Philippe Gadelle, président de la Fédération des Promoteurs Constructeurs LR

« Nous ressentons un afflux de demandes depuis le début 2009 »

Comment avez-vous conclu 2008 ?
2008 a été une année de crise. Le Languedoc-Roussillon a enregistré 6 300 ventes, soit une chute de 31,4% en un an. Nous sommes moins touchés que PACA (- 32%) et surtout Midi-Pyrénées (- 45%). Nous avons du procéder à des réajustements, avec des abandons ou des restrictions de programmes, afin de ne pas refaire les mêmes erreurs que dans les années 90. Le gouvernement a lui-même pris des mesures salutaires pour la filière, comme le doublement des prêts à taux zéro, l'extension du pass foncier au logement collectif, et bien sûr la loi Scellier.

Et depuis le début 2009 ?
Nous ressentons un afflux de demandes, confirmé au salon de l'immobilier en mars. Il se double d'une chute des désistements, dont le taux est à 20/25%, après avoir grimpé à 40/50% fin 2008. Plusieurs explications à cela. Les banques ont desserré les conditions d'octroi du crédit. En outre, de 4 à 4,2% pour les investisseurs normaux, et à 3,8% pour les primo-accédants, la faiblesse des taux n'encourage plus l'attentisme.

Quel est l'impact de la loi Scellier ?
Au premier trimestre 2009, les promoteurs ont réalisé 730 réservations (pour mémoire, nous avions fait 2 000 réservations en 2007, dont 480 seulement à la même période). Un chiffre historique, qui correspond au tiers d'une année normale ! 68% d'entre elles ont été faîtes en Scellier. Nous avons un stock papier prêt à être lancé, en 2009, 2010, et 2011, pour peu que nous engrangions assez de commandes. Mais j'incite l'ensemble des promoteurs à faire des études pour vérifier que le marché locatif existe bien. Si c'est le cas sur l'aire de Montpellier, on peut s'interroger pour Alès ou Carcassonne.

Quelles sont vos craintes ?
La loi Scellier ne peut pas vivre d'elle-même. Et c'est le cas aujourd'hui car le marché de l'ancien est totalement bloqué. Or, les deux sont liés. L'ancien ne pourra repartir qu'après une correction sur les prix, entre 20 et 25%. Je lance un appel à la FNAIM pour qu'elle fasse cet effort de conviction envers ses clients et permette à nouveau ce parcours entre le neuf et l'ancien. Au-delà, si le deuxième trimestre devrait être du même acabit que le premier, si le troisième devrait ralentir comme d'habitude en été, je crains une reprise sociale difficile en septembre/octobre, notamment sur le front du chômage. Il est difficile de dire si elle pèsera psychologiquement sur les investisseurs, aussi nous engrangeons tout ce que nous pouvons dès aujourd'hui.

Photo: Philippe Gadelle, président de la Fédération des Promoteurs Constructeurs LR

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