Caustier by STC, constructeur de machines de calibrage et de conditionnement de fruits et de légumes frais, s'apprête à sortir en 2019 une nouvelle génération de calibreuses.
Dans un secteur d'activité très concurrentiel, où sévissent quelques mastodontes, la PME perpignanaise, qui se démarque en fabricant du sur-mesure, n'a pas d'autres choix que d'améliorer ses outils.
« Dans notre métier, toute la partie vision et automatisation prend une part prépondérante du fait du coût du travail mais aussi parce que la main d'œuvre est difficile à trouver, contextualise Lionel Mailhes, codirigeant de Caustier by STC (président et directeur commercial) avec Vincent Colleu, directeur technique, et Dominique Bouvier, directeur général. L'automatisation par la vision permet de trier de façon homogène, ce qui est un critère important pour nos clients afin d'éviter les retours de palettes pour non homogénéité. Ces machines intelligentes sont capables de mesurer le poids, la taille, la couleur, le taux de sucre et la fermeté... Aujourd'hui, ce sont les centrales d'achat qui imposent les calibrages. Or 90 % du marché du fruit passe par les grandes surfaces. »
Apprendre les défauts des fruits
Pour enrichir encore ces calibreuses, le service R&D de la PME planche sur l'intégration d'intelligence artificielle.
« Aujourd'hui, en fonction de la longueur d'onde de l'éclairage, on peut aussi voir des défauts qu'on ne voit pas à l'œil nu, par exemple un abricot trop mûr, explique le dirigeant. Un de nos axes de travail est notamment le machine learning, c'est à dire des modules permettant aux caméras d'apprendre un défaut en fonction du fruit, par exemple une tâche due à la grêle, et ensuite de savoir le repérer sur tous les fruits. »
Les calibreuses nouvelle génération, innovantes sur la vision interne et externe, « devraient être opérationnelles en 2019 sur de la pomme et en 2020 sur les fruits à noyaux », précise Lionel Mailhes.
« Ce nouveau système de vision existe déjà chez d'autres fabricants, mais nous utiliserons les toutes dernières technologies, par exemple en matière de caméras, ajoute-t-il. Avant, seules les gros producteurs ou les grosses coopératives avaient accès à ces machines. Aujourd'hui, notre objectif est de proposer des équipements de meilleure qualité et moins chers, accessibles également aux petits producteurs. »
Croissance export
L'entreprise a renforcé son équipe informatique sur les parties vision et automatisation. Lionel Mailhes évoque d'autres besoins pour le bureau d'études, pour l'atelier, où deux personnes viennent d'être recrutées, et pour le SAV France. Il vient d'ouvrir un bureau de maintenance à Nîmes afin de couvrir les besoins des professionnels de cette zone. D'ici la fin de l'année, Caustier by STC devrait monter à une quarantaine de salariés, contre 35 aujourd'hui.
En 2018, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 4,5 M€, dont 40 % à l'export, un chiffre en progression.
« Notre marge de croissance est à l'export, dans les pays où il y a des besoins d'équipements, notamment en Tunisie, au Maroc, en Afrique de l'ouest. Nous sommes par ailleurs présents en Europe : au Portugal, en Hongrie et en Suisse, mais surtout en Espagne où le marché représente trois à quatre fois le marché français de production de fruits et légumes. »
L'entreprise, qui célèbrera ses 100 ans cette année, prévoit une extension de ses locaux d'ici la fin de l'année, pour créer une zone de stockage des machines fabriquées.
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