Les ambitions des entreprises HealthTech de l'Occitanie fortement stimulées

Les entreprises de santé et les laboratoires de recherche sont légion en Occitanie. Et se sont montrés particulièrement engagés dans la bataille contre le Covid-19, faisant émerger des solutions qui leur permettront d'accéder à de nouveaux marchés.
Cécile Chaigneau
Les entreprises de santé et les laboratoires de recherche de l'Occitanie se sont fortement engagés dans la bataille contre le Covid-19.
Les entreprises de santé et les laboratoires de recherche de l'Occitanie se sont fortement engagés dans la bataille contre le Covid-19. (Crédits : DR)

Si le coronavirus a stoppé l'activité de bon nombre d'entreprises, il a cependant fortement aiguisé la réflexion et le potentiel d'innovation des entreprises de santé et des laboratoires de recherche.

En Occitanie, les deux métropoles Toulouse et Montpellier sont bien positionnées sur l'échiquier des acteurs de la santé et de la recherche. La crise sanitaire a permis de mettre en lumière des initiatives régionales, notamment dans la course aux traitements et aux vaccins contre le Covid-19, déclaré ennemi public n° 1. De nombreuses pistes ont été suivies et déboucheront sur de nouveaux marchés.

À Montpellier, la société d'accélération du transfert de technologies (Satt) AxLR est dans son élément :

« C'est dans des situations inconnues de ce type que l'on apprend beaucoup », affirme son président, Philippe Nérin.

La structure a accompagné plusieurs projets, notamment celui de l'Institut de recherche en infectiologie de Montpellier, qui a identifié des familles de composés innovants à large spectre antiviral, celui de l'Institut de génétique humaine, qui a analysé une banque de molécules ayant déjà une autorisation de mise sur le marché pour d'autres indications thérapeutiques, dont une très puissante contre la souche Sars-CoV-2 et qui a fait l'objet d'un dépôt de brevet.

La Satt AxLR a également aidé l'unité mixte de recherche Processus infectieux en milieu insulaire tropical, sur l'île de La Réunion, qui a découvert le potentiel inhibiteur sur le Covid-19 de l'extrait naturel d'une plante médicinale.

Détecter les légions pulmonaires

La Satt a enfin soutenu le projet de l'Institut de recherche pour le développement, de l'université de Montpellier et de la société montpelliéraine IDvet (kits de diagnostic sérologique et PCR des maladies infectieuses) qui adosse des techniques PCR (réaction en chaîne par polymérase) à de l'intelligence artificielle (IA).

« Un premier lot a été validé par l'Institut Pasteur à Paris, affirme Philippe Nérin. L'IA permet une interprétation des résultats totalement automatisée. »

Autre projet utilisant l'IA : à Toulouse, le Cnes et le CHU ont développé un système de détection automatique des lésions pulmonaires caractéristiques du Covid-19 à partir d'une simple échographie, en s'appuyant sur des outils d'IA. Une innovation qui pourrait être utilisée pour surveiller toutes les pathologies respiratoires sévères, mais aussi lors de vols spatiaux habités ou pour de la télémédecine.

La start-up montpelliéraine de bio-informatique SeqOne réfléchit déjà, elle, à de futures applications pour sa nouvelle solution de dépistage massif du Covid-19 exploitant les capacités des appareils dernière génération d'analyse génomique à très haut débit, permettant de réaliser d'importants volumes de tests.

« On se prépare pour une éventuelle seconde vague, mais on travaille aussi au déploiement dans d'autres secteurs, comme l'alimentaire, et à l'international », précise JeanMarc Holder, le dirigeant de SeqOne.

Quant à l'étude clinique lancée au CHU de Montpellier par un consortium français (le laboratoire montpelliérain Sys2Diag/CNRS, la société de biotechnologie SkillCell et la société montpelliéraine Vogo) pour tester les performances d'EasyCOV, nouveau test salivaire de dépistage, elle s'est avérée satisfaisante. Un partenariat a été conclu avec le groupe de laboratoires de biologie médicale Inovie (Montpellier) pour créer à la mi-juin la première solution de dépistage de terrain intégrée du Covid-19 en France.

En marge des avancées médicales, la start-up toulousaine BOTdesign propose désormais sa solution IzyCall permettant à des patients hospitalisés d'échanger en visioconférence avec leurs familles, ainsi qu'un chatbot conversationnel pour le suivi médical de malades à domicile.

Souveraineté technologique

À la lumière de la crise sanitaire, de nouveaux débouchés devraient s'ouvrir pour la start-up toulousaine Kaduceo, spécialisée dans le traitement des données de santé pour analyser les parcours de soins dans les établissements hospitaliers. Mais, selon le pôle de compétitivité Eurobiomed, présent en Région Sud et Occitanie, « la health tech a besoin d'être consolidée ».

Sa directrice, Émilie Royère, pointe « des trous dans la raquette du financement », empêchant les pépites de devenir des fleurons tricolores. Afin de retrouver une souveraineté technologique en termes d'innovation, le pôle préconise un renforcement des fonds spécifiques santé et une meilleure considération de la coopération public/privé.

Cécile Chaigneau

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