A Montpellier, la secrétaire d’État Olivia Grégoire défend les vertus de la performance extra-financière des entreprises

La performance globale des entreprises sera, demain, appréciée à l’aulne de ses résultats financiers mais aussi extra-financiers, en l’occurrence ses performances en matière environnementale, sociale et de gouvernance. C’est ce qu’est venue rappeler Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, aux dirigeants d’entreprises de la CPME de l’Hérault le 14 mars.
Cécile Chaigneau
Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, devant un parterre de dirigeants d’entreprises de la CPME de l’Hérault, le 14 mars 2022.
Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, devant un parterre de dirigeants d’entreprises de la CPME de l’Hérault, le 14 mars 2022. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Olivia Grégoire, la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable, était la "guest star" de la soirée organisée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME, environ 600 adhérents) de l'Hérault le 14 mars, à l'issue de son assemblée générale. En déplacement dans l'Hérault les 14 et 15 mars, la ministre a fait une halte pour s'adresser aux dirigeants d'entreprises présents.

Elle est revenue sur les vertus de la loi Pacte (loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises), qui a notamment introduit la qualité de société à mission permettant à une entreprise de déclarer sa raison d'être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux.

« Il y a un coté têtu ici, voilà quatre ans que la député Coralie Dubost me dit que les entreprises du territoire font des choses en matière de RSE, a lancé Olivia Grégoire. Ça me prouve que la loi Pacte, la plus grosse loi économique du mandat, n'a pas loupé sa cible et que les esprits chagrins se sont trompés. »

La secrétaire d'Etat est aussi longuement revenue sur la nécessité pour les entreprises, désormais, de se familiariser avec les indicateurs extra-financiers, la réglementation européenne avançant à grand pas sur ce volet de performance extra-financière des organisations.

« Une révolution pour le capitalisme européen »

 « La performance économique n'ira pas sans la performance environnementale et sociale, a ainsi déclaré Olivia Grégoire aux dirigeants d'entreprises. Aujourd'hui, un peu plus de 500 entreprises à mission existent en France, et la démarche d'association à mission est en cours. En vous engageant ainsi, vous faites un pari. Dans un contexte géopolitiquement inquiétant, je veux partager avec vous une nouvelle sur ce que fait l'Europe : le 24 février dernier, j'ai mis au vote la directive sur le reporting de développement durable (CSRD, ndlr) pour porter la performance extra-financière. C'est médiatiquement passé à la trappe (le 24 février est aussi le premier jour de la campagne militaire russe en Ukraine, NDLR) mais c'est un sujet d'avenir ! L'Europe est en train de bâtir rien moins qu'une nouvelle comptabilité : il existe la comptabilité financière, et bientôt pour les entreprises de plus de 250 salariés, il y aura une nouvelle obligation de faire la transparence en matière environnementale, sociale et de gouvernance avec des indicateurs. »

Et la secrétaire d'Etat met en garde : « Les investisseurs, les banques regarderont cette empreinte extra-financière et c'est à l'aulne des performances financières mais aussi extra-financières que sera jugée votre performance globale. C'est une révolution pour le capitalisme européen qui, dans le cadre du "green deal", est en train de définir ses fondamentaux : respect de l'environnement, de la cohésion sociale et promotion d'une gouvernance démocratique. Vous allez en entendre parler dans les deux ans et tout ce que vous avez commencé à faire, qui sera évalué via des indicateurs, vous permettra de valoriser votre engagement... C'est au cœur de l'attractivité de vos entreprises vis à vis des investisseurs mais aussi vis à vis des jeunes talents. Cette quête de sens n'est pas une mode ! Enormément de jeunes, aujourd'hui, cherchent des entreprises dont l'empreinte intéresse tout autant que la rémunération. La CPME 34 doit encore évangéliser... Ces nouvelles règles concerneront les ETI, mais les PME doivent anticiper, car je trouverais dommage que seules les ETI s'emparent de cette révolution. Ne laissez pas cette révolution aux moyennes et grandes entreprises ! ».

Devenir un "Territoire à mission"

La secrétaire d'Etat a invité les dirigeants à se rendre sur la plateforme Impact (impact.gouv.fr), lancée par le gouvernement en mai 2021 pour aider les entreprises responsables à le faire savoir ou à le devenir.

« Venez faire savoir ce que vous avez déjà mis en place, ce n'est pas une plateforme uniquement pour les champions du monde de la RSE ! Cette avance que vous prenez aujourd'hui est une avance compétitive. »

Une déclaration qui fait écho à la démarche engagée par la CPME de l'Hérault, dont l'assemblée générale a voté, ce 14 mars, l'adoption d'une raison d'être. Cette démarche s'inscrit dans la réflexion lancée en septembre 2021 par l'ensemble des réseaux économiques de l'Hérault (dont la CPME 34) sur la création d'un "Territoire à mission" à l'échelle de l'Hérault afin de fédérer des acteurs, des collectivités, des entreprises, des PME pour définir une raison d'être commune et des bonnes pratiques en matières d'économie circulaire, de suppression du plastique à usage unique, d'achat responsable, de bien-être et de qualité de vie au travail ou de santé environnementale. Objectif : booster l'image et donc l'attractivité économique du territoire.

« L'axe fort de notre mandature est de sensibiliser les adhérents à l'impact positif de la RSE, a rappelé le président de la CPME 34, Grégory Blanvillain. Aujourd'hui, l'Hérault compte cinq entreprises à mission (le restaurant O'Jasmin, Com'Event, Espaces Propreté, Terra Hominis, Primum None Nocere, NDLR) et notre ambition est d'essaimer ces bonnes pratiques auprès des adhérents, de les encourager à devenir société à mission. »

Cécile Chaigneau

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