Ils seront 115 prétendants à l'Assemblée nationale à s'affronter dans les 9 circonscriptions législatives du départements de l'Hérault lors du premier tour le 12 juin, avec une dizaine de candidats en moyenne dans chaque circonscription. Historiquement acquise à la gauche, la 2e circonscription héraultaise, elle, verra s'affronter pas moins de 16 candidats. Le record...
Selon l'INSEE, qui a brossé un portrait chiffré de chacune des 577 circonscriptions législatives de France, la 2e circonscription de l'Hérault, la plus urbaine du département car exclusivement montpelliéraine, comptait 118.206 habitants en 2019, pour 64.894 personnes inscrites sur les listes électorales en 2022.
Les élections législatives de 2017 avaient accordé cette 2e circonscription héraultaise à Muriel Ressiguier, élue sous les couleurs de La France Insoumise (LFI). La 6e et la 2e circonscription étaient alors les deux seules du département à ne pas avoir basculé LREM... Lors de l'élection présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête du premier tour sur la 2e circonscription héraultaise, avec 45,1% des voix (contre 21,6% pour Emmanuel Macron et 10% pour Marine Le Pen).
Dissidence socialiste
Avec ses 16 candidats, la circonscription est aussi l'une de celles qui seront scrutées de près. Le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, a jeté toute son énergie dans la bataille : radicalement hostile à l'alliance de son parti avec celui de Jean-Luc Mélenchon, l'élu s'est inscrit en dissidence aux côtés de la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui incarne la résistance à la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) au sein du PS.
Ils soutiennent, sur la 2e circonscription héraultaise, la candidate PS Fatima Bellaredj, qui retourne au combat comme en 2017 (6,91% des voix au 1er tour), en binôme avec Jacqueline Markovic, conseillère départementale étiquetée EELV.
Le lancement de leur campagne était intervenu le 5 mai dernier, le jour même où le Parti socialiste tenait son conseil national à Paris, pour y voter l'alliance avec la France Insoumise... L'occasion, pour Carole Delga et Michaël Delafosse, de marteler avec virulence leur opposition à toute entente avec La France Insoumise, ce dernier scandant « Je suis le maire de Montpellier, une ville libre qui ne reçoit pas d'instruction de Paris ! »...
Selon la répartition des circonscriptions prévue par la NUPES, seules cinq sont réservées au PS en Occitanie, et aucune dans l'Hérault...
Alors la fédération de l'Hérault du parti socialiste a été rejeté, le 13 mai, l'accord national officialisant la NUPES par une motion votée à l'unanimité. Et 14 députés socialistes dissidents se présenteront aux urnes en Occitanie, dont six dans l'Hérault. Le PS de l'Hérault précise même dans un communiqué : « Nous affirmons que le logo du parti socialiste qui est mis sur les bulletins NUPES n'est pas reconnu par notre force locale et par la justice. Sa présence entraîne une confusion pour les électrices et les électeurs »...
« Contrefaçons »
La député sortante Muriel Ressiguier, en délicatesse avec Jean-Luc Mélenchon, se représente, mais en dissidence LFI. Son investiture lui a été refusée au profit de Nathalie Oziol qui se présentera donc, le 12 juin, sous la bannière NUPES, et mettait en garde, sur France 3, contre les « contrefaçons »...
Sur cette circonscription, trois candidats se revendiquent de la majorité présidentielle (qui avait raflé sept des neuf circonscriptions de l'Hérault en 2017) : l'officielle et investie Renaissance Annie Yague, mais aussi deux dissidents Mahfoud Benali et Flavio Dalmau, 18 ans chacun.
Les autres candidat de la circonscription sont Didier Michel (Lutte ouvrière), Khadija Zbairi (Divers écologistes), Manu Roque (Union des démocrates musulmans français), Valérie Briot (UDI), Flavia Mangano (Rassemblement national), Anne Brissaud (Les Centristes-Les Républicains), Sophie Defretin (Reconquête), Philippe Lechat (Parti animaliste), William Olhasque (Divers) et Frédéric Assié (Divers gauche).
Dans une campagne plutôt atone où les pistes sont, de surcroît, brouillées par la présence d'investis, de dissidents et de candidats "confidentiels", il faudra obtenir au moins 12,5% des inscrits le 12 juin pour se hisser au second tour. Reste à voir ce que les électeurs feront, dans les urnes, de ces querelles de clochers politiques...
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