Traçabilité alimentaire : SMAG rachète la plate-forme Panjee

La plate-forme Panjee se définit comme le premier "passeport digital" des produits agricoles. Le 6 juillet, la start-up du même nom et SMAG, éditeur montpelliérain de solutions web et applications mobiles pour le monde agricole, annoncent conjointement que SMAG reprend le développement et la commercialisation de cette plate-forme.
Cécile Chaigneau
La plate-forme Panjee permet aux producteurs de renseigner des fiches produits sur la traçabilité, les méthodes de production, la qualité nutritionnelle, les labels, etc., afin de créer de la confiance avec les consommateurs.
La plate-forme Panjee permet aux producteurs de renseigner des fiches produits sur la traçabilité, les méthodes de production, la qualité nutritionnelle, les labels, etc., afin de créer de la confiance avec les consommateurs. (Crédits : Panjee)

La start-up Panjee, créée en 2016 par Léonard Matoug et Jeoffrey Queruel et incubée à Montpellier SupAgro, développe un écosystème collaboratif simple permettant aux différents acteurs de la chaîne alimentaire - les agriculteurs et leurs partenaires (coopératives, négoces, grossistes, MIN, marques...) - de fournir une information fiable établissant le passeport d'un produit.

Objectif : simplifier le partage et l'exploitation de données produits structurées au sein des filières alimentaires, et injecter plus de communication entre producteurs et consommateurs, en renseignant sur la traçabilité, les méthodes de production, la qualité nutritionnelle, les scores, les labels, les distinctions, les engagements environnementaux et sociétaux, le profil du producteur, son exploitation, son histoire et ses savoir- faire...

Le 6 juillet, SMAG, éditeur montpelliérain de solutions web et applications mobiles dédiées à la traçabilité des productions et à l'optimisation des pratiques agricoles (filiale du groupe coopératif InVivo) annonce qu'il rachète les actifs produits de la start-up et reprend donc le développement et la commercialisation de la plate-forme web Panjee, premier passeport digital des produits agricoles, créée par la startup montpelliéraine du même nom. Les deux acteurs de cette opération précisent toutefois que « la marque Panjee reste inchangée » et que « la poursuite du développement de la plate-forme restera une activité indépendante chez SMAG ». Elle donnera lieu à la création d'une Business Unit à part entière et sera localisée dans les bureaux de l'éditeur à Montpellier.

Tracer les origines

Après avoir élaboré des solutions numériques pour accompagner les agriculteurs dans la gestion de leur exploitation et la conduite de leurs pratiques culturales, SMAG annonce la couleur de sa stratégie : tracer les origines de leurs produits et la manière dont ils ont été cultivés afin de leur permettre aussi de les valoriser auprès des consommateurs et de leurs canaux de distribution.

« Les données de production que les agriculteurs renseignaient durant toute leur campagne culturale dans les logiciels de gestion parcellaire que nous développons vont pouvoir être enrichies, explique Didier Robert, directeur général de SMAG. La plate-forme Panjee va nous apporter une nouvelle brique dans la gestion de la traçabilité agricole et la collecte des data relatives aux origines du produit, à l'engagement des producteurs. Avec le consentement des agriculteurs, elles vont pouvoir alimenter par exemple des sites e-commerce, des plates-formes d'approvisionnement local, ou encore proposer des paniers intelligents correspondant aux valeurs et aux attentes de chaque consommateur. »

De la fourche à la fourchette

Pour favoriser l'usage de la plate-forme, le concept Panjee repose sur un langage universel, un « passeport digital » du produit, « dans lequel les informations peuvent être reprises sans ressaisie dans d'autres applications B2C connues du marché comme Yuka ou la Note Globale par exemple ».

« L'idée, c'est de faire du "data at a service", explique Léonard Matoug. La plate-forme est donc gratuite pour les producteurs et les distributeurs, et ceux qui paient sont ceux qui vont consommer la donnée pour vendre leurs propres services comme des plates-formes type La Ruche qui dit oui, Solidarité Occitanie, les market-places, etc. »

En une minute, chaque producteur peut ainsi renseigner les données dans une fiche produit, le but étant de diffuser l'information de la fourche à la fourchette et de poser les bases d'une nouvelle « chaîne de confiance » dans l'alimentation.

Pour SMAG, « la plate-forme Panjee intervient comme un nouveau maillon dans la valorisation aval du travail de l'agriculteur, aux yeux des consommateurs ».

Depuis janvier 2019, Panjee travaille sur la mise en œuvre de la plate-forme numérique du MIN de Montpellier, qui est « prête techniquement », assure Léonard Matoug, et a commencé des discussions pour celles des MIN de Toulouse et Châteaurenard. Des projets qui ont été mis en stand-by durant ce temps de transition avec SMAG mais devraient redémarrer ensuite.

Cécile Chaigneau

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