L'ADEME vient d'apporter une aide financière de 1 278 000 € à la société Onyx Languedoc-Roussillon pour la réalisation d'un centre de tri des déchets à Espira de l'Agly (66), dont l'investissement total se monte à 10,23 M€.

C'est un projet inédit en Languedoc-Roussillon de par sa capacité de traitement : le centre de tri, érigé à proximité du centre d'enfouissement d'Espira de l'Agly (66), traitera chaque année quelque 84 000 tonnes de déchets provenant des déchèteries du département et des déchets d'activité économiques, et actuellement, stockés dans le centre d'enfouissement.

À ce jour, le département des Pyrénées-Orientales (441 000 habitants, 170 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles et 30 000 tonnes d'encombrants) est doté de deux installations de traitement des déchets non dangereux résiduels : l'usine d'incinération d'ordures ménagères à Calce (exploitée par TIRU CYDEL), et le centre de stockage d'Espira de l'Agly (également exploité par Onyx Languedoc-Roussillon).

Ce dernier est configuré pour traiter 130 000 tonnes par an, dont 100 000 tonnes de déchets industriels banals et 30 000 tonnes de mâchefers de l'usine d'incinération, pour une collecte qui s'effectue sur les Pyrénées-Orientales, mais aussi un peu sur l'Aude et l'Hérault.

Le futur centre de tri a pour ambition de valoriser 75 % des déchets entrants, soit 65 000 tonnes par an qui ne seront plus enfouies mais recyclées : 28 000 tonnes de matériaux (papier, carton, métaux, etc.), 13 000 tonnes de déchets inertes (destinés à la production de granulats de recyclage) et 23 000 tonnes de déchets légers (valorisés sous forme de combustible à haut PCI*).

Le centre de tri permettra de prolonger la durée de vie du centre de stockage « d'une durée comprise entre dix et trente ans en fonction de plusieurs paramètres, tels la densité réelle des refus, l'évolution de la valorisation des mâchefers sur le département, la performance réelle du centre de tri, annonce l'ADEME. Ce projet, qui constitue une première en Languedoc-Roussillon du point de vue de sa capacité de traitement, s'inscrit pleinement dans la stratégie d'économie circulaire ».

« Ce type d'installation met les collectivités en conformité avec le Grenelle 2, qui impose que 50 % des déchets soit valorisés, explique Patrick Lebertois, directeur régional de Véolia Propreté et directeur général de Onyx Languedoc-Roussillon. Dans les Pyrénées-Orientales, quand le centre de tri démarrera, on sera à plus de 50 % de l'ensemble des déchets. »

Cet équipement permettra la création de 23 emplois et générera un chiffre d'affaires de 8 M€ annuel.

Sa capacité technique est annoncée à 30 tonnes par heure. Les besoins de chauffage du centre de tri seront assurés par la mise en place d'une unité de cogénération dont les moteurs seront alimentés par le biogaz extrait du centre d'enfouissement, qui jusque-là était partiellement valorisé pour la production d'eau chaude sanitaire et de chauffage.

Les demandes d'autorisation sont en cours, et les travaux devraient débuter à la fin de l'année 2014, pour une mise en service industrielle prévue fin 2015.

« Véolia compte cinq ou six sites de ce type en France, précise Patrick Lebertois. Un autre commence à voir le jour dans les Bouches-du-Rhône. »

Véolia Propreté Languedoc-Roussillon, qui gère déjà les usines d'incinération de Nîmes et Sète, et le centre de tri de Montpellier-Castries, collecte quelque 700 000 à 750 000 tonnes de déchets par an pour 1 200 clients. Dans la région, le groupe emploie 500 salariés, compte six agences collectivités et cinq agences entreprises, et réalise un chiffre d'affaires annuel de 70 M€.

Cécile Chaigneau

* Pouvoir calorifique inférieur