Un Toit pour Tous s'implante plus fortement dans l'Hérault

Le bailleur social privé nîmois Un Toit pour Tous vise la barre des 500 logements sociaux engagés en 2014. Les deux tiers seraient dans l'Hérault, signe d'une volonté de plus en plus marquée de l'opérateur de s'implanter dans le département.  

« Il faut rappeler que le taux de logements sociaux en région Languedoc-Roussillon est passé sous le seuil des 10 %, à 9,8 % (moyenne nationale : 16 % environ - NDLR), alors que deux Languedociens sur trois peuvent y prétendre », alerte d'emblée Jean-Paul Giral, directeur général de Un Toit pour Tous, bailleur social privé nîmois.

« Le logement social subit la baisse de la production de logements neufs, souligne Bernard Lasserre, président du conseil d'administration. Sur l'agglomération de Montpellier, nous n'avons quasiment pas accès au foncier en direct. Nous devons passer par les programmes mixtes des promoteurs. »

En 2013, le bailleur social annonce poursuivre son engagement sur les zones tendues du Languedoc-Roussillon, avec « des efforts particuliers sur des territoires où l'offre est insuffisante », particulièrement sur l'agglomération de Montpellier. Ainsi, 70 % des 271 logements livrés en 2013 sont-ils dans l'Hérault, parmi lesquels les premiers logements du groupe réalisés à Béziers.

« Nous avons pris l'engagement, auprès des pouvoirs publics, de construire 300 logements par an, rappelle Jean-Paul Giral, directeur général. Nous essayons d'aller plus loin en 2014, avec la perspective de 361 logements livrés, dont 185 dans le Gard et 176 dans l'Hérault, et près de 500 engagés, dont les deux tiers dans l'Hérault (Carnon, Grabels, Lavérune, Béziers, Frontignan, Balaruc-les-Bains, etc. - NDLR). »

Le bailleur social pointe du doigt les lourdeurs administratives qui génèrent une moyenne de quatre ans entre la décision de construire un logement social et la remise des clefs aux locataires.

« Les délais de construction s'allongent, du fait des différents recours, de l'empilement des normes, ou des difficultés des entreprises de construction à avoir de la lisibilité sur leurs plannings de travaux », regrette Jean-Paul Giral.

Une réalité qui se heurte à une autre : « La population qui arrive ici n'est pas riche, souvent à la recherche d'un emploi, et il faut loger tous ces gens », souligne Bernard Lasserre, président du conseil d'administration d'Un Toit pour Tous. De fait, 66 000 demandes de logements sociaux sont insatisfaites dans la région.

Secteurs prioritaires où les taux de logements sociaux sont encore bas : l'agglomération du Pays de l'Or, Pérols, Lattes, Mauguio. Sur l'agglomération de Montpellier, le problème n'est pas tant la ville centre (qui présente un taux 20 %) que les 2e, 3e ou 4e couronnes.

Parmi les bons élèves de l'Hérault, les communes de Castelnau-le-Lez (qui impose un taux de 27 % de logements sociaux dans chaque programme), Saint-Jean-de-Védas ou Juvignac qui tentent de rattraper leur retard via une ZAC.

Et de préciser qu'aujourd'hui, si quasiment plus aucun maire n'est réfractaire à l'idée de construire du logement social, la question qui les préoccupe est celle du peuplement : à qui vont être attribués les logements ?

En 2013, 1 049 nouvelles familles ont été accueillies par Un Toit pour Tous, dont 52 % bénéficiaires de l'APL. Signe de la grande précarité des habitants de la région : « 77 % des nouveaux entrants déclarent des revenus inférieurs à 60 % des plafonds PLUS (60 % du SMIC - NDLR), insiste Jean-Paul Giral. Avec des loyers entre 11 et 12 €/m2 dans le logement libre, contre 6 €/m2 en logement social, les personnes qui obtiennent un logement social n'en partent plus. Et le parcours résidentiel se trouve figé ».

Le taux de rotation dans les logements sociaux gérés par Un Toit pour Tous est de 10,70 %.

Le bailleur social, qui dispose aujourd'hui d'un patrimoine de 8 000 logements, annonce investir chaque année quelque « 12 à 13 M€ » dans l'entretien et la réhabilitation.

Ce qui porte à 70 M€ la somme qu'il déclare avoir injectée dans l'économie régionale en 2013 au travers de ses différentes activités.

Un Toit pour Tous, dont l'actionnaire majoritaire est La Caisse d'Épargne, a réalisé un chiffre d'affaires 2013 de 40 M€ (36 M€ en 2012, soit une progression de 5,5 %), pour un résultat net de 3 M€ et un autofinancement de 3,9 M€.

Le bailleur social compte 130 collaborateurs, trois agences de gestion locative (Nîmes, Montpellier et Alès). Il loge 20 000 personnes.

Cécile Chaigneau


Légende : La résidence Zefira (40 logements, Angelotti Promotion) a été livrée par Un Toit pour Tous en 2013 à Palavas, commune où 440 familles sont en attente d'un logement social.
Crédit photo : Angelotti Promotion.

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