Comment DMS Group se recentre sur son cœur de métier, l’imagerie médicale

Depuis l’été dernier, DMS Group a amorcé un virage stratégique. L’entreprise vient d’annoncer qu’elle allait se séparer de sa division DMS Biotech en se désengageant de la société pharmaceutique Hybrigenics. De quoi financer un recentrage sur son cœur de métier historique, les solutions d’imagerie médicale, et une accélération de sa croissance sur ce marché qui se concentre fortement.
Cécile Chaigneau
DMS Group se rencentre sur son activité historique, l'imagerie médicale.
DMS Group se rencentre sur son activité historique, l'imagerie médicale. (Crédits : DR)

DMS Group, entreprise gardoise cotée sur Euronext Paris, marchait depuis le début 2022 sur deux pieds : l'industrie de l'image médicale (36,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021) et DMS Biotech (biotechnologies, essentiellement pour le traitement de l'arthrose et pour la médecine régénératrice). Le groupe s'était en effet séparé, en janvier, de sa 3e division, DMS Wellness (santé et bien-être), qu'il a cédée au Suisse CES Management pour sa filiale BEBO Health.

DMS Group franchit un nouveau cap pour se recentrer sur son cœur de métier historique, l'imagerie médicale : alors qu'il avait pris une participation de 43,41% au capital de la société pharmaceutique Hybrigenics en juin 2019, le groupe vient d'annoncer qu'il allait céder la totalité de ses parts. Un protocole d'accord a été signé le 19 octobre dernier en vue d'organiser cette cession.

Samuel Sancerni, directeur général depuis 2012 de la division Imagerie médicale et qui a été nommé P-dg lors l'assemblée générale du 18 juillet 2022, explique la stratégie du groupe.

« Le mandat de président de Jean-Paul Ansel n'a pas été renouvelé sur la division Imagerie médicale, les actionnaires demandant plus de lisibilité et de clarté sur les activités du groupe, explique-t-il à La Tribune. J'ai donc repris la présidence de DMS Group, nous avons monté un plan stratégique qui reconcentre notre activité sur l'imagerie médicale, et nous avons décidé de céder notre participation à Hybrigenics car il n'y avait pas de synergie au niveau du groupe... Ce désengagement se fera dans les six mois. Jean-Paul Ansel reste président de Hybrigenics, dont le siège a été basculé à Strasbourg. »

Croissance organique à cinq ans

Cette opération correspond également à un besoin de fonds pour DMS Group afin de financer les investissements visant à accélérer ses développements et sa croissance dans l'imagerie médicale.

Une activité qui ne s'est pas ralentie avec la crise sanitaire, au contraire : « L'imagerie médicale était, pendant la pandémie, un examen de première intention et ce marché a été redynamisé par la pandémie, la crise mettant le focus sur les besoins des hôpitaux en matière d'équipements de ce type. Nous avons donc continué à nous développer sur nos deux produits-phares : la table de radiologie télécommandée et l'ostéodensitomètre ».

En 2021, la division Imagerie médicale a réalisé un chiffre d'affaires de 36,4 millions d'euros (sur un chiffre d'affaires consolidé groupe de 37,1 millions d'euros).

« Nous avons défini un plan stratégique à cinq ans, qui prévoit de monter le chiffre d'affaires de 36 à 60 millions d'euros, et l'EBITDA de 5% aujourd'hui à 14%, uniquement par croissance organique, détaille Samuel Sancerni. Les 13 millions d'euros que nous rapportera la cession des parts d'Hybrigenics nous permettront d'accélérer notre développement sur notre métier historique, qui a atteint la rentabilité. »

Le dirigeant confie toutefois que seront étudiées les opportunités de croissance externe que pourrait offrir le marché...

DMS Group, qui travaille avec un réseau de 140 distributeurs dans le monde, est déjà le partenaire industriel, en marque blanche, de Canon Medical System Europe et Carestream Healthcare, et vient de signer avec Fujifilm Healthcare.

« Tous les radiologues se regroupent et les centres de décisions appartiennent à des grands groupes, et le fait d'être en marque blanche nous permet de mieux adresser ces grands groupes », précise le P-dg.

Vers l'imagerie mobile

DMS Group travaille aujourd'hui sur deux nouvelles solutions d'imagerie haut de gamme en mobilité.

« La pandémie nous a appris que déplacer des malades dans des milieux contaminés posait problème, par exemple mélanger des patients atteints du Covid avec des patients atteints de comorbidités, raison pour laquelle nous développons des solutions d'imagerie mobiles, explique Samuel Sancerni. Notre mobile de radiologie sera lancé fin 2023 pour des ventes qui démarreront en 2024 : il s'agit d'un appareil mobile pour amener l'imagerie au lit du patient au lieu d'emmener le patient vers de très gros plateaux techniques. La demande a explosé... La 2e nouvelle solution que nous développons, c'est un arceau de bloc opératoire destiné à l'imagerie dans le bloc, qui sera présenté fin 2024 et dont la commercialisation sera lancée en 2025. »

Ces deux nouvelles solutions, qui seront fabriqués en France, bénéficient d'un financement dans le cadre du Plan de Relance et du Programme d'investissements d'avenir (PIA).

Depuis 2021, DMS Group a rassemblé toutes ses équipes (120 salariés) à Gallargues-le-Montueux (Gard), où il a fait construire un nouveau site de production (5.500 m2 ; investisseur : SCPI Pierval Santé, du Groupe Asset Management), où sont fabriquées ses tables de radiologie haut de gamme et où a été rapatriée la production des ostéodensitomètres.

Cécile Chaigneau

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