Pourquoi BC Pommes de Terre s’installe dans le Gard (et investit 5,2 millions d’euros)

Historiquement implanté dans les Bouches-du-Rhône, BC Pommes de Terre vient d’inaugurer son nouveau siège à Beaucaire, dans le Gard. Avec un investissement de 5,2 millions d’euros, la société entend booster ses activités de conditionnement, de lavage et d’expédition, tout en réduisant ses coûts et ses émissions de CO2 liés aux transports. Et ce, malgré un contexte inflationniste.
L'entreprise BC Pommes de Terre quitte les Bouches-du-Rhône pour s'installer à Beaucaire (Gard), avec un investissement de 5,2 millions d’euros à la clé pour booster ses activités de conditionnement, de lavage et d’expédition.
L'entreprise BC Pommes de Terre quitte les Bouches-du-Rhône pour s'installer à Beaucaire (Gard), avec un investissement de 5,2 millions d’euros à la clé pour booster ses activités de conditionnement, de lavage et d’expédition. (Crédits : DR)

Spécialisé dans la préparation, le conditionnement et le négoce de pommes de terre, BC Pommes de Terre (25 salariés) vient d'inaugurer, en présence de nombreux élus gardois, son nouveau siège, un ensemble de 3.500 m2 situé au cœur de la zone industrielle Domitia, à Beaucaire et dans lequel elle a investi 5,2 millions d'euros.

« Avoir un tel outil de travail fonctionnel est une chance, se félicite Bruno Vignal, cogérant de BC Pommes de Terre. Cela nous permet aujourd'hui de mutualiser nos activités de lavage, conditionnement, stockage et expédition jusque là réparties sur trois sites : Chateaurenard, Rognonas et Meynes. La Région Occitanie et la Communauté de communes Beaucaire Tarascon nous ont soutenus dans ce projet, notamment avec une aide financière de 130.000 euros. »

Aucun démarchage commercial

Rachetée en 2014 par Bruno Vignal, qui s'est associé un an plus tard avec Alexandre Beauvoisin, l'entreprise BC Pommes de Terre conditionne chaque année près de 42.000 tonnes de pommes de terre de variétés diverses, provenant de producteurs implantés principalement en Champagne, Beauce, Picardie et Drôme. En moins d'une décennie, après avoir intégré deux entités, l'entreprise a décuplé son chiffre d'affaires, passant de 2,5 millions à 20 millions d'euros en 2023.

La PME a structuré un réseau d'environ 350 clients auprès de grandes et moyennes surfaces (Système U, Grand Frais, Intermarché), de grossistes, et plus marginalement de retail.

« Nous sommes reconnus dans le métier, du coup nous ne faisons pas de prospection, ce sont les clients qui viennent à nous, assure le codirigeant. Nous expédions les pommes de terre principalement sur le bassin sud de France mais aussi un peu dans le nord. »

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35% de productivité en plus

Conçu entièrement sur-mesure et adapté au process industriel de l'entreprise, le nouveau bâtiment beaucairois se divise en un atelier de conditionnement de 1.000 m2, un centre de préparation de 1.200 m2, une chambre froide de 800 m2 et de 450m2 de bureaux.

« Avec ce nouvel outil qui sera notre vitrine, nous allons gagner 35% de productivité, estime Bruno Vignal. Les flux de denrées vont être fluidifiés avec, comme impacts directs, la réduction des coûts et des émissions de CO2 liés aux transports. La zone sur laquelle nous sommes installés est très dynamique, avec notamment une plateforme Lidl, c'est donc un axe stratégique pour nous. C'est d'ailleurs ce critère qui nous a fait opter pour l'implantation géographique. »

Des prix qui flambent

A l'instar de nombreux fruits et légumes, le marché de la pomme de terre reste très tendu. Des sécheresses à répétition, surtout en 2022, ont compliqué les récoltes.

« L'année dernière, nous avons perdu 30% de production au niveau national, déplore Bruno Vignal. A cela se sont ajoutées les exportations vers l'Espagne et l'Italie, deux pays habituellement producteurs de pommes de terre mais qui ont dû faire face eux aussi à d'importantes pertes de rendement. »

Les réserves s'étant amenuisées, le prix d'achat qui, selon les variétés, varie de 350 à 500 euros la tonne, a explosé, pour atteindre parfois les 700 euros, soit une augmentation d'environ 40%.

Mais la rareté n'explique pas tout ; le marché est lui aussi soumis à l'inflation : hausse de prix des matériels agricoles, des engrais, du gazole, de l'électricité.

« L'année s'annonce sous de meilleurs auspices, tempère le dirigeant de BC Pommes de Terre. La météo a été plus clémente cet été et les prix ont déjà un peu baissé par rapport à 2022. Le ramassage n'étant pas terminé, il est encore trop tôt pour prédire l'évolution mais je pense qu'on va rester à niveau. Une chose est sûre : la patate pas chère, c'est fini ! »

BC Pomme de Terre espère néanmoins atteindre les 30 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici trois ans.

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