Business-angels : dans le pipe 2024, le réseau Melies regrette « un manque de projets dans la transition écologique »

Le réseau de business-angels Melies achève son tour de région de l’Occitanie-Est à la rencontre des startups en phase d’amorçage à la recherche de fonds. La fin d’une année 2023 jugée « compliquée » par son président Jean-Paul Alic, qui mise sur une année 2024 plus « prometteuse », malgré un manque de projets dans le domaine stratégique de la transition écologique et énergétique.
Jean-Paul Alic, le président du réseau de business-angels Melies.
Jean-Paul Alic, le président du réseau de business-angels Melies. (Crédits : DR)

Le réseau de business-angels Melies, qui intervient sur la moitié Est de l'Occitanie, achève sa tournée annuelle de speed-dating à la rencontre des porteurs de projet en recherche de fonds d'amorçage : après Montpellier, Nîmes et Perpignan, ils étaient le 15 décembre à Béziers.

« Beaucoup de startups sont venues nous voir et nous allons étudier plusieurs dossiers dans les semaines à venir, indique Jean-Paul Alic, le président. Toutes envisagent de lever des fonds en 2024 et elles sont déjà à des stades relativement avancés. Elles évoluent dans des secteurs très variés : cela va du transport de fret à la voile à la construction 3D, en passant par de l'aide à la personne... Seul bémol, le manque de projets dans le domaine de la transition écologique et énergétique : on voudrait en voir davantage. Nous sommes capables de lever plus pour ce genre de dossiers. »

Sur la soixantaine de projets vus, le président de Melies estime qu'entre cinq et six d'entre eux ont de bonnes chances d'être financés.

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Peu de dossiers étudiés en 2023

Une année à venir qui s'annonce plus prometteuse que 2023, année que Jean-Paul Alic qualifie de « compliquée » pour le réseau Melies : « Nous avons manqué de bons projets... Nous en avons pourtant vu énormément mais seuls cinq ou six ont été étudiés plus à fond, ce qui se situe plutôt dans notre fourchette basse. Nous finirons l'année en ayant investi près de 400.000 euros, cela aurait pu être davantage ».

Au-delà de l'innovation et de l'ancrage local, « il faut un vrai potentiel de développement », insiste-t-il. Pour Melies, en 2023, le plus important investissement aura été sa participation à hauteur d'un peu plus de 100.000 euros à la récente levée d'1,4 million d'euros de la société nîmoise Drone Geofencing, qui développe une solution permettant de superviser une flotte de drones multi-modèles depuis un centre de contrôle. Une participation vient par ailleurs d'être bouclée auprès d'Oppi qui propose des jeux éducatifs pour le développement de l'enfant.

« Nous sommes également intervenus dans des seconds tours  ajoute Jean-Paul Alic, citant Microbia, IOtee, Intence... Vu le contexte économique, les investisseurs ont peut-être été, d'une manière générale, un peu plus attentistes et davantage vigilants mais cela n'explique pas totalement le creux dans les projets. Peut-être que de leur côté, les entrepreneurs se disent qu'il vaut mieux attendre encore un peu et gagner en maturité. »

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Des fonds disponibles pour de l'amorçage

En France, le ticket moyen des levées de fonds a baissé de moitié (-48%) durant les neuf premiers mois de 2023 par rapport à la même période en 2022, passant de 18,2 à 9,5 millions d'euros, selon le dernier baromètre In Extenso-Essec-France Angels. Dans ce contexte, la région Occitanie s'est toutefois démarquée avec 28 opérations de levées de fonds (6,6 millions d'euros de ticket moyen, en baisse de 21%), soit une augmentation de +27%, pour un total levé qui reste stable de 185 millions d'euros (+1%).

Du côté de Melies, Jean-Paul Alic rappelle que « nous sommes sur de l'amorçage, donc sur des besoins et par conséquent des tickets moins importants que des séries A ou B, et qui restent à la portée de nos membres ».

Financièrement, ces investisseurs (anciens chefs d'entreprises ou cadres dirigeants) ont une capacité à investir sur du long terme - entre cinq et sept ans - et acceptent une part de risque, rappelle Jean-Paul Alic : « Il y a des accidents de parcours, et pour que cela devienne rentable, il est nécessaire d'investir dans plusieurs projets en même temps, l'un pouvant compenser l'autre ». De fait, les tickets restent plutôt « modestes » oscillant entre 2.000 et 5.000 euros, à quelques exceptions près.

« Depuis deux ans, nous comptons parmi nos business-angels de nouveaux profils qui n'ont pas d'expérience en entreprise à proprement parler, souligne le président du réseau de business-angels Melies. Ils sont médecins par exemple, ce qui se révèle très précieux pour étudier les dossiers techniques de startups de la medtech ».

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