Coldep lève un million d’euros pour déployer sa solution de traitement de l’eau dans l’industrie

La cleantech héraultaise du traitement de l’eau Coldep boucle une levée de fonds de 1 million d'euros pour accompagner sa croissance. L’entreprise, qui a déjà déployé sa solution technologique dans le secteur aquacole pour purifier l’eau de mer, veut maintenant la décliner dans l’industrie. Avec l’ambition, dans un contexte porteur de nécessaires économies d’eau, de multiplier son chiffre d’affaires par cinq d’ici 2025.
Cécile Chaigneau
La solution technologique de traitement de l'eau développée par Coldep a d'abord été déployée dans le secteur de l'aquaculture et de la conchyliculture.
La solution technologique de traitement de l'eau développée par Coldep a d'abord été déployée dans le secteur de l'aquaculture et de la conchyliculture. (Crédits : Coldep)

Une solution de traitement de l'eau par « nanofiltration sans filtre ». C'est ce que revendique l'entreprise héraultaise Coldep qui a développé une technologie d'extraction particulaire sous dépression. Ce procédé, baptisé Vacuum AirLift (VAL) et protégé par deux brevets (en partenariat avec l'Ifremer et INSA Lyon) intègre à la fois les principes de l'airlift et du moussage-écumage : il permet une séparation des matières en suspension dans l'eau, combinant les principes d'adsorption, de forces électrostatiques et de flottation.

« L'eau passe dans une grande colonne verticale, de 3,5 à 6 mètres de haut selon les volumes d'eau traités, sous-vide, ce qui démultiplie la performance du dispositif, explique Sébastien Latz, directeur général de Coldep depuis mai dernier et associé*. Des microbulles d'air comprimé sont envoyées sur un temps long dans la colonne et elles viennent coaguler les matières en suspension : virus, bactéries, matières organiques, huiles, etc., créant une mousse qui remonte à la surface et tombe dans un réceptacle dédié. »

Une technologie qui s'est vue décerner une reconnaissance en 2021 par la Fondation Solar Impulse, en étant sélectionnée parmi les 1.000 solutions efficientes et rentables pour protéger l'environnement.

De l'aquaculture à l'industrie

Coldep, basée à Lattes près de Montpellier (Hérault), a été créée il y a dix ans par Julien Jacquety. Son procédé VAL Aqua a été d'abord commercialisé dans le secteur de l'aquaculture : « Nous avons aujourd'hui 130 installations dans le monde, chez des professionnels de l'aquaculture et de la conchyliculture pour faire de la purification d'eau de mer dans leurs bassins », indique Sébastien Latz.

Coldep veut  maintenant faire adopter sa solution technologique de traitement de l'eau par les industriels pour traiter leurs effluents, voire les réutiliser (REUT), grâce à ces petites unités qui peuvent être installées sur le site industriel même. C'est l'objet de la levée de fonds (la première) de 1 million d'euros que Coldep vient de réaliser auprès du fonds RP&Partners.


« Il y a trois ans, cette technologie a été ajustée pour le secteur des effluents industriels avec résultats très concluants, explique le directeur général. Les industries, notamment agroalimentaires, utilisent de gros volumes d'eau. Elles ont donc des enjeux de réutilisation. Notre solution VAL Indus permet de capter des matières organiques dans des concentrations plus élevées et les coagulants-floculants que nous ajoutons permettent d'agréger les matières en suspension de manière à pouvoir ensuite les valoriser via des procédés de méthanisation. Outre que le système est économe en énergie (l'entreprise revendique une consommation énergétique cinq à huit fois moins importante pour traiter le même volume d'eau par rapport aux procédés standards, NDLR), il évite également les problèmes de colmatage et donc de lavage des filtres, et offre donc un coût d'exploitation plus bas que les procédés habituels. »

Le dirigeant annonce avoir déjà commercialisé VAL Indus auprès de deux industriels et être sur le point de signer « avec un gros opérateurs de l'industrie laitière » dont il tait le nom.

Deux unités mobiles pour tester sur les sites industriels

Aujourd'hui, Coldep réalise un chiffre d'affaires de 1 million d'euros. Son objectif désormais : passer à l'échelle supérieure et multiplier par cinq son chiffre d'affaires d'ici 2025 en se diversifiant dans le REUT, auprès notamment des industriels.

« Actuellement, nous comptons 11 salariés et nous avons un plan de recrutement de cinq ingénieurs en 2024, indique Sébastien Latz. Pour accélérer dans le secteur industriel, nous allons créer deux unités mobiles de démonstration afin de démontrer aux industriels la performance de notre technologie sur site. L'autre investissement que nous allons faire, c'est la version automatisée et pilotable à distance de VAL Indus pour simplifier le quotidien des responsables d'usine. »

Coldep travaille en partenariat avec des professionnels intégrateurs en France et à l'international pour commercialiser et installer sa technologie. La fabrication de ses équipements, quant à eux, sont confiés à un partenaire marocain, Omega (à Tanger), et ensuite assemblés à Lattes.

* Aux côtés du fondateur Julien Jacquety, de Brice Plossard (directeur du développement), et de Bertrand Barrut (directeur scientifique).

Cécile Chaigneau

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