Belvédère et Moncigale en redressement judiciaire

Le groupe de spiritueux et sa filiale vin basée à Beaucaire ont été placés en redressement judiciaire mardi dernier par le tribunal de commerce de Nîmes. 262 emplois sont menacés.

La semaine précédente, l'alcoolier propriétaire des marques Marie Brizard et Sobieski avait demandé à être prolongé dans sa procédure de sauvegarde... Mais le tribunal de commerce de Nîmes n'a pas entendu les arguments développés par ses dirigeants en plaçant le groupe et sa filiale en redressement judiciaire le 20 septembre 2011.

Dans un communiqué, le groupe côté en bourse commente laconiquement cette décision : « cette modification de procédure ne change en rien le cours de la période d'observation de ces sociétés, confirme, si besoin était, la mise sous protection de la justice du groupe Belvédère et doit permettre aux dirigeants de présenter un plan de redressement assurant la pérennité du groupe à ses salariés et donnant satisfaction à ses créanciers ».

Endetté à hauteur de 500 M€, le groupe Belvédère, basé en Côte-d'Or, échappe depuis 2008 à ses créanciers grâce à une procédure de sauvegarde - une action qui gèle les dettes - ordonné par le tribunal de commerce de Dijon.

Or, rebondissement en avril 2011 : ce même tribunal a annulé la procédure de sauvegarde. Les dirigeants de Belvédère ont alors envisagé le déménagement du groupe de Bourgogne en Languedoc-Roussillon, siège la filiale de Moncigale, pour se placer sous la protection d'un autre tribunal.

« Ce redressement est un moindre mal. On espère que ce n'est pas une première étape vers la liquidation », confie le représentant syndical CFDT de Moncigale David Veyer.

À ce jour (26 septembre 2011), l'entreprise qui emploie 262 salariés à Beaucaire, serait en situation de cessation de paiement. Sur les quatre derniers exercices, elle aurait cumulé 14 M€ de pertes renflouées par sa maison-mère.

La procédure de redressement ordonnée la semaine dernière pourrait durer au moins une année. Entre temps, d'ici le mois de juin 2011, un plan de redressement devrait être présenté. Pour l'heure, ce calendrier est suspendu à une décision de la Cour d'appel de Nîmes.

Le 13 octobre prochain, la Cour d'appel de Nîmes doit rendre un arrêt sur l'extension à Belvédère de la procédure de sauvegarde de Moncigale, laquelle avait été validée en juillet par le tribunal de commerce. En cas d'annulation, cette décision ne changerait rien pour Moncigale : elle placerait en revanche sa maison-mère dans une situation critique vis-à-vis de ses créanciers.

Gwenaëlle Guerlavais

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