Recherche : qui étudie quoi en Occitanie ?

L’Occitanie, au premier rang des régions françaises en termes de dépenses de recherche rapportées au PIB, est aussi un bon élève de l’Europe. L’effort est soutenu, tant dans la recherche publique que privée. Les entreprises de l’aéronautique, des activités spécialisées scientifiques et techniques, et de l’informatique trustent 58% des dépenses et emploient 52% des chercheurs.
Cécile Chaigneau
L'Occitanie compte 22.100 chercheurs dans le public, et 68.600 emplois de conception-recherche.
L'Occitanie compte 22.100 chercheurs dans le public, et 68.600 emplois de conception-recherche. (Crédits : DR)

En Occitanie, les dépenses de recherche et développement s'élevaient à 5,8 milliards d'euros, soit 3,5 % du PIB régional en 2017, selon les dernières données consolidées par l'INSEE en région. Un effort soutenu qui permet à l'Occitanie de se classer au 3e rang des régions françaises si on considère le montant des dépenses (loin derrière l'Île-de- France à 20,3 milliards d'euros, et Auvergne-Rhône- Alpes à 7,0 milliards d'euros) mais en tête des régions françaises, devant l'Île-de-France, sur le montant rapporté au PIB.

Classement INSEE des régions selon les dépenses en recherche

Classement des régions française selon leurs dépenses en recherche (INSEE).

L'Occitanie se place dans le Top 20 des 271 régions européennes, et elle est la seule région française à dépasser l'objectif européen de 3% du PIB consacré à la recherche.

Ces investissements, « les mêmes qu'il y a dix ans », souligne l'INSEE, sont élevés dans la recherche à la fois publique et privée.

22.100 chercheurs publics

Dans le public, le haut niveau des dépenses de recherche représente 1,4% du PIB quand il ne dépasse pas 1% dans les autres régions. Il est porté par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) avec 20% des dépenses à lui seul, le Centre national d'études spatiales (CNES), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les établissements d'enseignement supérieur (là aussi, la région est première en France).

Au total, la région compte 22.100 emplois de chercheurs publics en équivalent temps plein en 2017, dont 9.000 dans les établissements de l'enseignement supérieur.

« La recherche publique est davantage concentrée en Occitanie que dans la plupart des autres régions, précise l'INSEE. Ainsi, les cinq premiers organismes publics de recherche totalisent 60 % des dépenses en 2017... Outre le CEA, le CNES et le CNRS, les deux autres organismes publics qui engagent le plus de dépenses de R&D sont l'Institut national de recherche agronomique (Inra), avec ses établissements à Toulouse et Montpellier, et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier. »

L'effort porté par les grandes entreprises

L'Occitanie occupe aussi le premier rang pour l'effort de recherche des entreprises. Leurs dépenses pour la recherche atteignent 2,1 % du PIB régional. L'INSEE précise que l'aéronautique, les activités spécialisées scientifiques et techniques, et l'informatique réalisent 58% des dépenses et emploient 52% des chercheurs du privé. Airbus et Thales dans l'aérospatial, Sanofi et Pierre Fabre dans l'industrie pharmaceutique sont parmi les entreprises privées engageant le plus de dépenses de R&D dans la région. Parmi les autres gros contributeurs en région, on compte aussi Continental dans le secteur des transports, NXP Semi- Conductors dans l'électronique, ou Orange et Altran dans les services informatiques.

« Sans les établissements d'Airbus, la région aurait un effort de recherche privé situé en deçà de la moyenne française », souligne l'INSEE.

La place des PME est quant à elle mécaniquement réduite, avec seulement 12 % des dépenses privées de recherche régionales, soit la plus petite part des régions françaises, mais tout de même un effort de recherche qui s'élève à 0,44% du PIB régional, dans la moyenne nationale.

Toulouse, place forte de la recherche

Avec 68.600 emplois de conception-recherche en 2017, l'Occitanie est la 3e région, derrière l'Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, avec 63% de ces emplois concentrés dans la zone d'emploi de Toulouse (alors qu'elle ne rassemble que 27% du total des emplois de la région). La zone de Montpellier accueille 18% des emplois régionaux de conception-recherche.

Part des emplois de conception-recherche dans les départements d'Occitanie (INSEE).

Part des emplois de conception-recherche dans les départements d'Occitanie (INSEE).

Au total, les zones d'emploi des deux métropoles regroupent 81% des emplois de conception- recherche en Occitanie. On en trouve aussi autour de Bagnols-sur-Cèze, du fait de l'implantation du centre du CEA de Marcoule, mais aussi à Nîmes, Perpignan, Tarbes-Lourdes et Castres-Mazamet. Ces emplois sont davantage concentrés dans l'industrie.

Avec 1.500 doctorants dans la région en 2018, l'Occitanie est la 3e région française pourvoyeuse de doctorants diplômés (10%), derrière l'Île-de-France (33%) et Auvergne- Rhône-Alpes (14%). Parmi les spécialités des thèses soutenues : les sciences pour l'ingénieur et les sciences agronomiques et écologiques. A l'inverse, les thèses en sciences humaines, en technologies de l'information et de la communication, et en chimie sont moins bien représentées qu'en moyenne nationale.

« Dans une région où l'aérospatial a une place prépondérante, les spécialités de thèses en sciences de l'univers et espace ne sont pas plus présentes en Occitanie qu'ailleurs en France » observe l'INSEE.

Cécile Chaigneau

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