Interview : Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers, candidat UMP aux élections régionales de mars 2010

« Il faut en finir avec les gaspillages et la propagande »

Les relations avec Christian Jeanjean*
« Ma priorité est d'aplanir toutes les difficultés avec lui. Il ne se retire qu'à la condition d'être tête de liste dans l'Hérault. Cela ne me gêne pas d'être troisième sur la liste, je trouve juste difficile la communication qu'on va en faire. Je crains qu'on ne brouille le message. »

* : Le maire de Palavas a longtemps contesté la nomination de R. Couderc par l'UMP comme candidat aux régionales. Il s'est finalement incliné par courrier le jour de cette interview.

Les candidats UMP aux régionales
« Nous avons de grandes chances de gagner, et encore plus si nous mettons tout en œuvre pour rassembler. J'ai pris des contacts pour permettre à tout le monde de sortir par le haut malgré les péripéties. Les têtes de liste seront désignées au plan national par la commission des investitures de l'UMP, sur ma proposition. En dehors de l'Hérault, une question se pose dans l'Aude, qu'il faut trancher entre Michel Py et Isabelle Chesa. L'annulation des élections municipales à Carcassonne complique les choses, car les prochaines élections ne seront pas sans conséquences sur le processus de désignation. Dans le Gard, nous avons deux candidats potentiels avec Eddy Valladier et Christophe Rivenq, sachant que quatre députés sur cinq penchent pour le premier. Dans la Lozère, c'est une compétition entre trois parlementaires, dont un ex-ministre ; ce sera aussi à la commission de trancher. La décision tombera vers septembre/octobre. »

Une victoire possible aux régionales ?
« Le rapport de force ne nous est pas favorable. Mais en considérant le score réalisé par les Verts aux européennes, on peut avoir une triangulaire au second tour, hypothèse qui nous permet de gagner. Je sais comment les Verts ont été traités par Georges Frêche depuis plusieurs années. Je sais qu'on bétonne les vignes, qu'on fait partout des pseudo-ZAC (dont aucune ne fonctionne aujourd'hui), bref tout le contraire de ce qui est dit dans la loi SRU. Je comprends que les Verts s'y opposent. Les gens en ont marre de se faire traiter de cons ou d'esclaves. Il me semble que la gauche peut se retrouver sur une démarche plus respectueuse. De mon côté, je ne ferai aucune alliance avec le FN. Je me suis toujours battu sur mes idées, qui sont clairement opposées au FN, c'est net. Ils ne me doivent rien, et moi non plus. »

Un débat public avec Georges Frêche
« J'y suis favorable. Je pense que c'est lui qui ne voudra pas, car il a beaucoup à y perdre. »

Premières actions en cas de victoire
« Ma première action, symboliquement, sera de changer le logo de la Région et de revenir au drapeau catalan et à la croix occitane. Je n'aime pas les créations graphiques à la « japonaise », comme on peut le voir sur le logo actuel. Ma deuxième action sera d'en finir avec les gaspillages et la propagande. Songez que le budget communication de la Région équivaut à 40% des recettes fiscales ! Il n'est pas possible de continuer à gaspiller l'argent public pour se faire plaisir. Sur le sport, je trouve inacceptable d'annoncer qu'on en rajoute, du jour au lendemain, comme si c'était notre argent propre. Nikola Karabatic est sans doute un joueur de hand remarquable, mais il est démesuré que toutes les collectivités se mobilisent pour le faire transférer. Il y a des limites à ne pas dépasser. Concernant Sud de France, ça se discute. Il peut être intéressant de le conserver. »

Le développement économique
« Je ne pense pas que la politique actuelle de ZAC soit pertinente. C'est une vision datée que de dire qu'on va acheter 20 ha ici, 20 ha là... La compétence économique doit revenir aux agglos. S'il faut implanter des entreprises, le problème n'est pas le foncier, car il y en a, mais l'immobilier d'entreprises. Celles-ci ne veulent plus investir dans des bâtiments. Il faut donc revoir les modalités de construction et de gestion de l'immobilier d'entreprises pour les attirer. »

Les transports
« Il existe une autre façon de concevoir le transport aérien, ce que Frêche ne comprend pas. Nous avons des étrangers qui viennent passer trois jours. Leur soucis est d'arriver le plus prêt possible de leur lieu de destination, et de passer le moins de temps possible dans les transports. Concernant l'aéroport de Montpellier Méditerranée, il faut bien voir qu'il a une piste, et qu'il n'en aura pas deux. On évoque le comblement d'un étang pour en faire une autre, mais outre le fait que ça me paraît techniquement irréalisable, je peux vous assurer que dans le contexte politique actuel, l'Etat s'y opposera résolument ! L'avenir de l'aéroport passe par un réseau avec celui de Nîmes, à 45 km, et celui de Béziers, à 60 km. Nous avons tout intérêt à envisager le développement de notre transport aérien sous cet angle, et non pas de concentrer toutes les possibilités d'aménagement au même endroit.
Sur la future ligne TGV Perpignan-Montpellier, c'est une bêtise de faire une ligne mixte fret/voyageurs. Même les allemands abandonnent cette solution. On peut très bien imaginer d'assurer le transport voyageur le jour, et le fret uniquement la nuit, car il est faible. Quand le fret se développera, on aura acquis la plateforme nécessaire pour faire une deuxième ligne parallèle consacré au fret. C'est une solution intermédiaire.

La baisse des impôts locaux
« Pourquoi pas ? Il faut voir si c'est possible. A Béziers, je les ai baissés dès que j'ai pu. Je ne promets pas aujourd'hui qu'ils baisseront, mais c'est sûr qu'en mettant fin aux gaspillages, on récupèrera des marges. »

Propos recueillis le vendredi 12 juin

Photo : Raymond Couderc

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