Comment la CleanTech Vallée se positionne en hub de la transition écologique

Au terme de la seconde saison de son programme CleanTech Booster, la CleanTech Vallée, basée dans le Gard, dresse un bilan très positif : les neuf entreprises accélérées ont augmenté leur rythme de croissance et créé de l’emploi. La saison 3 se profile, avec son lot d’innovations.
(Crédits : DR)

Initiée par EDF et créée en janvier 2019, après la fermeture de la centrale thermique d'Aramon dans le Gard, la CleanTech Vallée a pour ambition de redynamiser l'économie locale au travers du prisme de la transition écologique.

Le 8 juillet dernier, les fondateurs* de la CleanTech Vallée réunissaient, à Chusclan (30), la dizaine de startups accompagnées et l'écosystème CleanTech du Gard pour faire un bilan des actions menées et annoncer la saison 3 du CleanTech Booster.

« Placée sous le signe de l'innovation, cette rencontre a démontré qu'il est tout à fait possible d'allier sur un territoire économie et écologie », exprime avec satisfaction Virginie Monnier-Mangue, présidente de la CleanTech Vallée.

Quatre projets collaboratifs

Le programme CleanTech Booster se veut un accélérateur singulier : non seulement il accompagne les startups mais il favorise les coopérations avec des grands groupes industriels en menant des projets d'open innovation pour créer de nouvelles solutions. Lors de la 2e saison d'accompagnement, quatre projets collaboratifs se sont concrétisés.

Ainsi, grâce à un partenariat mené notamment avec Enedis, la startup Beoga, spécialisée dans les systèmes de gestion d'autoconsommation, a pu inaugurer au Cailar (30) sa première communauté énergétique.

« Le CleanTech Booster nous a permis de préciser le marché, d'affiner les cibles et l'offre, d'élargir notre réseau avec des contacts privilégiés, de s'interconnecter facilement avec d'autres entreprises et de renforcer notre partenariat avec Enedis, se félicite Amaury Pachurka, CEO Beoga. Nous avons pu embaucher 9 personnes et d'ici un an, notre objectif est de créer et de gérer 12 communautés. Nous avons déjà fait une opération de bon de souscription d'action et sommes en cours de levée de fonds. »

Mis en relation avec deux sociétés, Sterixène et T-Zic, spécialisées dans l'utilisation de la lumière UV ou pulsée pour la décontamination de surface ou de liquide, Denis Largeau, directeur du site Sanofi Aramon explique avoir changé de paradigme : « Sur notre site et plus particulièrement le secteur biotech, concerné en tant qu'acteur-clé dans la fabrication de principes actifs pharmaceutiques, nous maîtrisons évidemment les enjeux de décontaminations microbiologiques liés à notre métier. Cependant, les technologies actuelles mettent en œuvre des traitements thermiques ou des solvants. Aussi, nous testons actuellement la technologie de nos deux partenaires sur du matériel de laboratoire biologique et sur les liquides utilisés dans nos procédés de purifications de principes actifs ».

Les métiers verts, gisements d'emplois

L'ensemble des entreprises accélérées a souligné le travail structuré et nourrissant réalisé au sein du Booster, la force d'un réseau, la facilitation de développement de nouvelles technologies et de synergies grâce à l'échange entre pairs.

Toutes disent avoir augmenté leur rythme de croissance en conquérant de nouveaux marchés, avec comme résultat la création de 34 emplois. A l'image de Sterixène, qui a recruté cinq personnes en deux ans et multiplié par sept son chiffre d'affaires. Ou de Sirea, spécialiste de l'efficience énergétique, qui a recruté deux personnes.

« Nous nous trouvons dans une situation de recrutement, confirme d'ailleurs Virginie Monnier-Mangue. Lancé il y a deux ans avec l'Institut Montpellier Management et l'Université, le master en management de la transition écologique et de l'économie circulaire remporte un vif succès, avec 400 candidatures cette année contre 50 l'an dernier. Cela montre la dynamique de cette jeune génération, engagée dans la filière des métiers verts qui sont un énorme gisement d'emplois (un métier sur six, NDLR). »

« Surtout pas de greenwashing ! »

La CleanTech Vallée a reçu lors de l'appel à candidature de la 3e saison de nombreux dossiers émanant d'entreprises en dehors de l'Occitanie. La présélection est en cours pour déterminer la dizaine d'entreprises innovantes qui sera accélérée dès le 6 septembre 2021.

Face aux demandes accrues de partenariats, de nouveaux membres devraient rejoindre les 11 fondateurs.

« Nous sommes une sorte de hub vers lequel tout le monde converge, se réjouit la présidente de la CleanTech Vallée. Il y a une vraie volonté de nouveaux partenaires de travailler sur ces questions de transition écologique avec l'envie d'évoluer et d'être capable d'innover non seulement technologiquement mais aussi dans leur organisation. On ne veut surtout pas de greenwashing ! »

Pour aider les entreprises du territoire à engager ou accélérer la transition écologique de leur activité, la CleanTech Vallée va mettre en place, dès la rentrée prochaine, le programme "Impulsion".

« Ce programme vise à accompagner les entreprises qui veulent intégrer dans leur stratégie des problématiques écologiques comme la décarbonation, résume Virginie Monnier-Mangue. L'idée est d'améliorer leurs propositions de valeur en y amenant des briques de services ou des technologies intégrant ces dimensions écologiques. Dans un premier temps, nous allons faire un test avec cinq entreprises. »

Une façon d'anticiper les exigences règlementaires de demain autour de la taxe carbone.

* Les acteurs publics et privés engagés dans la CleanTech Vallée sont : la Communauté d'agglomération du Gard Rhodanien, la Communauté de communes du Pont du Gard, EDF, Orano, la CCI du Gard, Cyclium, BRL, la Banque Populaire du Sud, Sanofi, CEA Marcoule, l'UIMM et Enedis.

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