CHU de Montpellier : labellisé IHU, le projet Immun4Care reçoit une dotation de l’État de 20 millions d’euros

C’est officiel. Ce mardi 16 mai, confirmation a été faite que le projet Immun4Care, porté par l’université de Montpellier, le CHU de Montpellier et l’Inserm, était officiellement labellisé IHU par l’État. Ce futur Institut hospitalo-universitaire se voit ainsi doté de 20 millions d’euros de financement public dans le cadre du volet Innovation santé du plan France 2030. Un atout supplémentaire pour la stratégie MedVallée, qui a pour ambition de faire de Montpellier un pôle mondial d’excellence en santé globale.
En février dernier, une délégation montpelliéraine défendait le projet d'IHU Immun4Care, porté par le professeur Jorgensen (au centre) devant un jury scientifique international.
En février dernier, une délégation montpelliéraine défendait le projet d'IHU Immun4Care, porté par le professeur Jorgensen (au centre) devant un jury scientifique international. (Crédits : DR)

Le projet avait été évoqué à demi-mots par Michaël Delafosse lors des voeux au personnel du CHU de Montpellier le 25 janvier 2023. Mais sans trop s'y appesantir, comme par superstition. Le maire de Montpellier et président du conseil de surveillance du CHU se contentait alors de mettre en avant le « message d'attractivité pour les soignants et les professionnels de santé » qu'un IHU montpelliérain pouvait représenter. Il fallait alors laisser la candidature suivre son cours.

Le 1er février dernier, une délégation composée de membres du CHU, de l'université de Montpellier, de l'Inserm, d'une association de patients ainsi que du maire de Montpellier et du professeur Jorgensen, coordinateur du projet, avait passé un grand oral devant un jury international composé de 22 scientifiques à l'Agence Nationale pour la Recherche afin de défendre la création d'un Institut hospitalo-universitaire (IHU). L'objectif ? Fédérer les compétences autour des maladies auto-immunes systémiques dans le but de créer « un site d'excellence et d'innovation où s'inventera la médecine de demain », baptisé Immun4care. Vingt-cinq projets étaient en lice. Les résultats devaient être annoncés la semaine suivante, mais ils se sont fait attendre plus longtemps que prévu, laissant les équipes dans le doute pendant trois longs mois supplémentaires.

D'où un soulagement général à l'annonce de la validation du projet montpelliérain. À commencer par un Tweet de Michaël Delafosse, posté ce mardi 16 mai :

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La reconnaissance d'un pôle d'excellence

La toute nouvelle directrice générale du CHU de Montpellier, Anne Ferrer, le président de l'université de Montpellier Philippe Augé et le professeur Jorgensen étaient quant à eux à l'Institut Curie à Paris pour avoir confirmation par le chef de l'État, Emmanuel Macron, que le projet montpelliérain Immun4care se trouvait bien parmi les douze nouveaux IHU du territoire national (dont deux sont considérés comme encore "émergeants") dans le cadre du plan Innovation santé 2023 (budget global : 1,7 milliards d'euros). Pour l'Élysée, ces IHU représentent des « pôles d'excellence à la fois en recherche, en soins, en prévention, et en formation dans le domaine de la santé ».

« C'est une reconnaissance exceptionnelle pour l'ensemble des institutions et équipes, animées par le professeur Jorgensen, qui ont oeuvré à la réussite de ce projet, écrit le CHU de Montpellier dans un communiqué. Ce projet s'inscrit pleinement dans la dynamique MedVallée, dont il capitalise les forces, et vient renforcer des communautés déjà reconnues par le label i-site. »

Avant de souligner l'importance mondiale de cette initiative pluridisciplinaire, étant donné que « près de 80 maladies ont pour cause un dysfonctionnement du système immunitaire », ce qui touche « 5 à 8% de la population mondiale ». Ce qui en fait « un véritable enjeu de santé publique », notamment en raison du coût de leur prise en charge.

« Nous attendions avec impatience de savoir si nous étions retenus, c'est une excellente nouvelle qui confirme que Montpellier est l'un des pôles-clé en matière de santé globale, s'est félicité le maire de Montpellier un peu plus tard dans la journée. Cela conforte la dynamique de MedVallée à travers la promesse de recherche scientifique pour mieux nous soigner, mais aussi de nouveaux emplois sur le territoire. Le professeur Jorgensen avait annoncé que cet IHU allait permettre la création d'une centaine d'emplois. Grâce à cette labellisation IHU, d'autres acteurs économiques vont venir s'implanter, ce qui va générer d'autres emplois. »

Quant à Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, elle déclarait  : « A Montpellier, la labélisation du projet Immu4cure visant à exploiter le potentiel des thérapies cellulaires et à développer des immunothérapies pour le traitement du Sida est une véritable fierté. En pleine cohérence avec notre investissement au sein de MedVallée avec Montpellier Méditerranée Métropole, ce projet apporte des réponses concrètes aux grands enjeux de santé globale auxquels nous faisons face. Convaincue de l'enjeu de santé publique que représentent les maladies auto-immunes et le développement des biothérapies, la Région Occitanie a mobilisé plus de 10 millions d'euros de financements afin de soutenir les plateformes et projets de recherche d'excellence, ainsi que la dynamique collective des acteurs publics et privés réunis dans le cadre du défi clé régional biothérapies ».

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Un lieu dédié aux biothérapies

Pour le professeur Christian Jorgensen, spécialiste en immunologie clinique et thérapeutique au CHU, il s'agit maintenant de mettre le projet en oeuvre, qui va permettre de trouver de nouvelles solutions pour traiter des maladies auto-immunes comme le lupus, la polyarthrite ou la sclérodermie. Tout devrait se mettre en place dans les mois à venir.

« C'est très important pour le CHU, pour l'université, pour l'Inserm et pour la ville, car ce projet va être vraiment emblématique de la partie recherche-santé de MedVallée, affirme le professeur Christian Jorgensen. Nous allons commencer par nous structurer et créer une fondation, abritée par la fondation de l'Inserm, avec les trois structures de tutelle que sont le CHU de Montpellier, l'université de Montpellier et l'Inserm. Elle va aussi regrouper les contributeurs : la fondation Arthritis, la Région Occitanie, la SATT AxLR, le CNRS. Huit associations de patients sont également associées à ce projet innovant qui associe thérapie cellulaire et immunothérapies de rupture. L'IHU aura une composante clinique relative au traitement des maladies auto-immunes, une composante biotech avec le développement d'immuno-thérapies dédiées aux maladies auto-immunes, et bien sûr une composante recherche. »

Le futur IHU sera accueilli dans le bâtiment Thomas Platter, qui sera construit dans l'enceinte du CHU de Montpellier, un lieu dédié aux biothérapies, prévu dans le cadre du projet MedVallée à horizon 2025. En attendant, « le projet concret, qui regroupe le centre clinique, la plateforme immuno-séquençage et la bio-production, sera lancé dès septembre 2023 », confirme le professeur Christian Jorgensen.

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