La Marseillaise, en difficulté, organise une soirée de soutien le 17 janvier

Le 6 janvier, le quotidien provençal La Marseillaise, diffusé jusque dans l’Hérault et le Gard, organisera une soirée de lancement de son Comité de soutien languedocien le 17 janvier à Montpellier. En difficulté financière, le journal veut mobiliser autour de son redressement économique.
Cécile Chaigneau

Fondé clandestinement pendant la Résistance, en 1943, le journal La Marseillaise n'en finit pas de résister. Le quotidien régional essuie un nouvel épisode de mauvais temps : le 28 novembre 2016, il a obtenu son placement en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois.

Afin de mobiliser autour de son redressement économique, le quotidien organise une soirée de lancement du Comité de soutien languedocien à La Marseillaise le mardi 17 janvier prochain, au Club de la Presse de Montpellier (place du Nombre d'Or).

« Nous invitons nos lecteurs, les lecteurs occasionnels, des confrères, des hommes et femmes politiques, bref, tous ceux qui pensent qu'un journal comme La Marseillaise doit vivre, déclare Annie Menras, rédactrice en chef adjointe et responsable de l'édition languedocienne. Nous allons former un comité de soutien languedocien et nous essaierons de collecter des fonds. Ce comité adhérera à l'association Les Amis de la Marseillaise, créée il y a deux ans et qui avait alors récolté 300 000 € (au travers de son comité de soutien Pour que vive la Marseillaise, NDLR). Par ailleurs, une souscription en ligne a été lancée, ainsi qu'une pétition en ligne. Et dans d'autres départements, beaucoup de choses ont été organisées, comme des lotos... »

1 M€ de pertes financières par an

En effet, le quotidien régional avait déjà connu des difficultés. Placé en redressement judiciaire en novembre 2014, il avait été racheté en avril 2015 par les Éditions des Fédérés, dirigées par Pierre Dharréville, secrétaire départemental du Parti communiste des Bouches-du-Rhône.

Aujourd'hui, La Marseillaise compte 117 salariés (contre 213 avant le rachat), dont 57 journalistes. Le quotidien est diffusé dans six départements (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard) à quelque 15 000 exemplaires (un chiffre non confirmé par la direction).

La nouvelle formule a généré une augmentation de 15 % des abonnements. Mais les recettes publicitaires sont en chute, et le journal a essuyé 1 M€ de pertes financières en 2015 et autant en 2016.

« La direction a mis en place un plan économique, les journalistes ont travaillé sur de nouveaux projets comme une web TV, l'amélioration site internet, et on cherche bien sûr aussi des pistes de financement du côté de l'État, précise Annie Menras. Une nouvelle audience est prévue devant le tribunal le 11 janvier, pour valider le plan de redressement. Toutes les dettes ont été réaménagées mais il faut voir si le journal a la capacité de survivre. La direction a déclaré qu'elle ne voulait pas que la masse salariale soit une variable d'ajustement. Reste à voir comment les deux administrateurs qui ont été nommés verront ça... »

Se battre pour le pluralisme de la presse

La soirée du 17 janvier invite tous « ceux qui refusent la disparition de La Marseillaise, ceux qui sont attachés au pluralisme, ceux qui croient (encore) à la presse écrite, à la différence assumée, à la confrontation d'idées, à un journalisme engagé ».

« On aimerait avoir le soutien des collectivités, ajoute la rédactrice en chef adjointe de l'édition languedocienne. En PACA, Christian Estrosi (président LR du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, NDLR) a déclaré que ce qu'il avait fait pour Nice Matin, il pourrait le faire aussi pour La Marseillaise... C'est bien de se battre en paroles pour le pluralisme de la presse et la liberté d'expression, mais il faut aussi le faire en actes. »

Cécile Chaigneau

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