Essenciagua veut créer un pôle lozérien d'activités autour de l’aromathérapie

Dans une logique territoriale, l’entreprise lozérienne Essenciagua, spécialiste des huiles essentielles et hydrolats aromatiques, souhaite désormais initier un projet global structurant autour de l’aromathérapie, visant à valoriser son éco-site. Outre la production et la formation, Essenciagua veut y accueillir professionnels, partenaires, praticiens et touristes.
Il y a cinq ans, Essenciagua a investi 2 millions d'euros dans un outil de production éco-construit d 1.600 m2 en Lozère.
Il y a cinq ans, Essenciagua a investi 2 millions d'euros dans un outil de production éco-construit d 1.600 m2 en Lozère. (Crédits : Essenciagua)

En 2016, Essenciagua, spécialiste des huiles essentielles et hydrolats aromatiques, déménageait du Tarn-et-Garonne pour s'installer en Lozère, à la Tieule, au milieu des pins. Bénéficiant ainsi d'un environnement immobilier, foncier et marketing propice à son activité, la société avait alors investi 2 millions d'euros dans un outil de production éco-construit (1.600 m2).

Cinq ans plus tard, ce choix stratégique de relocalisation, doublé d'efforts liés à la transition écologique, lui valent de représenter la Lozère à l'Elysée les 3 et 4 juillet prochains.

« C'est pour nous le couronnement de plus de quinze ans de travail, se félicite Laurent Gautun, biochimiste, fondateur d'Essenciagua. Grâce à notre dernier investissement, notre gamme d'hydrolats et d'huiles essentielles a atteint une qualité rare, soutenue par des marques déposées INPI soulignant à la fois l'origine artisanale, française, biologique et de grands crus. »

A base d'eau de source

Sur un marché où 90% des produits sont des importations et où l'exotisme a la cote, Essenciagua se singularise par une production locale, garante de traçabilité, et un processus de distillation innovant, sans aucune chimie, à base d'eau de source.

Sur la cinquantaine de plantes proposées à son catalogue (donnant lieu à 200 produits), près de 70% sont issues de l'Ardèche ou de la Lozère.

« Nous ne sommes pas dans la logique de certaines marques qui jouent autour de leurs best-sellers, avance Laurent Gautun. Nos gammes de produits ne correspondent pas forcément à ce qu'on retrouve dans les blogs ou magazines. Nous misons sur des plantes de haute qualité médicinale et d'origine. Notre romarin vient des Corbières, la verveine du Languedoc-Roussillon. »

Valorisation de plantes en Outre-mer

Essenciagua a ainsi tissé un partenariat avec une quinzaine de structures individuelles ou collectives et se mobilise autour du projet phare de filière « Plantes et Santé » regroupant à la fois des acteurs du monde agricole et médical. Le spécialiste lozérien est d'ailleurs l'un des initiateurs du Contrat de transition écologique (CTE) signé en 2020 entre l'État et le PETR (Pôle d'équilibre territorial et rural) du Gévaudan.

Militant en faveur de l'agriculture de demain, la société amorce aujourd'hui un projet outre-mer : « Nous souhaitons mettre en lumière des ressources qui ne sont pas forcément valorisées ou qui sont victimes des logiques très agressives de concurrence des pays à bas coût. La préservation de la biodiversité passe par l'introduction de plantes aromatique qui, comme à Mayotte, ont un rôle à jouer aux côtés des arbres. »

Tourisme industriel

De la culture à la commercialisation en passant par la distillation, Essenciagua a choisi de maîtriser toutes les étapes. Encore peu connue du grand public, la marque, qui exporte 15% de ses produits (essentiellement les grands crus), est distribuée sur les réseaux de pharmacies et des boutiques spécialisées.

Pour booster ses ventes, la société envisage des partenariats avec des acteurs du complément alimentaire, une présence renforcée sur les salons et des efforts de digitalisation. Elle s'apprête à lancer un hydrolat sur la passiflore, et travaille sur la marjolaine, qui sera d'origine France.

Alors qu'elle a investi il y a deux ans dans le domaine de la formation, la société veut pousser plus loin la démarche.

« Le monde médical est très demandeur de formations en aromathérapie, nous allons donc poursuivre nos efforts de spécialisation, déclare Laurent Gautun. Pour appuyer notre démarche d'implémentation d'aromathérapie dans le domaine du soin, nous aimerions qu'un doctorant, en lien avec les universités et les centres médicaux, vienne travailler sur place. Nous travaillons sur un projet global autour de l'aromathérapie, sorte de pôle d'activité intégrant production, formation, accueil de professionnels, partenaires, praticiens et touristes. »

Un projet estimé, selon Laurent Gautun, à plusieurs centaines de milliers d'euros. Le biochimiste compte sur son rendez-vous à l'Elysée pour accroître sa visibilité et appuyer son projet.

En croissance régulière mais freinée par le faible vivier de compétences (d'où l'importance de la formation), Essenciagua, qui emploie pour l'heure cinq salariés, a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros.

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