Carte Noire : pourquoi Lavazza a investi 28 M€ dans l'Hérault

L’usine Carte Noire, à proximité de Montpellier, fête ses 50 ans. Tombée dans le giron de l’Italien Lavazza en 2016, elle a bénéficié de 28 M€ d’investissement pour sa modernisation.
Cécile Chaigneau
L'usine de café Carte Noire, à Lavérune (34), compte aujourd'hui 10 lignes de production
L'usine de café Carte Noire, à Lavérune (34), compte aujourd'hui 10 lignes de production (Crédits : Carte Noire)

Il y a un peu plus de trois ans, en mars 2016, le groupe italien Lavazza (1,9 Mds € de chiffre d'affaires, 4 000 salariés dans le monde) intégrait la marque iconique Carte Noire, qu'il rachetait au groupe américain Mondelez pour 700 M€.

Dès lors, les marques Grand-Mère et Jacques Vabre passaient dans le giron du géant néerlandais JDE et l'usine de Lavérune (34), près de Montpellier, allait concentrer quasiment 100 % de la production des cafés de la marque Carte Noire : café moulu, dosettes souples et capsules compatibles. Aujourd'hui, seuls le café soluble le café en grains sont produits respectivement en Pologne et dans le nord de la France chez un torréfacteur.

L'iconique usine héraultaise, construite à la fin des années 1960, et visible de loin grâce à sa haute tour à l'effigie d'un paquet de café logoté aux couleurs de la marque Carte Noire, célèbre en 2019 ses 50 ans d'existence.

10 lignes de production

L'outil de production s'étend sur 16 700 m2 et la tour contient 49 silos pouvant accueillir 49 cafés différents, soit une capacité maximale de 1 800 tonnes de charge, en général chargée de quelque 1 200 tonnes assurant deux semaines d'autonomie.

« On est passé d'un travail manuel à un travail très automatisé, avec un outil de production doté de techniques de pointe, souligne Philippe Maillard, le directeur de l'usine à la veille de célébrer l'anniversaire de l'usine héraultaise avec l'ensemble des salariés. En trois ans, le groupe Lavazza a investi 28 M€ au total sur l'usine de Lavérune, qui a été totalement modernisée. »

De cinq lignes de production en 2016, l'usine est passée à dix, dont trois rapatriées de la République Tchèque et deux nouvelles. Elle compte désormais 4 lignes dédiées au café moulu, 2 lignes pour des dosettes souples au rendement élevé (1 400 dosettes/min) dont une installée en 2019, trois lignes modernisées pour les dosettes souples (700 dosettes/minute pour deux d'entre elles, 1 100 dosettes/minute pour la 3e), et une ligne existante optimisée de capsules compatibles Nespresso (800/minutes).

Le site s'est aussi doté d'une thermoformeuse pour la fabrication des capsules, et il fait aujourd'hui tourner 9 appareils de torréfaction, dont 1 nouveau torréfacteur tangentiel à la technologie innovante, acquis en 2017 pour la somme de 5 M€ environ.

27 000 tonnes de café par an

« Dans les 28 M€, il n'y a pas que des machines, mais aussi un investissement dans les conditions de travail, de nouveaux bureaux, la réfection de toutes les toitures et de la façade, la révision des circuits d'alimentation en eau, et l'extension d'un bâtiment de production pour des besoins logistiques, ajoute Philippe Maillard. Les futurs investissements porteront sur l'innovation, les conditions de travail ou la sécurité du site. »

Aujourd'hui, l'usine produit annuellement quelque 27 000 tonnes de café (en moyenne 100 tonnes par jour) : près de 20 000 tonnes de café moulu, 7 000 tonnes de dosettes et 1 000 tonnes de capsules.

De 154 salariés en 2016, l'usine est retombée à 120 salariés aujourd'hui (sur 330 au total, dont une partie au siège à Boulogne-Billancourt). Une baisse que Philippe Maillard explique par une réduction des volumes de production (45 000 tonnes par an dans sa « précédente vie ») et « mécaniquement des départs à la retraite non remplacés et des départs naturels ». Depuis début 2019, 20 recrutements ont été réalisés.

50 références et 15 % de part de marché

Sur le marché du café, sans surprise, le segment des dosettes et des capsules s'inscrit toujours sur une courbe à la hausse

« Depuis deux ans, le gros pourvoyeur de croissance, c'est le biologique, qui a représenté 70 % de la croissance du marché l'an dernier, précise toutefois Nicolas Casiglia, responsable de la marque pour la France. Chez Carte Noire, cela représente 5 % des produits vendus car c'est encore très récent. Mais Carte Noire est la 1e marque bio en GMS et pèse 14 % de parts de marché sur ce segment. »

Selon Nicolas Casiglia, la marque (qui a célébré ses 40 ans en 2018) réalise, avec 50 références dans les rayons, un chiffre d'affaires de 430 M€ en France (+ 1,1 %) et pèse 15 % de parts de marché en volumes, « soit la marque n°1 du marché, avec un taux de pénétration dans les foyers français de 38 % », souligne-t-il.

Depuis quelques jours, la marque, qui a laissé son empreinte publicitaire dans la mémoire collective avec son slogan « Un café nommé désir » durant 25 ans, revendique désormais « Les plus belles couleurs du noir »...

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 30/09/2019 à 17:59
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Parce que d'abord et avant tout c'est un bon produit non ? Je préfère le malongo, au gout bien sûr, mais franchement pour de la grosse marque le carte noire ne se moque pas de ses clients comme d'autres que je ne nommerais pas parce que je respecte t...

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