Eté 2022 : l’aéroport de Montpellier se rapproche (à 92%) de son niveau de 2019

Le bilan de la saison estivale, c’est aussi le bilan des aéroports. Avec plus de 400.000 passagers accueillis en juillet et août, la plateforme aéroportuaire montpelliéraine se rapproche à 92% de sa performance en 2019, année de référence ante-Covid. Elle devrait approcher 1,8 millions de passagers sur l’année 2022.
Cécile Chaigneau
Transavia, filiale de Air France/KLM, a établi une base régionale à l'aéroport de Montpellier en juin 2020.
Transavia, filiale de Air France/KLM, a établi une base régionale à l'aéroport de Montpellier en juin 2020. (Crédits : Frédéric Reglain)

L'aéroport de Montpellier affiche des performances estivales « encourageantes », selon le président du directoire, Emmanuel Brehmer. Les 36 destinations proposées cet été ont attirés quelque 197.251 passagers en juillet (contre 151.735 en juillet 2021) et 212.229 en août (contre 168.125 en août 2021). Ce qui porte le trafic cumulé de l'aéroport depuis le 1e janvier jusqu'au 31 août à 1.190.198 passagers, contre 598.198 sur la même période en 2021.

« Pour comparer à l'année 2019 (année de référence ante-Covid, NDLR), nous réalisons 92% des passagers traités sur les huit premiers mois, indique Emmanuel Brehmer. Nous sommes donc au-dessus de nos propres prévisions et au-dessus de la moyenne des aéroports français. »

Une performance que le dirigeant relie à la typologie du trafic, « essentiellement des vols moyen-courrier vers l'Europe et la Méditerranée, conjuguée à l'ouverture partielle de la base Transavia, à une montée en régime de compagnies comme Volotea ou EasyJet, et au maintien d'un haut niveau d'activité de compagnies telles que Air Arabia ».

Autre bons chiffres que souligne Pascal Bigot, en charge le développement des lignes au départ de la plate forme aéroportuaire : un remplissage moyen de 145 passagers par vol - soit le plus élevé jamais enregistré - et une baisse de 15% des mouvements d'avions par rapport à 2019, ce qui signe une meilleure rentabilité (et une amélioration en termes de nuisances sonores et de pollution).

« Nous avons superformé en mai, avec + 233% de passagers par rapport à 2021 mais aussi + 12,4% par rapport à 2019, ajoute-t-il. Juin, juillet et août sont proches des niveaux 2019... La part du trafic low-cost est de 69,1% du trafic à fin août, elle aussi la plus importante jamais enregistrée. »

Regain de fréquentation pour Paris-Orly

Les nouveautés de l'été 2022 : deux vols par semaine vers Oslo opérée par Flyr, une nouvelle compagnie sur le tarmac montpelliérain, mais aussi vers Séville (extension du service démarré cet hiver), Rome, ainsi qu'un vol chaque samedi vers Split et deux vols par semaine vers Oran par Air Algérie (de retour à Montpellier depuis le 29 juin) et Transavia.

Les presque 1,2 million de passagers qui ont transité par la plateforme aéroportuaire montpelliéraine durant les huit premiers mois de l'année 2022 se répartissent suivant les proportions suivantes : 44,6% de et vers Paris, 20,3% sur le national (hors Paris), 17,2% sur l'Europe (hors Royaume-Uni), et 17,9% sur l'international hors Europe.

Le top 5 des destinations au départ de Montpellier sont Paris-Roissy, Paris-Orly, Nantes, Londres Gatwick et Bâle-Mulhouse. Celles qui ont le plus performé par rapport à 2019 : Brest (+ 202%), Bâle-Mulhouse (+ 149%), Nantes (+ 136%) ou Alger (+ 131%).

Depuis l'hiver dernier, la desserte vers Orly, qui n'est plus assurée par Air France mais par Transavia et EasyJet, rencontre un regain de fréquentation, avec 232.588 passagers au 31 août (contre 124.642 l'an dernier). Dans le même temps, la ligne de et vers Roissy-Charles-de-Gaulle progresse (de 283.000 passagers en 2019 à 134.234 en 2021 et 296.500 en 2022).

« Cette révolution se passe au profit des voyageurs, EasyJet et Transavia proposant des prix extrêmement attractifs », observe Emmanuel Brehmer, qui ajoute que concernant les déplacements professionnels nécessitant un aller-retour dans la journée, « la solution aérienne est la seule qui soit réellement viable ».

Sur les autres routes domestiques, l'aéroport enregistre une stabilité de Strasbourg et Rennes, et les succès croissants de Nantes (133.853 passagers au 31 août, contre 92.768 l'année précédente), de Lille (19.341 passagers contre 10.340), de Brest (26.568 passagers contre 19.595) ou de Caen (14.510 passagers contre 9.260). A l'inverse, les deux destinations corses, Bastia et Ajaccio, enregistrent des résultats en demi-teinte.

Sur le réseau européen, c'est Amsterdam, Bâle et Luxembourg qui cartonnent le plus. Sans surprise, la Grèce (Athènes, Héraklion ou Santorin) a été très attractive, les trois destinations ayant quasiment doublé leurs performances 2021.

« Nous essayons de rattraper notre retard »

Emmanuel Brehmer maintient son objectif d'amener l'aéroport à 2,5 millions de passagers par an. Ambition en vue de laquelle l'aéroport s'est doté d'un 2e hall destiné à ouvrir dès lors que le trafic qui atteindrait les 2 millions de passagers et qui n'a donc pas encore été ouvert...

« J'espère que ce sera le cas rapidement, mais nous ne sommes pas totalement sortis des turbulences générées par le Covid, concède Emmanuel Brehmer. En 2022, nous ne serons pas loin de 1,8 millions de passagers. Mais entre la guerre en Ukraine et l'inflation, le contexte est incertain... L'aéroport de Montpellier est encore petit si on le compare avec ceux de Marseille, Toulouse ou Barcelone, mais il mérite ses 3 millions de voyageurs. Nous essayons de rattraper notre retard mais le Covid nous a cassé les ailes... »

Le dirigeant indique que les négociations avec un autre opérateur pour ouvrir une 2e base étaient bien avancées en 2019 mais ont été interrompues par la crise sanitaire.

119 départs par semaine cet hiver

Pour cet hiver (à partir du 30 octobre), l'aéroport annonce 119 départs par semaine, opérés par une dizaine de compagnies en direction de 24 destinations, dont 8 françaises (Brest, Caen, Lille, Nantes, Paris-Orly, Paris-Roissy, Rennes, Strasbourg) et 16 européennes et/ou méditerranéennes (Alger, Oran, Madrid, Séville, Athènes, Rome, Luxembourg, Casablanca, Fès, Marrakech, Nador, Amsterdam, Lisbonne, Londres-Gatwick, Bâle-Mulhouse et Tunis).

Parmi les nouveautés marquantes : « Une extension de la desserte estivale vers Rome à raison de deux vols par semaine sur Transavia, deux vols par semaine vers Madrid sur Transavia alors que le dernier vol régulier vers cette ville date de février 2011, et des extensions des dessertes estivales vers Alger et Oran avec quatre vols par semaine sur Air Algérie et Transavia ».

Un vol charter en provenance de Riga amènera, fin octobre, 180 clients lettons de Riga à la découverte de Montpellier pour quatre jours. Un partenariat avec BalticAdHoc et FlymeAway, qui pourrait par la suite se pérenniser.

Quant à la zone de fret, qui représente une source non négligeable de recettes pour la plateforme aéroportuaire, Emmanuel Brehmer indique que « toutes les contraintes ont été levées et nous avons commercialisé à 90% ». Il s'agira « principalement de logistique périurbaine pour irriguer la métropole de Montpellier ». Une présentation des ambitions de l'aéroport sera faite en novembre prochain.

Cécile Chaigneau

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