

La société gardoise Electronic Bird Control s’apprête à commercialiser un drone d’effarouchement autonome, capable de reproduire les mouvements d’un rapace en action de chasse. Cette innovation pourrait séduire les exploitants de centrales photovoltaïques, les aéroports ou encore les sites d’enfouissement des déchets.
Les tests du drone E-Raptor, qui reproduit l'apparence et l'efficacité naturelle du faucon pèlerin, ont démontré que le mimétisme était total.
Les tests du drone E-Raptor, qui reproduit l'apparence et l'efficacité naturelle du faucon pèlerin, ont démontré que le mimétisme était total. (Crédits : Electronic Bird Control)

Avec son bec noir et sa large voilure, le drone E-Raptor semble plus vrai que nature. Directement inspiré du faucon pèlerin, il reproduit avec la même portance et la même finesse, les trajectoires du rapace en chasse. Léger, d'une autonomie de 15 à 20 minutes, il pourra voler jusqu'à 80 km/h, avec une caméra intégrée sur son corps (en option) permettant d'être au plus proche de l'action.

Véritable prouesse technologique, ce drone a été conçu par l'ingénieur François Lorrain, cofondateur associé de la start-up Electronic Bird Control (EBC), créée en 2019 et basée à Caveirac (30).

Protéger l'intégrité physique des rapaces

A l'origine d'EBC, trois amis gardois - Adrien Laffon, François Lorrain, Julien Bret Morel - spécialisés dans les activités de fauconnerie et d'effarouchement d'oiseaux via leur société Econuisibles (également à Caveirac).

« Notre société intervient sur site à l'aide de rapaces dressés - des faucons, buses de harris... - dans le but de répondre aux problématiques liées aux colonies de nuisibles implantées, explique Adrien Laffon. Mais face à ces problématiques souvent continues, les clients nous demandaient d'internaliser les prestations. Or un rapace est un prédateur : lorsqu'il a chassé et mangé, il se repose pendant deux jours. Pour que son intégrité physique soit respectée, il était impossible de le tenir sur zone. De là est venue l'idée de reproduire l'apparence et l'efficacité naturelle du faucon pèlerin dans un drone. »

Forte de son expertise d'ornithologue de terrain et de sa compétence dans la fauconnerie, EBC a créé un drone si réaliste dans sa façon de voler qu'il déclenche le cri d'alarme des nuisibles, qui préfèrent alors quitter l'aire de prédation du rapace.

« Les tests ont permis de montrer que le mimétisme avec le faucon est total », ajoute Adrien Laffon.

Une prestation de services clé en main

En phase d'homologation française et internationale, le drone E-Raptor sera industrialisé dès janvier 2021.

« Nous allons pouvoir aller sur des contrats auxquels nous ne pouvions, jusqu'à présent, apporter de réponses : les décharges, les aéroports civils ou militaires, les protections de culture sur des surfaces étendues, confie le gérant d'EBC. Et même sur les panneaux photovoltaïques car les fientes de goélands empêchent les cellules photovoltaïques de capter l'énergie solaire. Le but du dispositif est de maintenir un climat d'insécurité sur site qui soit pérenne, 365 jours par an. »

La start-up a déjà signé un contrat avec une décharge en Ariège, qui servira de site pilote, mais aussi avec une entreprise agroalimentaire en Ethiopie, dont les cultures viticoles sont ravagées par des oiseaux.

Chaque site ayant ses propres problématiques, EBC se positionne sur une location de packs de services annualisés, incluant les études ornithologiques du site, la mise à disposition d'un E-Raptor, la maintenance et la formation du pilote au drone.

Peut-être une levée de fonds

Incubée depuis mars 2020 à la pépinière Innov'Up de Nîmes et au pôle Safe Cluster à Aix-en-Provence, et accompagnée par l'agence de développement économique Ad'Occ, EBC a obtenu un prêt d'honneur de la Région Occitanie de 72.000 euros pour financer le prototypage de son drone.

« Pour nous permettre de phaser le projet, nous allons nous tourner sur de nouveaux modes de financements », déclare Adrien Laffon, qui n'exclut pas une levée de fonds raisonnable.

Avec son E-Raptor, EBC vise les 100.000 euros de chiffre d'affaires en 2021, puis 300.000 à 400.000 euros en 2022. Trois salariés devraient intégrer la société dès la phase de commercialisation activée.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.