Perpignan veut se doter d’un téléphérique urbain

La ville catalane rêve d’innovation et de modernité. Afin de relier le sud et le nord de l’agglomération, l’agence de développement économique Pyrénées-Méditerranée Invest a lancé l’idée, cet été, d’un téléphérique urbain. D'un coût de 8 à 15 M€ par kilomètre, ce serait une option moins onéreuse qu'un tramway.
Cécile Chaigneau
À Brest, le 1er téléphérique urbain de France sera mis en service en octobre 2016.

Améliorer la circulation et connecter les quartiers nord et sud, telle est l'ambition de ce projet, original car encore peu répandu, de la ville de Perpignan (66). Celle-ci envisage de se doter d'un téléphérique en lieu et place d'un tramway, dont la construction serait au-dessus de ses moyens.

C'est l'agence de développement économique Pyrénées-Méditerranée Invest, par la voix de son président Laurent Gauze, par ailleurs vice-président délégué de la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée, qui a proposé l'idée le 27 août.

« Pour développer les villes, la mobilité est un paramètre important, commente-t-il. Il faut avoir une vraie ambition, peut-être une ambition un peu démesurée, pour faire grandir une ville. Il faut se projeter pour être la 3e ville de cette région, dynamique, innovante, originale. Le téléphérique permettrait de remonter dans une catégorie de villes qu'on remarque, ambitieuses... »

Un parcours sud-nord

L'agence Pyrénées Méditerranée Invest s'interroge donc sur l'opportunité de mise en place de ce système de transport par câble aérien à Perpignan ou sur la Communauté urbaine de Perpignan, suivant un parcours sud-nord qui passerait par les zones économiques Tecnosud 1 et 2, la Faculté, le centre-ville et l'hôpital, et contribuant ainsi à désengorger le centre ville de ses voitures.

« L'agglomération de Perpignan accueille 3 000 à 4 000 nouveaux habitants tous les ans, souligne l'élu. C'est un accroissement de la population non négligeable, qui générera quelques milliers de voitures en plus... Il faut connecter des zones où il y a du monde. On peut aussi envisager de connecter le centre-ville avec les communes voisines, comme Canet, Saint-Estève ou Torremilla. Il faut faire une étude large. On peut être une petite ville avec une grande ambition ! »

Déjà à Brest, demain à Grenoble et Toulouse ?

D'autres villes dans le monde se sont déjà dotées d'un téléphérique urbain, comme Rio de Janeiro (Brésil), Portland (États-Unis) ou Ehrenbreitstein (Allemagne).

En France, c'est à Brest que le projet est le plus avancé : la première cabine du futur téléphérique, le premier en France dans un contexte urbain, a été posée le 17 août dernier, pour une mise en service complète attendue en octobre. Son coût global a été évalué à 19,1 M€ pour une ligne de 420 m de long au-dessus de la Penfeld, le fleuve qui traverse la ville.

Fin 2015, Grenoble-Alpes Métropole annonçait le lancement d'une concertation autour d'un projet de téléphérique urbain de 3,7 km, reliant quatre communes de l'agglomération, à l'horizon 2020-2021. Coût estimé : 54 à 60 M€.

Autre projet dans les cartons, en région Occitanie : le téléphérique urbain sud (TUS) à Toulouse, qui pourrait relier l'Oncopole à l'Université Paul Sabatier en franchissant la Garonne, d'ici 2020. Un investissement estimé entre 44 et 63 M€.

Moins cher que le tramway ou le métro

Selon les services de l'agence économique perpignanaise, le téléphérique serait une alternative moins onéreuse que le métro ou le tramway.

« Il faut débourser entre 40 et 50 M€ pour construire un kilomètre de métro, entre 15 et 25 M€ pour le tramway, et 8 à 15 M€ pour le téléphérique », déclare Laurent Gauze.

Un calendrier a été présenté par l'élu : la définition du projet et des intervenants pourraient se faire en octobre 2016, le lancement des études en novembre, et une concertation de la population pourrait être réalisée en 2017. Si le projet aboutit, c'est la Communauté urbaine qui serait maître d'œuvre. Les travaux pourraient mener à une mise en service à l'horizon 2021-2023.

« Nous allons aller voir les constructeurs de téléphériques et visiter les villes moyennes qui ont déjà ce type de transport, prévient Laurent Gauze. Ce qui m'intéresse, c'est le retour des usagers. »

Candidater à la voiture autonome

Mais l'élu voit plus loin et plus grand. Non content de cette mobilité « moderne », il évoque déjà un autre ambitieux projet.

« Il y aura un autre volet : avec André Joffre, le président du Pôle Derbi, on ira au CES de Las Vegas en début d'année 2017, avec les gens de la French Tech. On voudrait candidater pour que Perpignan soit une ville-test sur la voiture autonome... Il serait dommage de ne pas se doter des outils de mobilité moderne. »

Cécile Chaigneau

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