Les ventes dans l'immobilier existant progressent (très) lentement

Selon le bilan dévoilé par la FNAIM le 25 juin, les ventes dans l’immobilier existant ont frémi en région (+ 0,2 %), quand elles ont reculé en France (- 1,1 %) en 2014. La tendance semblerait vouloir se confirmer en 2015 mais les professionnels restent réservés, alors que les mesures de la loi ALUR entrent en application au 1er juillet.
Cécile Chaigneau

Comme dans l'immobilier neuf, le marché de l'ancien, que les agents immobiliers préfèrent désormais qualifier de « marché de l'existant », affiche un léger frémissement dans le sens de la reprise.

« Dans l'Hérault, le marché est en train de reprendre depuis le 1er janvier, diagnostique Bruno Cassin, le président de la FNAIM 34. Les taux sont encore bas et certains acquéreurs arrêtent de différer leur achat. Le marché n'est pas atone, ça repart doucementMais ce qui est plus inquiétant, ce sont les chiffres du chômage. Taux bas ou pas, si les gens n'ont pas de travail, ils n'achètent pas. »

En Languedoc-Roussillon, le volume des ventes en 2014 s'est élevé à 37 571 (+ 0,2 %, contre - 1,1 % au national), dont 15 122 dans l'Hérault (+ 0,2 %). Les ventes dans le Gard (8 220) et les Pyrénées-Orientales (7 239) accusent un léger repli (- 1,6 % et - 0,8 %). C'est dans l'Aude qu'elles auront connu la hausse la plus importante, avec 6 052 ventes (+ 4%). La Lozère, quant à elle, a enregistré 936 ventes (+ 0,7 %).

« Les acheteurs sont en grande partie des secondo-accédants, commente Alexis Mélidonis, le président de la FNAIM LR. Les primo-accédants ne sont pas encore revenus sur le marché. »

Du côté des prix, l'inflexion est mince : le prix moyen pour un appartement en Languedoc-Roussillon est de 2 291 €/m2 (- 0,5 %) et à Montpellier de 2 448 €/m2 (- 3,2 %).

Quant aux loyers, ils affichent, en janvier 2015, une légère augmentation : 11,52 €/m2 pour un appartement en région (+ 1 %), 13,63 €/m2 à Montpellier (+ 2,7 %).

La loi ALUR appliquée

Certains décrets d'application de la très controversée (et finalement très amendée) loi ALUR ont été publiés, provoquant certaines évolutions dans le métier de l'agent immobilier. À commencer par l'application, à compter du 1er juillet 2015, du contrat de syndic type.

« Les honoraires restent libres et il est vrai que ce nouveau contrat permettra aux consommateurs de mieux comparer les prestations des différents syndics, commente Bruno Cassin, qui regrette cependant sa complexité et son manque de lisibilité. On a le sentiment que le législateur veut surinformer les consommateurs de peur qu'ils ne soient trompés. Mais trop d'informations tue l'information ! »

Par ailleurs, la loi impose désormais l'obligation, pour le conseil syndical, de procéder à une mise en concurrence systématique du syndic à l'expiration du 2e mandat consécutif.

« Alors qu'aujourd'hui, n'importe quelle copropriété peut déjà demander à son syndic de mettre à l'ordre du jour un contrat concurrent ! », s'emporte Bruno Cassin, peu satisfait de cette disposition.

Sur l'épineuse question de l'encadrement des loyers, le gouvernement a tranché : seul Paris est concerné.

« À la FNAIM, nous sommes contre et nous considérons ce mécanisme inutile et dangereux, d'autant que les loyers dans les grandes métropoles ont commencé à baisser, déclare Bruno Cassin, qui met en garde sur un éventuel futur encadrement dans la capitale languedocienne. Nous estimons que ça dissuade l'investisseur et mettra moins d'appartements sur le marché à la location. Donc à long terme, l'intérêt du locataire n'est pas évident... Et ça ne va pas dans le sens de la fluidité du marché ! »

Le président de la FNAIM 34 et le président de la FNAIM LR valident cependant la nécessité d'un observatoire des loyers, arguant l'approche statistique comme un rempart supplémentaire contre les excès sans repousser l'investisseur. Dans l'Hérault, il existe déjà, réalisé par l'ADIL 34 et alimenté en données par les agences immobilières (600 environ, dont 300 adhérentes de la FNAIM).

Enfin, les agents immobiliers se félicitent du transfert de compétence des préfectures vers les CCI, à compter du 1er juillet 2015, pour la délivrance des cartes professionnelles. Elles seront désormais renouvelables tous les trois ans (et non plus dix), avec obligation de formation à raison de deux jours chaque année.

Le 25 juin 2015, l'assemblée générale de la FNAIM du Languedoc-Roussillon (en présence de Jean-François Buet, le président national) devait déboucher sur l'élection de nouveaux présidents dans les fédérations départementales. Dans l'Hérault, aucun candidat ne s'était manifesté pour succéder à l'actuel président Bruno Cassin - lequel envisageait alors de faire un 6e et dernier mandat.

Cécile Chaigneau

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