Vin zéro pesticide et léger en alcool : le nouveau pari du Domaine de la Colombette

Au Domaine de la Colombette à Béziers, Vincent Pugibet, déjà précurseur dans la désalcoolisation des vins et la plantation de cépages résistants aux maladies, marie ces deux savoirs pour fournir la start-up Modérato, qui lance une gamme de vins zéro pesticide et à faible degré d’alcool. Récit à l’avant-garde d’une tendance qui monte.
Moderato, la startup héraultaise qui lance des vins no-alcohol ou low-alcohol...
Moderato, la startup héraultaise qui lance des vins "no-alcohol" ou "low-alcohol"... (Crédits : DR)

Le Domaine de la Colombette investit le segment des vins légers en alcool. Après avoir lancé sous la marque Plume, une collection de vins légers titrant 9% d'alcool et une offre de vins sans alcool, Vincent Pugibet poursuit dans cette voie avec Moderato, « boisson vinifiée légère » qui ne contient que 5% d'alcool.

Ce nouveau projet est mené en partenariat avec deux spécialistes du marketing-vente et de l'entreprenariat : Sébastien Thomas, qui a démarré sa carrière chez Pernod Ricard, et Fabien Marchand-Cassagne, qui a fait ses armes chez Danone, Coca Cola et Unilever avant de participer au lancement des jus de fruits Innocent.

Forts du soutien d'Eutopia, fonds d'investissement spécialisé dans les start-ups basées sur les nouveaux modes de consommation à impact modéré sur la planète, tous deux se sont associés pour lancer Modérato, une gamme low-alcool, avec pour fournisseur privilégié le Domaine de la Colombette.

Léger pour la planète

« Nous avions tous deux l'envie de créer un concept en rupture avec le mode classique de consommation du vin et plus adapté à nos modes de vie actuels, qui tendent à réduire la consommation d'alcool, soit pour des raisons de santé et de bien-être, soit par prudence quand on a à prendre le volant, explique Fabien Marchand-Cassagne. Et nous souhaitions associer à cette innovation sur la légèreté du produit une vertu environnementale : léger en alcool et léger pour la planète. »

Ils ont trouvé chaussure à leur pied avec Vincent Pugibet. Le vigneron biterrois maîtrise les deux techniques :  avec son père François, il a été le précurseur de la désalcoolisation des vins dans la région. Il est également le pionnier des cépages résistants qui, disposant de gènes de résistance aux maladies comme le mildiou ou l'oïdium, ne nécessitent aucun traitement : ni avec des produits de synthèse, si même avec du soufre ou du cuivre qui sont utilisés en bio.

Sur les 200 ha de vigne du Domaine de la Colombette, 100 ha sont plantés en cépages résistants qui produisent 10 à 12 000 hl par an.

« Je crois à cette tendance des vins allégés en alcool ou zéro alcool, confie le vigneron biterrois. Cela répond à une demande de consommation. Je commercialise un million de cols par an de vins à 9% vol. et 300 000 cols zéro alcool. Le consommateur est demandeur, ce qui freine ce sont les acheteurs et les prescripteurs. »

« Les no-low séduisent les jeunes »

Lancée en début d'année, la gamme Modérato se décline dans les trois couleurs : blanc, rosé, rouge. Elle est distribuée via trois circuits : les ventes on-line sur un site web dédié qui vient d'être lancé et enregistre 50 à 100 commandes par semaine, les épiceries fines comme Lafayette Gourmet, Juhlès Paris, etc., et le secteur CHR (café-hôtellerie-restauration) où démarre une campagne de promotion « Ressortez léger », visant à mettre en avant leurs produits au moment du déconfinement.

Les marchés export seront approchés dans un deuxième temps. Objectif de vente : 30.000 cols pour la première année, 100.000 cols en 2022.

D'après le baromètre SoWine/Dynata qui suit chaque année les tendances de fond dans l'univers du vin et des spiritueux, le bio et les no-low, vins sans alcool ou à faible teneur en alcool, font partie des évolutions marquantes de l'année : le bio gagne du terrain, indique l'étude, les deux-tiers des acheteurs prennent le temps, lors de l'achat, de vérifier si une bouteille de vin est labélisée Les no-low séduisent également les Français : 27% d'entre eux en consomment, dont 40% dans la tranche d'âge des 18-25ans.

« La tendance du "no-alcohol" ou "low-alcohol" est appelée à durer, à plusieurs titres, décrypte l'agence conseil Sowine. D'une part, les jeunes consommateurs sont de plus en plus sensibles à la tendance de fond consistant à se faire plaisir, à consommer moins mais mieux. D'autre part, la tendance est à une approche de consommation plus raisonnée : on veut profiter mais tout en étant conscient de l'importance de faire attention à soi. Le bien-être ne passe plus par l'excès mais par l'écoute de son corps. »

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