Dans l'Hérault, 12 000 entreprises ont à ce jour bénéficié d'un prêt garanti par l'Etat (PGE) pour un encours global de plus d'1,8 Md €. Les TPE représentent 90 % des bénéficiaires et pèsent 50 % des encours (contre 44 % au niveau national).
« Nous n'avons pas fini de distribuer les PGE, qui sera accessible tant qu'il y aura de la demande, observe René Alary, le nouveau président du Comité des banques de la Fédération bancaire française (FBF) de l'Hérault. Nous avons dû faire face à une importante volumétrie de la demande, et c'était un véritable enjeu pour les banques, qui n'ont jamais arrêté leur activité, avec des équipes présentes en front ou back office. »
René Alary, directeur régional Société Générale des agences de l'Hérault, Sud Aveyron, Gard et Lozère, succède, à la tête de la FBF Hérault, à Francis Lafon (BNP Paribas), qui a fait valoir ses droits à la retraite. Il est également vice-président du comité régional FBF Occitanie.
« Dans l'Hérault, le 1e secteur bénéficiaire a été le commerce, avec 24 % des dossiers, suivi du secteur de l'hébergement-restauration avec 17 % des dossiers, précise-t-il. Peu de dossiers ont été refusés. Et ceux qui l'ont été ont pu aller en médiation à la Banque de France et 70 % ont été acceptés. »
Les banques françaises plus présentes
Mais pour mieux répondre à la demande de certains secteurs, dont le chiffre d'affaires connait de forte variation saisonnière, l'État met en place un PGE saisonnier.
« Ce PGE saisonnier s'adressera à l'hôtellerie-restauration, au tourisme, à la culture et au sport, précise René Alary. Il sera calculé sur les trois meilleurs mois de l'année 2019 et non sur toute l'année, et devrait prévoir un report d'échéance de 6 mois au lieu de 12. Mais attention, il n'a pas encore été validé. Nous n'avons pas de date précise mais c'est imminent. »
Selon le banquier, il viendra évidemment lui aussi répondre à des problématiques de trésorerie des entreprises, en complément du PGE classique.
Le système bancaire a-t-il joué à plein un rôle d'amortisseur des difficultés dans cette crise ?
« Oui, affirme René Alary. Si on regarde le débat sur la souveraineté autour du financement de l'économie, on peut voir qu'au niveau européen, les banques françaises ont été présentes plus que dans les autres pays. Il était plus aisé d'obtenir un PGE en France. »
Les effets de la crise sur l'économie et sur les entreprises devraient se faire ressentir à partir de la fin de l'année 2020. Le nouveau président du Comité des banques de l'Hérault assure que « des réflexions sont en cours sur le sujet, même si nous sommes pour le moment concentrés sur le PGE et le PGE saisonnier. Nous nous interrogeons sur ce qu'il se passera après le PGE, qui devra alors être remboursé ou mis en amortissement. Des réflexions portent aussi sur les fonds propres des entreprises ».
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