Accès aux soins : l’Hérault, département pilote sur les assistants médicaux

Les deux premiers assistants médicaux de la Région Occitanie vont exercer auprès de médecins héraultais, ont annoncé, le 10 octobre, l’Agence Régionale de Santé et la Caisse régionale d’assurance maladie. La nouvelle intervient alors que l’ARS labellise 23 projets supplémentaires maisons et centres de santé en Occitanie, portant à 205 leur nombre sur le territoire régional.
Le nombre de Maisons de santé et de centres de santé sur l'Occitanie sera porté à 205.
Le nombre de Maisons de santé et de centres de santé sur l'Occitanie sera porté à 205. (Crédits : DR)

Pour faciliter l'exercice médical dans les territoires où les médecins sont moins nombreux, les orientations nationales du dispositif "Ma santé 2022" ont prévu la création de postes d'assistants médicaux. L'accord conventionnel signé à ce sujet entre l'Assurance Maladie et les médecins libéraux, était paru au journal officiel le 20 août dernier.

En Occitanie, c'est dans le département de l'Hérault que l'Assurance Maladie a signé les deux premiers contrats. Ces deux postes, à mi-temps, viendront soutenir l'activité de deux médecins généralistes à Pézenas et à Canet.

Une quinzaine d'assistants médicaux à terme

Dans ce contrat, opérationnel depuis le 1er septembre, la CPAM s'engage sur une subvention de 18 000 € la première année d'exercice, et de 13 500 € sur la deuxième, avant de stabiliser son aide à 10 500 € par an. En contrepartie, les médecins s'engagent à prendre en charge une centaine de patients supplémentaires.

"Sur les zones en tension, il faut redonner du temps médical au médecin et l'alléger sur les tâches administratives qui occupent en moyenne plus de 6 heures de sa semaine, explique Philippe Trotabas, directeur de la CPAM de l'Hérault. Ce sera le rôle de l'assistant médical, qui pourra aussi préparer l'accueil des patients et organiser le suivi. Si les médecins sont libres de choisir le profil qu'il souhaite sur ce poste, nous avons quand même une obligation de formation de l'assistant médical dans les deux ans qui suivent la prise de poste. Un parcours de qualification devrait voir le jour au début 2020."

Suite à ces premiers contrats, une quinzaine d'autres sont actuellement en discussion sur tout le territoire.

Les Maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux

Pour la CPAM et l'Agence Régionale de Santé (ARS), ces nouveaux postes d'assistants médicaux ainsi que le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) doivent venir combler certains besoins sur les territoires en tension, alors même que "10 % de la population régionale n'a pas de médecin traitant", précise encore Philippe Trotabas.

Pour le directeur de l'ARS, Pierre Ricordeau, une réponse à ce problème persistant de l'accès aux soins vient aussi de la promotion d'une pratique médicale coordonnée, comme le préconise les orientations de "Ma santé 2022". Les maisons et centres de santé répondent à ce besoin et aux enjeux liés à l'accès aux soins sur tous les territoires.

L'ARS tenait le 10 octobre également son Comité régional de sélection des maisons et centres de santé.

"Cette deuxième session annuelle vient d'acter la création de 23 MSP en Occitanie, soit plus de 40 cette année, c'est un record, affirme-t-il. Il faut rappeler qu'en 2010, il n'y avait que 10 MSP sur les ex-territoires régionaux."

Le nombre de MSP et de centres de santé sur le territoire régional sera ainsi porté à 205.

Des aides au démarrage et au fonctionnement

Sur ces nouveaux sites labellisés, l'ARS soutient le démarrage des structures en zones prioritaires, jusqu'à 50 000 € par projet. Cette aide est complétée par le soutien de l'État et de la Région sur les investissements de départ.

"La Région peut apporter 130 000 € d'aide pour une maison de santé et 180 000 € pour un centre", confirme Michel Boussaton, conseiller régional Occitanie.

L'Assurance Maladie vient ensuite subventionner les dépenses de fonctionnements de ces maisons de santé.

"Des aides supplémentaires ont été pensées spécialement pour les territoires concernés par le Plan Montagne de la Région, poursuit Pierre Ricordeau. Certaines zones confrontées à une désertification médicale n'étaient pas classées prioritaires dans le droit commun. L'ARS a débloqué 40 000 € pour débloquer les nouvelles installations dans ces zones, et la Région investit 100 000 € pour la création de MSP en zone de montagne."

Sur les 23 nouveaux projets approuvés par l'ARS, 8 concernent le territoire de l'ex-Languedoc Roussillon, dont deux projets dans l'Aude (Belveze du Razes et Narbonne Razimbaud), trois dans l'Hérault (Lodève, Mèze et Val d'Hérault), un en Lozère (Mende) et deux dans les Pyrénées-Orientales (Haut Vallespir et Baho).

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