Le mastodonte montpelliérain GGL, aménageur et promoteur immobilier (qui annonce un chiffre d'affaires 2022 de 350 millions d'euros et 230 collaborateurs), poursuit une stratégie de diversification entamée il y a quelques années, notamment dans l'agriculture urbaine ou le cinéma avec le projet Pics Studio. Il vient d'annoncer l'existence (elle a en réalité été créée en 2020) d'une filiale dans le digital, Digiterio, une entreprise de services numériques (ESN), basée au Crès, près de Montpellier. Alors qu'elle œuvrait uniquement pour les besoins numériques internes de GGL Groupe à sa création, elle s'ouvre aux entreprises de la région, auxquelles elle propose des solutions web, mobiles et logicielles et des prestations d'accompagnement à la transformation digitale.
Sa direction a été confiée à Yann Nicodème. Cet ancien commercial mandataire du groupe GGL (pendant dix ans) avait fondé la startup Switfi, une application de courtage bancaire qui n'a pas su trouver son modèle dans un contexte de relations tendues entre banques et courtiers : « Il y avait des talents chez Switfi et j'ai proposé de les mettre aux services d'une ESN pour le groupe GGL. Alain Guiraudon (cofondateur-associé du groupe GGL, NDLR) persuadé que l'avenir était au numérique, y a d'abord vu une opportunité en termes de compétences internes pour le groupe, qui s'accordait avec sa volonté de diversification », raconte aujourd'hui Yann Nicodème.
« L'urbanisme est à la croisée de toutes les passions humaines et régente nos vies, au même titre que le numérique, déclare Alain Guiraudon dans un communiqué du groupe. Que ce soit pour servir les besoins du groupe ou pour des projets externes, il nous a semblé évident d'internaliser cette expertise stratégique, complémentaire à tous les métiers du groupe. »
Salariés et freelance
En interne, l'équipe de Digiterio a ainsi réalisé les sites du groupe de promotion immobilière Helenis, de GGL Aménagement et de GGL Promotion, et elle travaille depuis le début de l'année avec d'autres entreprises régionales sur leurs sujets de transformation digitale ou de visibilité numérique.
Elle a notamment créé le site Moveat (nouvelle plateforme de coachs de sport à Pignan dans l'Hérault), opéré la refonte du site de Nauti-Cap (vente de bateaux basée à la Grande Motte) ou du site web de Callink (installation de téléphonie dans les entreprises, filiale montpelliéraine d'INCEPT Group à Saint-Estève, dans les Pyrénées Orientales).
Digiterio emploie quatre salariés « mais nous travaillons aussi avec avec des freelance, soit une dizaine de personnes au total », précise Yann Nicodème. Et cible un déploiement sur l'Occitanie prioritairement, voire ailleurs en France ponctuellement par opportunité.
Un marché concurrentiel en croissance
La filiale débarque sur un marché très concurrentiel - dans son communiqué, GGL Groupe évoque l'existence de « 18.500 entreprises du numérique qui réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 8 milliards d'euros et emploient près de 100.000 personnes », selon des chiffres de la CCI Occitanie - mais un marché en croissance compte tenu des enjeux de digitalisation dans toutes les entreprises, petites ou grandes.
« Mais il y a beaucoup d'entreprises qui ont eu des difficultés avec la crise sanitaire, et en région encore beaucoup qui sont à la traîne sur la digitalisaiton, souligne Yann Nicodème. Nous bénéficions de l'agilité du groupe et nous avons les capacités à se staffer en conséquence si besoin. Notre différentiation se fait sur deux axes : nous ne proposons pas du développement numérique pur mais aussi un accompagnement sur la conduite du changement dans la transition numérique. Et nous sommes également organisme de formation certifié Qualiopi. L'objectif, c'est que les équipes ne subissent la digitalisation... »
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