Fontalvie maintient ses projets malgré une procédure de sauvegarde

Le groupe catalan de cliniques privées a été placé sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Perpignan le 7 janvier dernier. Une démarche ouverte à la demande du groupe, le temps de boucler une levée de fonds, et qui ne met pas à mal les projets engagés, selon les dirigeants.
Cécile Chaigneau
Après Montpellier, Fontalvie ouvrira un centre R-Révolution Santé à Marrakech en avril 2015.

Le groupe Fontalvie (Toulouges, 66), qui avait inauguré, à grand renfort de communication, le centre R-Révolution Santé à Montpellier en septembre 2014 et les Halles Solanid à Lodève en novembre 2014, communiquait début décembre sur ces investissements de taille, ainsi que sur les recrutements passés (80 en 2014) et à venir (20 au cours du 1er semestre 2015 dans les métiers de l'optimisation santé).

Mais le 7 janvier 2015, à sa demande, le groupe a été placé sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Perpignan pour une durée de six mois.

« C'est une procédure de prévention, un outil de stratégie financière qui peut faire levier à court terme, explique Yann Desplan, directeur général délégué du groupe Fontalvie. Le tribunal de commerce a approuvé cette procédure car nous avons de beaux projets avec des marchés derrière. »

Fontalvie réalise un chiffre d'affaires consolidé de 30 M€ en 2014 (32 M€ en 2013), emploie à ce jour 430 salariés, et possède quatre cliniques privées et trois établissements dans le secteur de l'alimentation santé (cuisines centrales d'Osséja dans les Pyrénées-Orientales et Riom-ès-Montagnes dans le Cantal, les Halles Solanid à Lodève).

Il a créé en 2014 un nouveau pôle Optimisation Santé, avec l'ouverture du centre R-Révolution Santé à Montpellier, qui prône une médecine du mode de vie.

Mais le groupe explique s'être retrouvé avec une trésorerie en tension du fait du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 4 M€ que Fontalvie a dû mettre en place suite au rachat, en 2012, d'une clinique parisienne.

Une situation périlleuse qui survient alors que le groupe a fait de lourds investissements pour le centre R-Révolution Santé (15 M€) et les Halles Solanid (3,8 M€), mais aussi le projet de centre R-Révolution Santé de Marrakech (1,5 M€).

« On a peut-être mal jaugé le temps qu'il faut pour lancer une offre innovante telle que R-Révolution Santé sur un marché, concède Yann Desplan. Par ailleurs, si les unités d'Osséja et Riom-ès-Montagnes affichent une croissance stable, celle de Lodève, en lancement, a besoin d'accompagnement de fonds propres, même si aujourd'hui, nous sommes dans les prévisions du business plan. »

« Les banques ne nous suivant pas, nous avons fait un crédit hypothécaire sur le bâtiment de la clinique à Paris, qui nous a permis d'obtenir les 4 M€ nécessaires pour honorer le PSE, précise-t-il. Mais cela a mis à mal le plan de développement prévu et a tendu la trésorerieNous avons donc décidé d'avoir recours à un plan de sauvegarde pour protéger l'entreprise et les salariés, le temps de négocier la levée de fonds que nous avons lancée en 2014. »

Le groupe (63 actionnaires à ce jour) compte boucler une levée de fonds entre le 1er et le 2e trimestre 2015, et annonce maintenir ses projets. Ainsi, le centre R-Révolution Santé de Marrakech ouvrira bien en avril 2015, et le groupe poursuit ses réflexions sur une duplication dans d'autres grandes métropoles telles que Bordeaux ou Toulouse.

Enfin, les recrutements annoncés « se feront en fonction du déploiement des deux projets, déclare Yann Desplan. On est plus vigilants ».

Cécile Chaigneau

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