Kléber Mesquida affiche son volontarisme en matière agricole

Malgré la perte de la compétence agricole suite à l’application de la loi NOTRe, le Département de l’Hérault souhaite rester un acteur clef pour soutenir ce secteur. Son président Kléber Mesquida l’a réaffirmé aux agriculteurs le 5 mai à Montpellier en présentant les actions communes menées par la collectivité avec la Chambre d’agriculture départementale. Une convention sur le sujet sera signée en juin entre le Département et la Région.

« La compétence économique est devenue une compétence dévolue aux Régions depuis la loi NOTRe mais le Département va signer une convention avec la Région Occitanie en juin prochain qui va nous permettre d'apporter légalement notre aide à la profession agricole », indique Kléber Mesquida, le président du Conseil départemental de l'Hérault, le 5 mai, à Montpellier.

Annoncée dès le début du mandat de Carole Delga à la tête de la Région Occitanie, cette convention tarde à se mettre en place.

« C'est très complexe, confie Kléber Mesquida. Nous avons dû questionner de nombreux interlocuteurs sur le sujet, notamment le ministère. Toutes ces démarches ont pris du temps. Nous nous sommes aussi inspirés de l'expérience en Puy-de-Dôme (63) qui a également passé une convention avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En Occitanie, seuls quelques départements demandent une telle convention. Pour nous, c'est un vrai choix politique car nous souhaitons continuer à soutenir l'agriculture. »

Politique agricole départementale

L'élu a adressé ce message directement aux représentants du secteur agricole réunis à l'occasion de la Conférence agricole départementale, un rendez-vous annuel destiné à faire un point d'étape sur le Projet Agricole départemental de l'Hérault (PADH). Ce programme lancé en 2013 par le Département et la Chambre d'agriculture de l'Hérault comporte sept champs d'actions destinés à consolider l'activité agricole sur le territoire départemental. La charte signée entre ces deux acteurs court jusqu'en 2020.

« Nous avons choisi de présenter deux des sept thématiques du PADH aujourd'hui, indique Jérôme Despey, le président de la Chambre d'agriculture de l'Hérault. Il s'agit des mesures agroenvironnementales et des circuits courts avec notamment la présentation de l'outil Agrilocal. »

Aides publiques...

L'actualité a également nourri les échanges. Il a notamment été question de la répétition des phénomènes climatiques dévastateurs pour le secteur agricole. Après la grêle qui a ravagé la production viticole du Pic Saint-Loup (34) en 2016, la filière a été confrontée à de nombreux épisodes de gel au printemps, impactant 20 000 ha dans le département.

« Le Département sera à nouveau au côté des viticulteurs après ce nouvel épisode de gel, annonce Kléber Mesquida. Nous définirons notre niveau de participation une fois terminé le recensement des dégâts. Suite à la grêle de 2016, le Département a apporté 700 000 € à la filière du fait des surcoûts de vinification et de taille associés à cet événement. »

... et système assurantiel

La diminution progressive des aides publiques pose un certain nombre de questions, notamment dans un contexte qui voit se multiplier les aléas climatiques.

« La réaction des élus a été exemplaire mais nous ne pouvons pas rester dans la situation actuelle, lance Jérôme Despey. Je suis catastrophée du faible taux de parcelles assurées : seules 14 % d'entre elles le sont dans le département. Ce n'est plus tenable car nous ne pouvons pas continuer à demander à la collectivité de faire un effort. Il faut améliorer le régime assurantiel et peut-être le conditionner à certaines aides ou prêts bancaires. »

Pour inciter les viticulteurs à souscrire à un contrat assurantiel, Jérôme Despey propose de réduire le seuil de déclenchement de l'intervention public de 30 % à 20 %. Il propose également un nouveau mode de calcul des rendements de référence utilisés pour définir le niveau des indemnités assurantielles.

Également président du Conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer et Secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey indique travailler sur ces sujets à l'échelle nationale et européenne, notamment dans le cadre du règlement « Omnibus » qui traite de l'amélioration des outils de gestion des risques.

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Commentaires 2
à écrit le 06/05/2017 à 8:14
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Groupama, assureur historique de ce secteur, doit se sentir investi d'une responsabilité tout à fait particulière. Ces sujets ne manqueront pas d'être abordés lors des AG qui vont se réunir sous peu...Le Président du Conseil Départemental a raison...

à écrit le 06/05/2017 à 7:34
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Du concret,du réel, la"politique" comme on l'aime.Groupama, l'assureur historique de ce secteur doit se sentir investi d'une responsabilité particuliére.

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