Beyond Words développe l’apprentissage des langues en réalité virtuelle

Organisme de formation linguistique basé à Montpellier, Beyond Words propose une expérience d’apprentissage interactive basée sur la réalité virtuelle. Souhaitant démocratiser la pratique des langues, la société pousse le curseur avec l’intégration de l’IA dans sa prochaine version, et entend exporter son modèle.
A Montpellier, Beyond Words propose une expérience d’apprentissage des langues interactive, basée sur la réalité virtuelle.
A Montpellier, Beyond Words propose une expérience d’apprentissage des langues interactive, basée sur la réalité virtuelle. (Crédits : Beyond Words)

Organisme de formation linguistique créé fin 2020 à Montpellier, Beyond Words (cinq salariés, une quinzaine de collaborateurs) propose des formations 3.0 avec réalité virtuelle pour apprendre facilement une langue.

« L'e-learning et les autres outils d'apprentissage en formation professionnelle et à l'école sont déjà dépassés car ils ne permettent pas l'essentiel : vivre les situations exactement comme si elles se produisaient dans la vie réelle,  tranche Maria Le Mura, fondatrice de Beyond Words. La réalité virtuelle permet, elle, de créer des scénarios immersifs et interactifs pour vivre les expériences avant qu'elles n'arrivent dans la vie réelle ! »

Formations certifiantes sur-mesure

Doctorante en Business administration, titulaire de deux masters de l'Université Montpellier - l'un en traduction et langues, l'autre en cultures étrangères - l'italienne Maria Le Mura a travaillé dans la formation professionnelle et enchainé plusieurs expériences dans l'enseignement avant de créer Beyond Words,  société proposant alors des formations certifiantes (finançables via Mon Compte Formation par les OPCO et les organismes financeurs) en langues, bureautique et informatique.

« Il fallait commencer par une activité de formations traditionnelles, justifie la fondatrice. Nous avons d'emblée misé sur la qualité (l'organisme est labellisé Qualiopi et certifié Certif Région, NDLR), et sur une approche pédagogique adaptée aux apprenants, avec accompagnement personnalisé et apprentissage expérientiel », déclare-t-elle.

Les formations sont dispensées par une équipe collaboratrice d'enseignants diplômés et certifiés. Le concept a déjà séduit plusieurs entreprises ou organisations : La Poste, Schneider Electric, Lufthansa, la CCI Seine et Marne,...

Un taux de rétention de 70%

Partant du constat qu'en apprentissage de Langues Etrangères Appliquées (LEA) les outils numériques existant (type Babbel) se basent plutôt sur la compréhension que sur le parlé, le service R&D de Beyond Words a planché, dès 2021, sur une solution mixant réalité virtuelle et neurosciences pédagogiques.

« La réalité virtuelle est plutôt utilisée dans le domaine des transports, du médical ou de la construction, indique Maria Le Mura. C'est en allant au BETT, salon londonien de l'enseignement et de la technologie, que j'ai pris conscience de l'intérêt de la transposer à l'apprentissage linguistiqueNous avons donc travaillé au développement d'un outil dédié, capable de lever tous les blocages habituellement rencontrés par les apprenants : baisse de motivation, difficultés de mémorisation, etc. »

L'utilisation se veut simple : l'apprenant glisse son smartphone dans un casque virtuel (modèle universel), choisit une langue parmi les sept disponibles (anglais, français, espagnol, allemand, portugais, italien et chinois) et sélectionne un niveau - débutant, intermédiaire ou avancé. Il se retrouve alors immergé en situation réelle dans un restaurant, un aéroport ou un café, avec un interlocuteur qui lui pose des questions. Rapidité, prononciation... Tous les mots sont analysés par un système de reconnaissance vocale.

« Des études ont montré que le taux de rétention avec des outils en e-learning est de 30% au bout de six mois, contre 70% avec de la réalité virtuelle, assure la dirigeante. Car elle stimule trois types de mémoire en même temps : mémoire visuelle, kinesthésique et auditive. A cela s'ajoutent le facteur curiosité et le côté personnalisé. Les résultats sont sans appel : les 409 stagiaires accompagnés en 2022 ont tous obtenu leur certification avec une montée en niveau de +1,5 et une note moyenne de satisfaction de 4,8/5. »

Intégration d'IA

Lancée en mai 2023, cette première version a nécessité un investissement de 110.000 euros. Beyond Words prépare actuellement la version 2 qui intégrera de l'intelligence artificielle : « Nous voulons aller plus loin dans l'analyse. Aujourd'hui, l'apprenant connaît son degré de réponses exactes mais pas les raisons de ses erreurs. Demain, l'IA générera un rapport détaillé qui permettra d'identifier et de comprendre les erreurs commises. Des suggestions d'exercices lui permettront ensuite de s'entraîner ».

Une version bêta en anglais devrait être lancée en décembre prochain, avant la version définitive en 2024.

Avec ces formations 3.0, Beyond Words vise un public sensibilisé à la réalité virtuelle : entreprises de transport, modélisations 3D,... L'application intégrant l'IA va lui permettre  de capter le marché des écoles publiques.

« Nous distribuons déjà nos solutions dans les écoles privées, les universités et les entreprises, détaille la dirigeante. Mais elles ne sont pas encore compatibles avec le secteur public qui utilise le GAR (Gestionnaire d'Accès aux Ressources, NDLR), un système d'accrochage vérifiant la sécurité de l'application et permettant de se connecter à travers un système d'authentification centralisé. Nous avons prévu d'ajouter cette fonctionnalité à notre application mais cela va prendre quelques mois. »

S'attaquer au marché européen

Beyond Words propose deux tarifs de formation : 700 euros pour les particuliers, avec location du casque de réalité virtuelle et licence annuelle de l'application. Pour les entreprises, le tarif démarre à 150 euros par an, selon le nombre de salariés.

En 2022, Beyond Words a réalisé 174.000 euros de chiffre d'affaires, et va dépasser cette année les 250.000 euros. Prochaine étape : structurer une équipe commerciale pour pouvoir exporter son modèle en Europe.

« Nous avons gagné plusieurs prix dont un concours à Seoul en partenariat avec la CCI, indique Maria Le Mira. Nous nous sommes alors rendus compte qu'il y avait pas mal d'ajustements à faire au niveau de l'interface pour que les langues asiatiques soient accessibles sur notre application. Nous allons donc, dans un premier temps, nous concentrer sur le marché européen. »

Accompagné par le BIC Montpellier, Beyond Words prévoit de recruter deux personnes début 2024 et vise le million d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2025-2026.

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Commentaire 1
à écrit le 28/10/2023 à 9:22
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Ah ça ya plein de fous qui nous disaient que nous serions envahis par les insectes et au final ils avaient raison !

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