Le fonds Ardian se rapproche des laboratoires de biologie médicale Inovie

Le secteur de la biologie médicale poursuit sa concentration dans l’Hexagone dans un contexte de fort besoin en capitaux. Le fonds d’investissement Ardian s’apprête à entrer au capital du groupe Inovie (basé à Montpellier) aux côtés de trois autres fonds.
Le secteur des laboratoires de biologie médicale est en phase de concentration : en France, cinq groupes, dont Inovie, se partagent 60 % du marché.
Le secteur des laboratoires de biologie médicale est en phase de concentration : en France, cinq groupes, dont Inovie, se partagent 60 % du marché. (Crédits : Inovie)

Le fonds d'investissement Ardian devrait prochainement faire son entrée au capital d'Inovie (siège : Montpellier), l'un des plus importants groupes de laboratoires de biologie médical de l'Hexagone, aux côtés de Cerballiance, Biogroup et Synlab.

Lors de l'assemblée générale du 19 novembre, les 380 biologistes associés (pharmaciens ou médecins), jusqu'ici actionnaires à 100 %, ont accepté, pour 93 % d'entre eux, cette entrée au capital du groupe. Un score à mettre en regard des 74 % favorables exprimés l'an dernier à l'heure où les actionnaires étaient invités à se prononcer sur le principe d'une ouverture de ce capital.

Aux côtés d'Ardian, trois autres fonds néerlandais, singapourien et émirati accompagnent l'opération - les biologistes étant également invités à remettre au pot - qui valorise la société aux alentours de 1,5 Md €, selon Mediapart.

Croissance externe et renouvellement de génération

"Les conditions de marchés font que nous avons besoin de beaucoup de fonds. Nous ne pouvons plus envisager notre développement au travers d'un endettement simple", explique le Georges Ruiz, le président d'Inovie (4 300 salariés, 560 M€ de chiffre d'affaires en 2020), pour justifier ce rachat avec effet de levier (LBO).

L'opération donnera 60 % des droits financiers aux fonds d'investissement... sans leur conférer plus de 25 % du capital, comme le veut la règlementation en vigueur dans le secteur de la biologie médicale, un secteur où un minimum de 75 % des parts doit être détenu par un ou plusieurs biologistes responsables de la société.

Outre une politique de croissance externe qui doit l'ouvrir progressivement à des territoires plus septentrionaux, et l'investissement dans le développement de ses infrastructures, l'argent frais injecté dans Inovie servira également à un renouvellement de génération en accompagnant le départ en retraite de certains libéraux - "cela leur permettra de sortir à un prix qui est celui du marché", selon Georges Ruiz - et en préparant l'accueil de nouveaux biologistes associés au capital.

Cinq groupes se partagent 60 % du marché

"Le résultat de ce vote est un plébiscite et je m'en réjouis. Nous suivons l'évolution de notre secteur de la biologie médicale tout en préservant notre modèle et les valeurs qui nous ont fait rejoindre Inovie, salue pour sa part Jean-Marc Charmasson, biologiste associé, installé dans le Var. Chapeau à Georges Ruiz qui a vraiment pensé et incarné cette évolution."

Le secteur des laboratoires d'analyse est en phase de consolidation. Les fonds financiers regardent avec attention ce secteur règlementé, résilient en période de crise. Aujourd'hui, cinq groupes, dont Inovie, se partagent quelque 60 % du marché. Selon Les Echos Etudes, "Le nombre de sociétés de laboratoires a été divisé par 7 en dix ans", alors même que le nombre de sites locaux n'a que peu varié.

Sur le plan local, Inovie a fait entrer cet été le Laboratoire des Cèdres (Toulouse, CA : 12 M€) dans son giron. D'ici quatre ans, Inovie envisage de porter son chiffre d'affaires à 800 M€.

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