Pourquoi Oc’Via Maintenance crée un campus de formation aux métiers du ferroviaire à Nîmes

Le 5 mai, Oc’Via Maintenance a inauguré un nouvel espace de formation dédié aux métiers du ferroviaire sur la base de maintenance nîmoise du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier. Il sera géré par l’organisme de formation spécialisé CampusFER. Cette plateforme de formation ferroviaire, qui ambitionne de pallier un déficit sur l’arc méditerranéen, veut contribuer à répondre aux besoins en compétences futurs dans le secteur ferroviaire en France.
Cécile Chaigneau
CampusFER, organisme français de formation ferroviaire agréé, gérera la plateforme de formation créée par Oc'Via Maintenance à Nîmes à destination des salariés des entreprises de l'industrie ferroviaire.
CampusFER, organisme français de formation ferroviaire agréé, gérera la plateforme de formation créée par Oc'Via Maintenance à Nîmes à destination des salariés des entreprises de l'industrie ferroviaire. (Crédits : CampusFER)

« Nous disposions déjà, depuis 2020, de voies écoles et d'une plateforme pédagogique dédiée à nos formations internes, mais nous avions envie d'aller plus loin et d'ouvrir nos installations techniques à des personnes extérieures à Oc'Via », déclare Damien Rose, président d'Oc'Via Maintenance, à La Tribune un peu en amont de l'inauguration officielle, ce 5 mai à Nîmes, d'un nouvel espace de formation dédié aux métiers du ferroviaire sur la base de maintenance du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier.

Oc'Via, société de projet* titulaire du partenariat public-privé avec SNCF Réseau pour la réalisation du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier (80 km, dont 10 km de liaison fret et 10 km de raccordement), mis en service en 2017, en assure la maintenance et l'entretien de la ligne jusqu'en 2037. Elle s'appuie, pour cette mission, sur Oc'Via Maintenance, dont les 44 salariés interviennent sur la voie, la signalisation, la télécommunication, le génie civil, etc.

Cette plateforme de formation sera gérée par CampusFER, organisme français de formation ferroviaire agréé (filiale de Colas Rail depuis le 1er janvier 2019), qui dispensera des formations habilitantes aux salariés des entreprises de l'industrie ferroviaire.

Des métiers peu connus

« On voit qu'il existe une volonté politique de rouvrir des lignes de desserte fine et de construire de nouveaux corridors ferroviaires, comme le GPSO (grand projet du sud-ouest, comprenant les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne, NDLR) ou la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, explicite Damien Rose. Il existe des campus de formation ferroviaire à Bordeaux ou à Lyon mais sur l'arc méditerranéen, il n'y a quasiment rien. Il y a un déficit structurel de formation ferroviaire... Ce qui rend les recrutements difficiles alors que dans ce domaine, on recourt de plus en plus à de la sous-traitance. Et c'est logique que les compétences se fassent rares car ce sont des métiers peu connus dans le monde du travail... La volonté de Oc'Via est donc de permettre la formation du plus grand nombre, et notamment des personnes extérieures, comme des étudiants sortant de leur école ou des demandeurs d'emploi. »

Oc'via Maintenance met ainsi à la disposition de CampusFER une plateforme de signalisation (signaux, circuit de voie, aiguilles motorisées,...), une école caténaire, voies, matériel et outillage dédié (250 m de voie, voie de service, annonceur sentinelle, enraillement, engins rail route,...) et deux salles de formation équipées. Soit « une capacité d'accueil de 20 à 25 stagiaires, mais que nous pourrons augmenter si besoin », précise Damien Rose.

Une première brique en Occitanie

« La plateforme proposera des formations sur les caténaires, sur la sécurité ferroviaire, sur les risques ferroviaires et électriques, sur la maintenance de la signalisation qui est très technique, et demain nous avons prévu d'adapter notre passage à niveau d'exploitation s'il y a de la demande, indique Damien Rose. Ce seront des formation qui iront de trois jours à douze semaines. Et elles seront agréées EPSF (établissement public de sécurité ferroviaire, NDLR). »

Les premiers stagiaires seront accueillis courant mai. Mais le dirigeant affirme qu'aucun objectif quantitatif de personnes en formation n'a encore été établi, dans l'attente de mieux évaluer la demande à venir. La crise sanitaire a en effet grandement ralenti l'activité de formation dans le secteur en 2020 et 2021 en raison des obligations de distanciation sociale imposées.

Ce centre de formation est présenté comme le premier en Occitanie sur le domaine ferroviaire, mais Oc'Via Maintenance attend également de voir quelles décisions seront prises par les élus régionaux sur la perspective de positionner un centre de formation ferroviaire plus important dans la région, possiblement à Toulouse ou sur la région de Montpellier-Nîmes. Le bureau de la Chambre de commerce du Tarn-et-Garonne milite lui aussi pour la création d'un pôle de maintenance ferroviaire...

« Cette plateforme gardoise est une première brique, avec l'objectif de démontrer que la position du bassin nîmois est l'une des meilleure position sur l'arc méditerranéen », souligne prudemment Damien Rose, qui indique que la plateforme de formation nîmoise représente, pour Oc'Via Maintenance, un investissement de 300.000 euros cette année (travaux de réseaux, aménagement VRD, installation des bureaux, mise à disposition de matériels et outillages divers pour les stagiaires).

* Bouygues Construction, Spie Batignolles, Alstom et Colas Rail.

Cécile Chaigneau

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