Aéroport de Montpellier : un bon été et un engagement confirmé de Transavia

SERIE (1/2) - Pour ce deuxième été placé sous le signe de la crise sanitaire, l’aéroport de Montpellier retrouve des couleurs. La saison estivale a été bonne, les chiffres remontent et la compagnie Transavia vient de signer son partenariat pour cinq ans, amenant de la sérénité à l’infrastructure montpelliéraine.
Cécile Chaigneau
La compagnie aérienne low-cost Transavia a confirmé son engagement sur l'aéroport de Montpellier jusqu'en 2026.
La compagnie aérienne low-cost Transavia a confirmé son engagement sur l'aéroport de Montpellier jusqu'en 2026. (Crédits : Transavia)

L'été se termine sur une note d'optimisme à l'aéroport de Montpellier Méditerranée. Si l'infrastructure aéroportuaire n'a pas retrouvé son niveau de 2019, année record (1,9 million de passagers sur l'année), la saison estivale signe une reprise de l'activité, annonce des temps meilleurs, et amène un peu de sérénité pour l'avenir de l'aéroport.

Les huit premiers mois de 2021 se bouclent sur le chiffre de 597.762 passagers, contre 589.438 sur la même période en 2020. Soit une hausse de + 1,4%. Entre janvier et août 2019, l'aéroport avait enregistré 1.296.481 passagers.

Pour le seul mois d'août, l'aéroport de Montpellier a accueilli 167.938 passagers, soit une hausse de 33,2% par rapport août 2020 (à 126.113 passagers). En août 2019, ils étaient 201.622 passagers.

Le président du directoire, Emmanuel Brehmer, affiche toutefois sa satisfaction.

« Nous avons eu 36 destinations ouvertes sur la saison estivale 2021, quand nous en avions 22 en 2019, avant les annonces d'implantation de Transavia à Montpellier et avant le Covid, souligne Emmanuel Brehmer. En 2020, Transavia avait ouvert une douzaine de lignes en pleine crise Covid, ce qui était courageux de leur part et nous avait permis de sauver l'été, avec une baisse d'activité de - 56% contre - 80% dans d'autres aéroports. Cet été, Transavia a ouvert 16 destinations et nous avons aussi eu des investissements d'Air France, de Volotea et d'EasyJet. Ces 36 lignes nous ont permis de passer un été formidable. »

Gros succès de la Grèce et de la Corse

Toutes les destinations initialement promises par Transavia en 2019 (une vingtaine) n'ont pas été proposées : « La compagnie a été agile, explique Emmanuel Brehmer. Comme le risque sanitaire perdurait, ils ont utilisé le potentiel avion sur les destinations les plus safe, dont la France et le pourtour méditerranéen, tout en réfléchissant à celles qui marcheraient le mieux et en faisant des ajustements selon la demande ».

C'est ainsi que les villes de Rome, Madrid ou Porto n'ont pas été desservies cet été par Transavia...

 « Nous avons enregistré de forts taux de remplissage sur la Corse et la Grèce, ajoute le président du directoire. Globalement, les destinations France ont très bien fonctionné. Par exemple, la destination de Nantes a parfois fait plus de trafic que celle de Paris, qui faisait pourtant 80% de notre trafic il y a dix ans. Cela s'explique surtout par l'effondrement de la clientèle business. »

Selon le dirigeant, les destinations domestiques opérées par la compagnie low-cost espagnole Volotea ont bien fonctionné. Quant à EasyJet (vers Londres et Porto), « ce sont ceux qui ont repris le moins fort car ils ont appliqué une stratégie différente et ont opéré moins de vols... la destination de Londres a été quasiment fermée tout le temps ». Et « Air France et KLM ont joué le jeu, même avec presque rien ».

Partenariat consolidé avec Transavia

Cette saison estivale au beau fixe ouvre aussi une belle perspective : Emmanuel Brehmer annonce avoir « consolidé notre partenariat avec Transavia sur cinq ans ».

En effet, l'infrastructure revient de loin, elle qui avait annoncé en 2019 l'implantation d'une base (une aubaine pour un aéroport) de la compagnie Transavia au printemps 2020, soit l'arrivée de vingt nouvelles destinations, et qui avait vu ce projet mis à mal par la vague sanitaire.

Un an et demi après, Emmanuel Brehmer, accueille avec soulagement ce partenariat avec la compagnie pour la période 2021-2026, comprenant les vingt destinations promises.

« Ce qu'on regrette c'est que, sans le Covid, on aurait eu l'installation de la base d'une autre compagnie à Montpellier, et avec 300.000 passagers supplémentaires, on atteignait rapidement les 2,5 à 2,8 millions de passagers par an, indique Emmanuel Brehmer. On était en négociation finale avec un partenaire mais tout a été remis en cause par la crise sanitaire. On y reviendra dans les cinq ans probablement... Si on a bien un retour à la normale, ça peut aller vite car les compagnies ont besoin de se relancer. »

Le personnel préservé

Le dirigeant pointe une satisfaction : un an et demi après le début de la crise, il a réussi à préserver les effectifs, soit 2.000 salariés au total sur la plateforme aéroportuaire, prestataires compris.

« Ça a été possible grâce à des fonds propres solides, et à nos actionnaires qui l'ont permis, et au soutien qu'on a apporté aux prestataires, affirme Emmanuel Brehmer. Et c'est notamment ce qui nous a permis de redémarrer plus fort avec du personnel sécure. Beaucoup de choses n'auraient pas été possibles si le partenariat avec Transavia n'existait pas... Le trafic nouveau amené par Transavia a sacrément amorti le choc de ce qu'on a perdu. »

Les prévisions d'atterrissage du chiffre d'affaires 2021 se situent autour de 22 millions d'euros, contre 18,7 millions en 2020 et 29,5 millions en 2019.

« Il sera supérieur au budget et peut-être même qu'on aura un résultat positif », se réjouit Emmanuel Brehmer, qui rappelle que l'aéroport investit 2,5 à 3 millions d'euro par an (sur des partenariats avec les compagnies, dans des campagnes de communication ou encore dans divers services aux compagnies), et qu'il a gelé les tarifs des redevances aéronautiques depuis dix ans.

Car l'infrastructure opère sur un marché hautement concurrentiel... Et faire progresser la destination Montpellier est plus que jamais d'actualité.

« Grâce à une commission montée avec le CRT et les offices de tourisme, nous avons maintenant un vrai budget de communication, de 1 million d'euros, pour mieux vendre la destination touristique de Montpellier. »

« On a tous envie de voyager... »

Mais n'y aura-t-il pas un avant et un après Covid dans les façons de voyager, dans les fréquences de déplacements ? Emmanuel Brehmer est sceptique sur un éventuel changement et se veut optimiste : « Je ne crois pas qu'il y aura un post-Covid. Je ne crois pas au télétravail, et la transversalité et l'esprit d'entreprise sont essentiels.  Les séminaires, les grandes messes, etc., ça existait car c'est nécessaire... En revanche, il y a un vrai sujet sur l'écologie. Mais alors que les opposants à l'avion proposent autre chose ! On a tous envie de voyager... »

Le dirigeant espère ainsi relancer des destinations en chute libre, comme l'Algérie, le Maroc, la Tunisie mais aussi le Royaume-Uni, « qui va redémarrer mais on ne sait pas trop comment, tout comme on ne sait pas comment le Brexit impactera les façons de voyager des propriétaires de résidences secondaires ».

Début août, Transavia annonçait l'ouverture de la ligne Montpellier-Paris Orly pour son programme hiver, avec jusqu'à quatre vols quotidiens vers la capitale pour des voyages compris entre le 8 novembre 2021 et le 26 mars 2022.

« Ce qui, avec la ligne déjà opérée par EasyJet, montera à six fréquences par jour et 190 sièges vers Paris-Orly, souligne le président du directoire. On espère reconquérir une clientèle business très vite, notamment au détriment du TGV, car on propose des voyages moins chers, de 35 à 40 euros. On vise également la reconquête de la clientèle loisirs sur cette destination parisienne. »

Lire également : Aéroports régionaux de Béziers, Perpignan et Nîmes : quel bilan pour la saison estivale 2021 ?

Cécile Chaigneau

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