Sète : dernière rentrée pour le maire François Commeinhes ?

François Commeinhes, le sénateur-maire de Sète, a donné le 29 août sa traditionnelle conférence de presse de rentrée, afin de faire le point sur les dossiers de la Ville en cours. Une question reste en suspens : lâchera-t-il son mandat de maire ou celui de sénateur, afin de se conformer à la règle de non-cumul des mandats ?
Cécile Chaigneau
François Commeinhes, sénateur-maire Les Républicains de Sète.

Le 29 août, François Commeinhes, sénateur-maire Les Républicains (LR) de Sète (34), a donné rendez-vous à la presse sur le site Saint-Pierre, au bout du môle, pour sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Pourrait-elle être la dernière de l'édile ?

La loi de non-cumul des mandats, qui interdit à un parlementaire d'exercer simultanément une fonction de chef ou d'adjoint d'un exécutif local, entrera en vigueur le 1e octobre 2017 pour les sénateurs (c'était le 1e juillet 2017 pour les députés). François Commeinhes va donc devoir renoncer à l'un ou l'autre de ses mandats.

Le sénateur-maire accueille la question avec un grand sourire.

« Je n'ai pas encore pris ma décision », répond-il, sibyllin, rappelant au passage son opinion déjà largement exprimée qui, selon lui, fait de cette loi « une hérésie totale ».

Les Républicains : « J'ai mon mot à dire »

Lui qui avait avancé, en 2016, qu'il garderait probablement la mairie, dit aujourd'hui poursuivre sa réflexion. Il faut dire que depuis, le nouveau gouvernement a fait voter la loi sur la moralisation de la vie politique (adoptée par les députés le 9 août dernier) qui prévoit de limiter les parlementaires et chefs d'exécutifs locaux à trois mandats identiques et successifs...

Élu maire pour la première fois en 2001, François Commeinhes le fut à nouveau en 2008 puis en 2014. L'édile est donc déjà dans son 3e mandat de maire...

« Il y a encore beaucoup de tractations, assure-t-il. Je prendrai ma décision fin septembre. »

Le 15 juin dernier, l'élu avait annoncé une prise de distance avec son parti Les Républicains. Mais là aussi, il insiste : il n'a pas encore quitté la formation politique.

« J'ai repris ma liberté, je me suis mis en retrait car des choses ne me convenaient plus, mais je continue de payer ma cotisation. J'attends les élections du parti car j'ai mon mot à dire. Je veux voter et ensuite je partirai. Et ce ne sera certainement pas pour adhérer à un autre parti ! »

L'élu écarte donc l'hypothèse selon laquelle il pourrait rejoindre le mouvement En Marche du Président Emmanuel Macron...

 « Les mains sur la barre, bien serrées »

En attendant, à mi-mandat, il commente l'action menée et celle à venir à la tête de la Ville.

« Les trois premières années ont nécessité une gestion encore plus rigoureuses des finances publiques du fait des contraintes imposées aux communes, qui nous ont valu une réduction de 5 M€ dans les dotations depuis 2014, observe-t-il en préambule. Nous avons dû diminuer les dépenses de fonctionnement de 8 M€ et procéder à une réduction de 10 % de la masse salariale. Cela nous a permis d'avoir des capacités d'autofinancement et donc d'investissements plus importantes. Ce qu'a d'ailleurs constaté la Chambre régionale des comptes qui a noté une amélioration des finances de la Ville et un endettement inférieur à l'endettement au niveau national... Mais l'avenir est encore brumeux car le gouvernement commence à annoncer de nouvelles couches de réductions budgétaires. Cela va nous amener à garder les mains sur la barre, bien serrées, pour éviter les coups de mer à venir ! »

L'élu se veut toutefois optimiste et évoque « des clignotants au vert » concernant une attractivité accrue de la ville, au vu de la fréquentation touristique, un domaine culturel « florissant » et un domaine portuaire « dynamique », avec la perspective d'atteindre les 200 000 passagers en escale à Sète dès 2018, avec deux ans d'avance.

Côté économie, même si la compétence relève de l'Agglomération du Bassin de Thau (dont il est le président), des installations d'entreprises sont attendues notamment sur le site de l'ancienne usine Flexsys où 12 ha sont d'ores et déjà commercialisables.

« Ça va donner un ballon d'oxygène sur le plan du foncier à Sète, assure-t-il. Le projet d'une cuisine centrale est dans les tuyaux... »

Autre bulle d'oxygène constatée : la dynamique générée par l'installation des studios TelFrance pour les besoins de tournage des séries de télévision Candice Renoir et Demain nous appartient, en termes d'emplois ou de retombées économiques, « 500 000 € par mois », annonce François Commeinhes.

Un nouveau pont

Malgré des restrictions financières, l'édile aligne avec satisfaction le montant des investissements réalisés par la Ville de Sète, « 10 M€ en 2017, la même chose l'année suivante ».

Parmi les projets structurants en cours ou à venir, François Commeinhes liste le « projet-phare » du réaménagement de la corniche de Neuburg, qui sera lancé dans la foulée des aménagements réalisés sur la promenade du Maréchal Leclerc et sur le Lido. Soit un chantier en deux tranches, de 4 M€, avec un démarrage en janvier 2018 et une livraison en mai 2019.

Sont également prévus la requalification de la promenade Marty et le quai de la Consigne (les études sont lancées et la concertation avec commerçants va être engagée), de nouveaux travaux de voirie pour 2,5 M€ (une quinzaine de rues, la suite et fin du lifting de la rue Gambetta d'ici mars 2018, le quai Aspirant Herbert, le quai Tassigny, etc.), la construction en 2018 d'un nouveau pont (1 M€) à l'entrée est de ville, donnant accès au futur pôle culturel quai des Moulins.

35 nouvelles caméras de surveillance

Côté espaces publics, sont programmés l'acquisition de foncier par la Ville au pied du Fort Richelieu (Théâtre de la Mer) pour y aménager un poumon vert, l'aménagement d'espaces verts sur la ZAC des Salins, en phase d'achèvement, ou encore la rénovation du site Saint-Pierre (qui avait accueilli un temps l'AmeriKclub, jusqu'à ce qu'un incendie détruise l'établissement en 2012) pour en faire un lieu de promenade à horizon 2018.

Les travaux d'embellissement et de sécurisation des parkings se poursuivent (5 M€ sur 2018-2019), et des réhabilitations des infrastructures sportives sont aussi programmées (lifting des tennis municipaux du Barrou pour 320 000 € ; nouveaux équipements pour le stade Llense ; nouvel espace multi-activités sur le site de l'ancien bowling livrable en septembre 2019 ; agrandissement de la zone du Pont-Levis avec un module d'escalade).

À la rentrée 2017, les 21 écoles de la ville disposeront d'un restaurant scolaire grâce à la création trois cantines. La Ville de Sète revient à la semaine de quatre jours, « mais les activités périscolaires seront pérennisées », déclare le maire. Deux écoles de l'île de Thau (Anatole France et Georges Brassens) bénéficieront du dispositif imposé par le gouvernement de ne compter que 12 élèves dans les classe de CP des réseaux d'éducation prioritaire.

Enfin, François Commeinhes annonce un renforcement de la sécurité avec une extension de la vidéo-protection par l'ajout de 35 nouvelles caméras de surveillance avant fin 2018, pour un montant de 500 000 €.

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 16/10/2017 à 16:41
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Moi , je dis STOP à la folie de constructions du maire de Sète .La casbah de la corniche ,puis route du lido traversant entre deux murs d'immeubles , l'horreur ! et hélas il n'a pas fini , souhaitons un autre homme aux prochaines élections .

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